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L’ETP sur le bitcoin de BlackRock débarque sur les Bourses européennes

Il aura fallu quinze mois à BlackRock pour faire traverser l’Atlantique à son produit vedette de l’an dernier. Fort des 48 milliards de dollars placés sur son ETF bitcoin américain lancé le 11 janvier 2024, le gestionnaire d’actifs tente l’aventure crypto côté européen et annonce ce matin 25 mars 2025 le lancement d’un ETP (exchange-traded product) sur le bitcoin.
«Nous estimons qu’il existe aujourd’hui 25 millions d’investisseurs en bitcoin en Europe et un nombre croissant d’investisseurs professionnels se disent intéressés par la classe d’actifs», justifie à L’Agefi Manuela Sperandeo, directrice produit d’iShares pour la zone EMEA chez BlackRock.
Cotation à Paris, Francfort et Amsterdam
Reposant sur un special purpose vehicule domicilié en Suisse, mais dont le prospectus a été approuvé par la BaFin allemande, l’iShares Bitcoin ETP est coté à Francfort, Paris et Amsterdam et affiche des frais de gestion de 25 points de base, réduits à 15 jusqu’à la fin de l’année. Il réplique de manière «physique», c’est-à-dire sans recours à des dérivés, la performance du crypto-actif.
Pour cela, il s’appuie, comme son grand frère américain, sur le dépositaire spécialisé en actifs numériques Coinbase, qui assure le stockage hors ligne des bitcoins détenus par l’ETP. «Coinbase est intégré depuis plusieurs années à nos systèmes de gestion de portefeuille et de gestion des risques, précise Manuela Sperandeo. Nous disposons d’une solution capable de traiter de gros volumes de flux tout en garantissant des process opérationnels de qualité institutionnelle.»
Faible succès en Europe
A la différence des Etats-Unis où il faisait partie des pionniers, BlackRock est loin d’être le premier à se lancer sur ce segment en Europe : les ETP bitcoin de réplication physique y existent depuis 2019, lancés par des acteurs spécialisés comme CoinShares, Bitwise, WisdomTree ou encore 21Shares, mais aussi des gérants traditionnels comme Invesco ou Fidelity International. Sauf que le marché n’a jamais véritablement décollé : alors qu’aux Etats-Unis, la collecte sur ce type de produits a frôlé 85 milliards de dollars en 2024, elle n’a pas dépassé 300 millions en Europe, selon Trackinsight.
La faute, en particulier, à une réglementation assez stricte : il est en effet impossible en Europe d’émettre des «ETF» sur les bitcoins, l’appellation étant réservée à des fonds Ucits. Or les véhicules cotés adossés aux crypto-actifs ne respectent pas les règles de ce format : d’une part, ils ne sont pas suffisamment diversifiés et d’autre part, les actifs numériques ne sont, de toute façon, pas reconnus comme éligibles par les autorités.
Absence du label Ucits
L’absence du label «Ucits» et, plus largement, la complexité de ce cadre réglementaire ne semblent pas inquiéter BlackRock. «Les règles de distribution varient d’un pays à l’autre et il sera intéressant de voir comment les différents marchés se développent», indique Manuela Sperandeo. Les particuliers sont ciblés sous réserve qu’ils soient «informés». «C’est au distributeur d’évaluer si ce produit convient à ses clients», poursuit la responsable, qui mise notamment sur les plateformes de distribution en ligne. Les gérants diversifiés (fonds de fonds, gérants de portefeuille discrétionnaires, concepteurs de portefeuilles modèles) pourraient, eux aussi, être intéressés, estime BlackRock qui a évalué qu’une allocation de 1 à 2% vers le bitcoin pouvaient être pertinente en termes de diversification pour les portefeuilles multi-actifs.
L’argument n’est pas nouveau sur le marché mais il n’a jusqu’ici, pas déclenché de passage à l’acte massif parmi les investisseurs. La marque BlackRock suffira-t-elle à lever les derniers blocages ? Réponse dans quelques mois.
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Paris - Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a demandé mercredi au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu de renoncer à utiliser l’article 49.3 de la Constitution, permettant l’adoption d’un texte sans vote de l’Assemblée, pour démontrer «que la méthode change» par rapport aux précédents gouvernements. Sur franceinfo, M. Faure a affirmé qu’il n’y avait «aucun scénario où le Parti socialiste participe à l'équipe gouvernementale», et a affirmé qu’il ne refusait pas de discuter avec le nouveau chef de gouvernement, mais qu’il refusait de lui donner «un chèque en blanc» sans savoir ce qu’il fera notamment en matière budgétaire. «Je ne veux pas une plateforme commune qui nous amènerait à gouverner ensemble. Nous ne gouvernerons pas ensemble», a-t-il répété. S’il a «le sentiment que nous sommes baladés» et si la réponse du gouvernement «est une réponse qui est la même que celle qui est formulée depuis huit ans, alors je censurerai et donc nous irons vraisemblablement vers une dissolution», a-t-il prévenu. Le premier secrétaire a estimé que c'était au Premier ministre «de dire ce qu’il prend dans ce que nous avons proposé». Le Parti socialiste a présenté fin août à Blois un budget alternatif, proposant notamment de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en place une taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines. «Je refuse toute forme de budget qui irait chercher à prélever des économies sur les malades, sur les chômeurs, sur les travailleurs, sur les jeunes, sur les retraités, comme c'était le cas précédemment», a insisté M. Faure, estimant que la taxe Zucman sur les hauts patrimoines faisait partie «des réponses possibles» que pouvait donner M. Lecornu. Olivier Faure, qui réclamait un Premier ministre de gauche pour remplacer François Bayrou, renversé lundi lors d’un vote de confiance, a estimé que la nomination de Sébastien Lecornu n'était «pas une surprise, même s’il y a de l’incompréhension». «Au fond, Sébastien Lecornu à Matignon, c’est Emmanuel Macron à Matignon, c’est les mêmes», a-t-il asséné, rappelant qu’ils ont «tout entrepris ensemble depuis huit ans». © Agence France-Presse