Plus de la moitié des contrats d’assurance-vie référencent au moins un ETF

L’observatoire des ETF réalisé chaque année par Quantalys et BNP Paribas AM montre une poursuite du mouvement de démocratisation des fonds cotés, mais parfois de manière indirecte.
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Lentement mais sûrement, le produit phare des épargnants français s’ouvre au véhicule vedette de la gestion collective, le fonds indiciel coté, autrement appelé ETF. Selon l’édition 2024 de l’Observatoire Quantalys Harvest group de la gestion ETF, 55 % des contrats d’assurance-vie référencent désormais au moins un ETF dans leur offre d’unités de compte (UC). Cette part n’était que de 44 % en 2022. 20 % d’entre eux en proposent même plus de 50, contre 11 % il y a deux ans. Une ouverture qui profite en particulier aux deux principaux fournisseurs de fonds indiciels cotés présents en France : Amundi et BlackRock, avec respectivement 240 et 172 fonds distribués.

Cet essor de l’offre, prémices d’une démocratisation d’un marché des ETF jusqu’ici très institutionnel, doit toutefois être nuancé. Tout d’abord, être référencé ne signifie pas être souscrit. « La collecte des clients se concentre pour l’instant massivement sur 5 ou 6 produits parmi les plus vanilles, comme ceux répliquant le MSCI World, le S&P 500 ou, dans une moindre mesure, des indices européens, prévient Jérémy Tubiana, responsable du développement ETF chez BNP Paribas AM, le partenaire de cet observatoire. Nous commençons toutefois à percevoir une appétence des assureurs-vie et de leurs distributeurs pour davantage de diversification, notamment vers des ETF sectoriels et thématiques, ainsi qu’un retour de l’intérêt pour les produits ESG. »

Surtout, cette démocratisation ne se joue pas nécessairement au grand jour. « Les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI) montrent un intérêt croissant pour les ETF mais n’allouent pas nécessairement en direct à ces UC, observe Jérémy Tubiana. Le mouvement de concentration que connaissent aujourd’hui les cabinets de CGP conduit ces derniers à avoir davantage recours à des fonds dédiés ou des offres de gestion sous mandat. C’est à ce niveau que les ETF sont utilisés par les gérants allocataires, sous la pression notamment de la réglementation Value for Money qui favorise les solutions là bas prix. »

Une subtilité qui pourrait peut-être expliquer un autre constat de l’observatoire : celui d’un léger recul de la part des ETF dans les portefeuilles des CGP utilisant l’outil de suivi de Quantalys. Pour les portefeuilles de profil « offensif » (plus de 60 % en actions), l’allocation aux fonds indiciels cotés est de 10 %. Elle était de 14 % en 2023.

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