
Financements structurés, les banquiers du réel

Quel est le point commun entre une série d’avions, un champ de panneaux solaires et une acquisition d’entreprise avec effet de levier ? Les banquiers d’affaires qui ont rendu possible ces projets et qui sont spécialisés dans les financements complexes, où la dette est remboursée par le cash flow généré par la société créée dans le cadre du projet. Un métier purement financier, bien sûr, mais qui requiert aussi une connaissance sectorielle très fine afin que le montage ne mette pas en péril tout l’équilibre financier. « Ce métier des financements structurés est un vrai défi, qui demande de s’adapter en permanence à l’évolution du secteur et aux besoins de son client, d’être aussi technique qu’humain, d’être spécialisé et capable d’innover », témoigne Stéphane Pasquier, 51 ans, responsable du financement des énergies renouvelables chez Natixis Lease. Ces compétences permettent de mettre en musique la rencontre d’une offre et d’une demande. « Nous sommes dans un marché porteur où les projets sont nombreux et les liquidités accessibles, analyse Jean-Paul Brette, directeur exécutif au cabinet de recrutement Hudson France. Les sociétés financières se développent en segmentant leur offre et leur marché : les banques de financement et d’investissement élargissent leurs interventions aux mid caps ; les banques mutualistes développent une offre pour leurs clients corporate et pour les fonds et se lancent en région comme Hyperia pour la Caisse d’Epargne ; et enfin, de nouveaux acteurs ont créé des équipes récemment comme La Banque Postale. » En bref, les banques ont des besoins et recrutent (lire aussi La parole à Hélène Krief ).
International
Ces opportunités bénéficient autant aux profils juniors qu’aux seniors. Emmanuel Esneu, 41 ans, a exercé en banque de financement et d’investissement (BFI) avant de rejoindre La Banque Postale pour développer une équipe de financements d’actifs et de projets. Cet ingénieur a commencé par le financement d’avions au sein de Crédit Agricole Corporate & Invesment Bank de 2002 à 2012. Puis, il a été sollicité lorsque La Banque Postale a obtenu l’agrément pour le crédit aux personnes morales. « C’était exaltant ; je devais partir d’une feuille blanche et créer une équipe de financement de projets, se souvient-il. Six ans plus tard, nous sommes 15 et avons plus de 4 milliards d’euros d’encours sur de l’aéronautique, des bateaux, des infrastructures, des énergies renouvelables et des partenariats public-privé en France et en Europe. » Le métier lui a ainsi permis de bâtir une carrière en bénéficiant d’un marché porteur. « C’est une activité enthousiasmante avec un fort intérêt intellectuel et la possibilité d’être utile en finançant l’économie réelle », note-t-il.
Mobilités et métiers
Parmi les défis qui intéressent ces profils : l’international. Les grandes BFI offrent d’ailleurs des mobilités à l’étranger, pour les professionnels les plus prometteurs. Edouard Dubern, 40 ans, executive director, acquisition & strategic finance chez Natixis, a eu la chance de pouvoir en profiter. « Au départ, j’envisageais de rejoindre une banque d’affaires en M&A, mais je suis arrivé sur le marché de l’emploi en 2002, juste après l’éclatement de la bulle internet, raconte-t-il. J’ai finalement débuté au sein de cabinets de conseil, EY puis PwC, ce qui a constitué une excellente formation, avant d’être contacté par un chasseur de têtes. » Résultat, il rejoint Natixis en 2006, en leveraged finance… peu de temps avant la crise des subprimes. « Très formateur également », souligne sobrement le banquier. Puis, en 2011, il décide de décrocher un MBA, et se voit, à son retour chez Natixis, proposer un poste à Hong Kong. « J’ai bénéficié du plan stratégique de la banque, “New Frontiers”, qui visait à internationaliser l’activité, notamment en Asie », explique-t-il. Fort de cette expérience de l’esprit entrepreneurial, il poursuit son chemin en ouvrant le département financement d’acquisition de Natixis à Singapour en 2015. Il réussit sa mission, dirige le département qui couvre l’Asie du Sud-Est jusqu’en 2017 et revient en France. Il doit alors une nouvelle fois faire ses preuves sur un marché français quitté sept ans auparavant, en se recréant un track record au sein d’une équipe parisienne d’une trentaine de professionnels. Son collègue Stéphane Pasquier, a quant à lui surfé sur la vague des énergies vertes. « Je suis tombé dans ce métier par hasard au début des années 1990 mais je me suis vraiment pris au jeu et je continue aujourd’hui », s’amuse-t-il. Il développe chez Natixis un desk de trading de loans spécialisé sur les financements structurés. Il crée aussi le métier des financements complexes dédiés aux mid caps. Avant de prendre la direction d’une filiale du groupe BPCE spécialisée dans le financement des énergies renouvelables, il devient secrétaire général de la plate-forme dette de Natixis pendant près de dix ans. Depuis 2012, il est directeur général de Natixis Energéco. « Cette spécialisation est exceptionnellement porteuse », confie-t-il.
Cette possibilité de construire une carrière au sein de banques qui amorcent leur activité, en passant par un poste à l’étranger ou en se spécialisant sur un secteur dynamique, reste d’actualité. Mais les responsables sont très exigeants sur le recrutement. « Nous cherchons des collaborateurs commerciaux, capables de “monter sur scène”, d’avoir une veille efficace tant sur le secteur que les techniques d’ingénierie financière, de savoir jouer en équipe, d’entretenir une relation privilégiée avec le client et de pouvoir négocier en créant un rapport de force favorable », résume Emmanuel Esneu de La Banque Postale.
A ces compétences clés s’ajoutent de nouveaux « soft skills » relationnels et de coopération. En effet, les banques se tournent vers les fonds de dettes et les investisseurs institutionnels et syndiquent de plus en plus les dettes, afin d’alléger leur bilan dans le cadre de la réglementation Bâle 3. Au plan des carrières, cela ouvre de nouvelles portes en créant des passerelles vers les investisseurs. « L’écart de salaires qui a très longtemps persisté entre les grandes banques d’affaires, les banques mutualistes, les fonds ainsi que les corporates, s’amenuise et permet d’avoir un parcours RH plus transversal », relève Denis Marcadet, président fondateur du cabinet de chasse de têtes Vendôme et Associés. Cela permet de rester spécialisé et de pouvoir s’assurer une mobilité propice à sa trajectoire professionnelle. Certains changent aussi de spécialité, en interne. A ce jour, la ligne partenariats public-privé (PPP) et celle du LBO sont particulièrement intéressantes. Et d’anciens ingénieurs qui ont commencé dans la finance, sur des prêts à des programme aéronautiques ou d’infrastructures, peuvent aisément passer à ces deux classes d’actifs pour redonner un élan à leur carrière. « Cela se fait souvent car les experts sont véritablement passionnés par ce métier très complet, note Frédéric Hatsadourian, manager au cabinet de recrutement Robert Walters. Toujours en interne, ils peuvent aussi s’orienter vers une ligne coverage en front office ou vers d’autres métiers de la banque, où l’on voit qu’ils sont souvent capables de s’adapter. »
Epanouissant intellectuellement au quotidien, le métier des financements structurés est un tremplin à moyen et long termes. « Les financements structurés en BFI sont le métier le plus riche que je connaisse dans la banque d’affaires, que ce soit en termes de montages, d’analyse des risques (entreprise, marché, produit, client) et de diversité des produits bancaires et des clients », déclare Pauline Godillot, 48 ans, consultante indépendante en financements, fondatrice en 2011 de la société NewRoc après avoir travaillé dans le financement de LBO pendant douze ans chez Deutsche Bank et Fortis. Lorsque cette dernière banque ferme, elle décide d’utiliser son savoir-faire pour se lancer à son compte. « Aujourd’hui, mon atout est de savoir rétablir ou optimiser le dialogue et la confiance entre mes entreprises clientes et leurs banquiers ou leurs prêteurs fonds de dette, afin de mettre en place la bonne stratégie pour l’entreprise. Ce rôle correspond tout à fait à mon expérience où je négociais des financements, pour trouver une solution favorable à tous, rentable pour ma banque et attractive pour mon client », souligne l’ancienne banquière reconvertie en entrepreneuse.
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Un an après, l’Europe n’a pas enclenché l’électrochoc prôné par Mario Draghi face au risque de « décrochage »
Bruxelles - «Notre modèle de croissance s'érode, nos vulnérabilités s’accroissent, le financement des investissements requis n’est pas clairement tracé». Un an après la remise d’un rapport choc qui mettait en garde contre le «décrochage» économique du Vieux continent face aux Etats-Unis et à la Chine, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a exhorté mardi l’Europe à sortir de sa «lenteur» et mener des réformes pour redresser sa compétitivité. Invité par la Commission européenne à dresser un premier bilan, douze après la remise de ses préconisations, l'économiste italien et ancien président de la Banque centrale européenne n’a pas mâché ses mots. Tout en saluant la détermination à agir de la Commission, qui avait endossé son diagnostic et a lancé depuis de multiples initiatives inspirées de ses recommandations, le professeur Draghi a jugé que «les entreprises et les citoyens (...) sont déçus par la lenteur de l’Europe, et son incapacité à aller aussi vite» que les Etats-Unis ou la Chine. «L’inaction menace non seulement notre compétitivité, mais également notre souveraineté», a-t-il prévenu, regrettant que «les gouvernements n’aient pas conscience de la gravité de la situation». Progrès «mitigés» Selon les calculs du centre de réflexion bruxellois EPIC, seulement 11% des 383 recommandations faites par M. Draghi dans son rapport sur «l’avenir de la compétitivité européenne» ont été mises en oeuvre totalement, et environ 20% de manière partielle. Les économistes de Deutsche Bank Marion Muehlberger et Ursula Walther jugent également dans une note que «les progrès dans l’ensemble sont mitigés», avec des «réformes substantielles» mises en oeuvre ou engagées, mais sans qu’il y ait de quoi bouleverser la donne à ce stade. Parmi les principales avancées, la relance de l’industrie de défense. L’urgence de réarmer l’Europe face à la menace russe a poussé les 27 à se lancer dans un effort de réindustrialisation collectif, avec une agilité remarquée. La semaine dernière, la Commission a ainsi annoncé avoir alloué 150 milliards d’euros de prêts à 19 pays, dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d’euros. L’Europe s’est également dotée d’une plateforme commune pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières «critiques», et a multiplié les initiatives dans le domaine de l’intelligence artificielle. Autant de réalisations mises en avant par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui, en recevant Mario Draghi, a reconnu la nécessité d’aller plus vite pour redresser la barre. «Sentiment d’urgence» Elle a assuré que la commission «maintiendra sans relâche le cap jusqu‘à ce que tout soit accompli», et à enjoint les autres institutions européennes à se joindre au mouvement, en particulier le Parlement, qui n’a toujours pas adopté une série de lois de simplification réglementaire dites «Omnibus». «Nous avons besoin d’une action urgente pour faire face à des besoins urgents, car nos entreprises et nos travailleurs ne peuvent plus attendre», a-t-elle exhorté. Selon Deutsche Bank, ces mesures de simplifications pourraient faire économiser de l’ordre de 9 milliards d’euros par an aux entreprises européennes. La cheffe de l’exécutif européen appelle aussi à mettre en oeuvre «avec un sentiment d’urgence» le parachèvement du marché unique, un vaste projet consistant à lever d’ici 2028 de multiples barrières internes qui continuent de freiner l’activité économique dans de nombreux secteurs. D’après le Fonds monétaire international, ces entraves représentent l'équivalent de 45% de droits de douane sur les biens, et de 110% sur les services. Pour Simone Tagliapietra, expert à l’institut Bruegel, «le message de M. Draghi est très clair: soit l’Europe change de modèle économique, soit elle est condamnée à périr». Et cela s’adresse en priorité aux Etats membres, là où réside selon lui le principal obstacle aux réformes. Frédéric POUCHOT © Agence France-Presse -
Budget 2026 : LFI refuse l’invitation de Sébastien Lecornu à Matignon
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