
Aegon et Delta Lloyd déçoivent sur leur ratio de solvabilité
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Deux jours après le plongeon de l’action de l’assureur néerlandais Delta Lloyd, son compatriote Aegon a subi à son tour les foudres des investisseurs en raison de la dégradation de sa solvabilité. Son ratio IGD, la principale mesure de solvabilité des assureurs calculée sous le régime Solvabilité 1, a diminué de 206% à fin juin, contre 216% trois plus tôt, en raison «essentiellement d’impacts de marché négatifs».
Ce mardi, Hans van der Noordaa, le directeur général de Delta Lloyd, avait été plus précis, en évoquant «les taux d’intérêt et les évolutions des écarts de rendement» pour expliquer l’effritement de son ratio IGD, de 183% fin décembre à 179% à fin juin. Malgré de bonnes performances opérationnelles et une augmentation de capital, le ratio avait souffert du rebond rapide des taux d’intérêts et de l’écartement des spreads, à hauteur de respectivement 4 et 2 points de base (pb).
Si la configuration du marché a permis un rebond à 189% du ratio IGD de Delta Lloyd à fin juillet, ces variations soulignent la vulnérabilité des assureurs face à la volatilité des taux, alors que les nouvelles règles Solvabilité II doivent s’appliquer en Europe à partir du 1er janvier. «Bien que des incertitudes concernant Solvabilité II persistent, nous avons obtenu des éclaircissements sur un certain nombre de sujets», a signalé Alex Wynaendts, le directeur général d’Aegon.
Ces clarifications, qui concernent notamment le modèle d’ajustement de la volatilité aux Pays-Bas et le traitement de la branche américaine du groupe, ont conduit Aegon à réduire de 150-200% à 140-170% le corridor de fluctuation prévisionnel de son ratio Solvabilité 2. Delta Lloyd, qui n’a fourni aucun chiffrage, a indiqué «revoir la composition de ses actifs pour optimiser le couple rendement-risque». Son exposition aux actions a baissé de 1,7 milliard d’euros sur le semestre.
Malgré le relèvement de son dividende intérimaire de 11 à 12 centimes d’euros, Aegon a déçu en enregistrant au deuxième trimestre un résultat opérationnel inférieur aux attentes de 549 millions d’euros, en hausse de 7% sur un an. Celui de Delta Lloyd a en revanche dépassé les attentes en doublant sur le semestre à 549 millions d’euros.
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