Deutsche Asset Management a lancé à la mi-septembre un nouvel ETF, le db X-trackers II iBoxx USD Liquid Asia ex-Japan Corporate Bond Ucits ETF (DR), le premier ETF dédié aux obligations d’entreprises de la zone Asie hors Japon classées en catégorie d’investissement (IG). Deutsche AM assure avoir une forte position en Asie et être «notamment le plus important fournisseur d’ETF physiques sur la Chine «on-shore» dans le monde, avec une part de marché de plus de 60% en Europe et aux Etats-Unis».L’incursion dans l’univers des obligations d’entreprises pourrait constituer une nouvelle étape dans la volonté de la société de gestion de jouer les premiers rôles en Asie. «Si les investisseurs s’intéressent à la stratégie investment grade, nous envisageons de proposer une version high yield de cette stratégie», a indiqué à Newsmanagers Marco Montanari, responsable de la gestion passive, Asie-Pacifique, récemment de passage à Paris. D’une façon générale, Marco Montanari estime que les investisseurs asiatiques sont mûrs pour les ETF. «Les perspective de développement en Asie sont très favorables car le marché des ETF, il est vrai encore très petit, a malgré tout atteint une certaine taille», selon Marco Montanari. Plus précisément, le marché des ETF liés à l’Asie représente environ 23 milliards d’euros en Europe. Sur ce montant, Deutsche AM affiche un encours de 6,3 milliards d’euros, soit plus de 27%. La progression des encours permet aux institutionnels de s’intéresser de plus en plus à la classe d’actifs alors que par ailleurs, l’ouverture du marché obligataire chinois ouvre de nouvelles perspectives. Cela dit, les asiatiques sont encore prudents vis-à-vis des acteurs locaux et n’hésitent pas à faire leurs courses à l’étranger. «Les investisseurs asiatiques achètent beaucoup aux Etats-Unis et en Europe, au Luxembourg ou en Irlande où la fiscalité est très favorable, sauf si la stratégie proposée est gérée par un champion local, comme Samsung en Corée, ou Nomura au Japon», précise Marco Montanari. D’où la volonté de Deutsche AM de se développer sur le segment des ETF même si le rôle de pionnier peut présenter des inconvénients. Le fait par exemple de pouvoir proposer des stratégies mono-pays que d’aucuns vont juger trop risquées. «Certaines stratégies mono-pays peuvent très bien fonctionner. Nous avons lancé il y a quatre ans un ETF sur les actions pakistanaises. Une stratégie a priori très risquée mais il valait la peine de s’y intéresser puisque le Pakistan vient d’intégrer l’indice MSCI EM», explique Marco Montanari. Ce fonds, dont les actifs sous gestion s’élèvent à environ 40 millions de dollars, affiche un rendement de 15,9% en 2106. Sans parler des ETF sur les actions indonésiennes qui ont dégagé un rendement de l’ordre de 20% depuis le début de l’année. Outre le rendement, ce type de stratégie répond aussi à la volonté de diversification de nombreux investisseurs…