Aviva France change encore de patron

A l’image de l’instabilité à la tête du groupe à Londres, Philippe Maso y Guell Rivet a été remplacé par Nicolas Schimel, PDG d’UFF
Antoine Landrot
Photo Chris Ratcliffe - Bloomberg
Photo Chris Ratcliffe - Bloomberg  - 

Le secret de polichinelle aura duré une semaine. Philippe Maso y Guell Rivet, le directeur général d’Aviva France, a «démissionné» hier. Il a été remplacé «avec effet immédiat» par Nicolas Schimel, président-directeur général d’UFF, filiale de l’assureur dans la gestion de patrimoine. Ce n’est pas un inconnu: il avait déjà assumé un intérim de sept mois à la tête d’Aviva France après le départ de Jean-Pierre Menanteau en novembre 2010.

Aucun motif n’est précisé et la communication du groupe se refuse à tout commentaire. On peut toutefois s’interroger sur les causes de ce départ, Philippe Maso étant arrivé il y a seulement 18 mois (en juillet 2011), pour prendre le poste laissé vacant par Jean-Pierre Menanteau. Une instabilité que l’on retrouve également au siège britannique: le départ précipité du directeur général du groupe Andrew Moss en mai 2012 avait obligé son président John McFarlane à assurer l’intérim jusqu’à l’arrivée de Mark Wilson, l’ancien patron de l’assureur AIA, ex-filiale asiatique d’AIG.

Selon le site internet de la Lettre de l’Assurance, qui avait le premier levé le lièvre, les administrateurs d’Aviva France auraient démis Philippe Maso de ses fonctions lors du conseil d’administration du 19 décembre. L’absence de démenti du groupe ne faisait qu’alimenter depuis les rumeurs.

Il est un fait que Philippe Maso a été nommé par l’ancienne direction. Le discrédit d’Andrew Moss – en raison de ses prétentions salariales, mais aussi de doutes sur sa stratégie – a pu fragiliser le directeur de la filiale française. Andrew Moss avait lancé en octobre 2009 le plan «Quantum leap», dans le but d’intégrer les 12 filiales nationales d’Aviva pour créer une distribution trans-européenne… avant De faire machine arrière en avril dernier – même si l’ensemble de son héritage n’a pas été remis en cause.

D’autres éléments ont pu également peser dans la balance. D’une part, les performances financières d’Aviva France étaient décevantes au premier semestre 2012, tant en épargne qu’en assurance santé et dommages, après une année 2011 déjà difficile. D’autre part, selon la Lettre de l’Assurance, Philippe Maso s’était lancé dans un projet ambitieux de racheter certains courtiers d’Afer, l’association d’épargnants dont Aviva France est partenaire, baptisé «Anémone». Une initiative qui pourrait s’avérer coûteuse.

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