Dix institutionnels entrent dans un fonds d’impact sur l’emploi

Frédérique Garrouste

Lancé il y a juste six mois, le fonds d’impac d’Eiffel Investment a annoncé un premier closing de 250 millions d’euros, pour un objectif final de 500 millions. A son tour de table figurent dix investisseurs : Groupama, AG2R La Mondiale, Aviva France, Harmonie Mutuelle, L’Auxiliaire, Maif, Macif, Natixis Assurance, Securex et Suravenir. «En ses premières semaines de vie, le fonds a déjà un effet d’entraînement, attirant les bons élèves de l’ESG parmi les investisseurs ainsi que les sociétés de gestion car nous partageons ce premier prêt avec d’autres gérants», a exposé Fabrice Dumonteil, président d’Eiffel IG. Le montant maximum d’engagement par participation du fonds étant fixé à 20 millions, d’autres gérants ont pu participer à l’opération, soit Cerea Partners, La Banque Postale Asset Management, Schelcher Prince Gestion, Fundamental Partners et Midcap Partners. C’est en présence de Muriel Penicaud, la ministre du Travail, qu’Eiffel Investment Group a présenté les premiers acquis de son fonds à impact. Ce véhicule d’investissement, inédit, a vocation à octroyer de la dette privée à des ETI avec un objectif d’impact : les entreprises financées signent des «covenants ESG», en pratique des objectifs chiffrés d’emploi, de qualité de vie au travail, d’émissions carbone. Les conditions de financement sont revues à la baisse au fur et à mesure que ces engagements sont atteints. «La démarche d’Eiffel IM transforme l’entreprise, elle relie directement la performance économique à l’avancée sociale, s’est réjouie la ministre du Travail. Alors qu’il est souvent question de sélection des entreprises par les gestions engagées sur des objectifs de développement durable, ici, le fonds va plus loin en aidant les entreprises dans ce sens. En outre, la prise en compte de la dimension sociale du management est nouvelle.» La première opération du fonds porte sur un financement de 40 millions octroyés au Groupe Bertrand, premier groupe de restauration en France avec 33.000 collaborateurs et 1.000 restaurants (Lipp, La Coupole, Angelina, Hippopotamus…). «Nos restaurants sont gérés avec indépendance, l’ADN du groupe est la créativité et l’humain, nous voulons offrir des possibilités d’ascension sociale aux employés sans cursus scolaire», a expliqué Olivier Bertrand, dirigeant fondateur du groupe lancé en 1997 et lui-même autodidacte. Concrètement, avec le financement d’Eiffel IG, il vise la création d’une centaine de restaurants, de 3.500 emplois nets en cinq ans dont au moins 95% de CDI.

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