
Les investisseurs européens ont retiré plus de 11 milliards d’euros des ETF la semaine dernière

La décollecte est à la hauteur du choc ressenti par les investisseurs. Durant la semaine du 7 avril, l’épisode de guerre commerciale intense déclenchée par Donald Trump et la très forte volatilité qui s’en est suivie sur les marchés ont conduit à un mouvement de rachats massifs sur le marché européen des ETF : selon les données de Trackinsight, les flux sortants ont frôlé 11,4 milliards d’euros, pour un encours total en baisse de 36 milliards – effet de marché compris – à 2.035 milliards vendredi soir.
Les ETF actions ont pris la tempête de plein fouet, avec une hémorragie de 6,6 milliards. A commencer par ceux dont le sous-jacent est américain : ces derniers ont vu fuir 4,7 milliards d’euros. Les ETF diversifiés d’actions mondiales, relativement épargnés ces dernières semaines, ont perdu 1,5 milliard. Ceux ciblant les actions européennes restent dans le vert, mais avec des dynamiques hétérogènes sur le plan géographique : alors que les ETF ciblant l’Europe au sens large perdent plus de 620 millions d’euros, ceux sur la zone euro collectent 600 millions, auxquels s’ajoutent 340 millions spécifiquement alloués aux actions allemandes. La cote suisse tire également son épingle du jeu, avec 300 millions de collecte.
Le bilan hebdomadaire est également mauvais pour les ETF obligataires qui souffrent de 3,7 milliards d’euros de rachats. La dette d’entreprises est particulièrement touchée, avec respectivement 2,4 et 1,5 milliard d’euros de décollecte pour les véhicules ciblant le crédit investment grade et high yield. Les titres souverains permettent d’atténuer l’hémorragie, avec 1,5 milliard de flux entrants. En termes géographiques, ce sont les indices mondiaux diversifiés, mais aussi plus spécifiquement les pays émergents qui souffrent, avec respectivement 1 milliard et 880 millions d’euros de sorties.
Dans cet environnement d’incertitude extrême, les produits cotés indexés sur l’or ne parviennent pas non plus à attirer les investisseurs, puisqu’ils terminent la semaine légèrement négatifs (-30 millions) malgré une performance somme toute attractive étant donné le contexte de marché (+2,3 %). Le bitcoin – souvent qualifié d’or digital – a, quant à lui, fait pire : les ETP qui lui sont dédiés ont perdu 3,4 % sur la semaine et ont souffert de 7 millions d’euros de rachats.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse