
Bforbank revoit sa stratégie pour atteindre 350.000 clients d’ici à 2020

Fini le noir et blanc, Bforbank passe à la couleur. Nouvelle charte graphique, nouveau slogan («La Banque selon moi») et nouvelle offre bancaire. Avec sa dernière campagne, la filiale du groupe Crédit Agricole cherche à se réinventer. «L’image de la marque est forte mais elle avait besoin d’être modernisée et rendue plus chaleureuse. Notre offre avait besoin de s’enrichir d’un côté technophile, et d’un accompagnement plus personnalisé», précise Bruno Carles, directeur général de BforBank.
L’entreprise promet ainsi de créer un service de paiement mobile dès 2019. Elle propose par ailleurs depuis mardi plus de services de banque au quotidien à travers le lancement de la carte Visa Classic gratuite sous réserve de trois opérations par trimestre, à débit immédiat et permettant un suivi instantané de son compte bancaire. Concrètement avec cette offre, Bforbank abaisse de 400 euros son ticket d’entrée puisque désormais les clients pourront accéder à la banque à partir de 1.200 euros de revenus nets mensuels avec la carte Visa Classic au lieu de 1.600 euros avec la carte Visa Premier.
Bforbank entend, en effet, s’éloigner d’une communication élitiste et élargir sa clientèle, principalement CSP+ urbaine dont les revenus déclarés oscillent en moyenne entre 2.000 et 5.000 euros nets mensuels. «Notre but est d’amplifier notre fonds de commerce avec un objectif de 350.000 clients d’ici fin 2020», détaille Bruno Carles. Positionnée sur le secteur haut de gamme depuis ses débuts en 2009 avec l’accent mis sur les produits d’épargne financière, la banque en ligne du Crédit Agricole revendique 215.000 clients fin octobre, dont 40.000 entrées en relation en 2018. Cela en fait un acteur discret par rapport à Boursorama (plus de 1,5 million de clients), ING Direct (1 million) ou encore les néobanques comme Revolut (375.000).
Au sein du marché très concurrentiel des banques digitales, ce repositionnement stratégique doit surtout permettre à Bforbank de poursuivre son objectif de rentabilité. L’an dernier, elle a fait état d’un produit net bancaire de 34,7 millions d’euros, en baisse de 7% par rapport à l’année précédente. La perte nette en 2017 s’est établie à 20,19 millions d’euros. Les caisses régionales de Crédit Agricole, qui possèdent 85% de Bforbank, ont voté l’année dernière un plan de recapitalisation de la banque en ligne à hauteur de 120 millions d’euros.
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Procès de Joseph Kony: paroles de survivants ougandais face à l'horreur de la LRA
Gulu - Toute jeune, Everlyn Ayo se déplaçait chaque soir, comme d’innombrables enfants du nord de l’Ouganda, espérant éviter les horreurs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony, dont le procès par contumace démarre mardi devant la Cour pénale internationale. L’exode était quotidien. Bambins et adolescents, craignant d'être tués, abusés sexuellement ou enrôlés de force par ces rebelles hostiles à Kampala, rejoignaient des villes ou des abris où ils s’estimaient moins exposés. Parfois ils étaient protégés par des troupes ougandaises. Souvent ils se retrouvaient abandonnés à eux-mêmes par les soldats craignant les forces fanatiques de l’ex-enfant de choeur Joseph Kony, qui, au nom de l'établissement d’un régime fondé sur les Dix Commandements, ont multiplié les exactions. «Nous partions à 16 heures parce que les distances étaient longues et nous avions peur des villages la nuit. Le matin, nous devions attendre la lumière du jour vers 8 heures pour rentrer», se souvient Everlyn Ayo plus de trois décennies plus tard. La LRA, qui a terrorisé pendant trente ans de larges zones d’Afrique centrale, est accusée d'être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l’enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets convertis en soldats et fillettes en esclaves sexuelles. Pour échapper à cet horrible sort, de nombreux jeunes sont alors devenus malgré eux des «voyageurs de la nuit». Chassée d’Ouganda, l’Armée de résistance du Seigneur s’est ensuite éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan. Ses méfaits ont très largement diminué ces dernières années. Agée de cinq ou six ans à peine -- elle ne s’en souvient pas exactement -- Everlyn Ayo a vu la LRA attaquer son école. Ils ont «tué et cuit nos enseignants dans de grands bidons et nous ont forcé à manger leurs restes», raconte à l’AFP cette femme, qui est désormais mère de huit enfants depuis la ville de Gulu (Nord). «Sang» Sa famille l’a alors envoyée chez des proches vivant dans un village isolé. Mais celui-ci a aussi été jugé dangereux, l’obligeant à entamer d’incessants périples nocturnes. «Il y avait des milliers d’enfants. Nous étions tellement nombreux que même si vous ne vous couvriez pas la nuit, vous ne ressentiez pas le froid parce que nous étions serrés les uns contre les autres», se remémore-t-elle. Chaque matin, après avoir à nouveau longuement marché, les jeunes Ougandais retournaient dans leurs villages. «Très souvent, nous trouvions des cadavres imbibés de sang.» «Voir tout ce sang en tant qu’enfant a traumatisé mes yeux», soupire-t-elle. «Depuis de nombreuses années maintenant, (...) tout ce que je vois, c’est du sang.» Stephen Ocaya a lui aussi été un «voyageur de la nuit» pendant deux ans, à partir de ses 6 ans, quand ses parents sont morts de maladie. «Les rebelles venaient ici, cherchant de la nourriture, des vêtements, tout ce qu’ils voulaient et même enlevant des gens pour les ajouter à leurs soldats», raconte cet homme désormais âgé de 38 ans. Lui se cachait dans une église voisine, Holy Rosary, ou dans un parking de bus où il se sentait davantage en sécurité. Puis il retournait au petit matin étudier dans son école. Les rebelles stationnaient à moins d’un kilomètre de l’endroit où il jouait au football avec ses amis, se souvient-il. Quand, après leur départ, les autorités ougandaises ont démarré leur enquête, elles «ont trouvé beaucoup de personnes tuées là-bas», dit-il. «Justice» Everlyn Ayo et Stephen Ocaya feront partie des nombreux Ougandais qui suivront le procès de Joseph Kony à la radio, à des milliers de kilomètres de La Haye. Comme Stella Angel Lanam, 38 ans, directrice exécutive de l’Initiative pour les victimes de guerre et le réseau des enfants, une ONG de Gulu. «Si vous pensez à ce que les gens ont vécu pendant toutes ces années, je sais que ni Kony ni le gouvernement (ougandais) ne pourront réparer» leurs souffrance, lance celle qui fut elle-même captive de la LRA, qui fit d’elle une enfant soldat. «J’avais seulement 10 ans, et j’ai souffert pendant neuf ans», poursuit-elle, espérant tout de même obtenir «justice» de la CPI, malgré l’absence à son procès de Joseph Kony. A Lukodi, petit village situé à 17 km de Gulu, un monument a été dressé en l’honneur des 69 habitants tués par la LRA le 19 mai 2024. Quand les rebelles sont arrivés à Lukodi, raconte Wilfred Lalobo, l’armée ougandaise a fui, et les villageois qui le pouvaient aussi. Ceux qui n’ont pu s'échapper ont pour beaucoup été attachés, certains «tués à la baïonnette, d’autres découpés en morceaux et d’autres brûlés vivants dans leur maison», dit-il. Parmi eux, sa belle-soeur et six proches de Wilfred Lalobo. Mais aussi sa petite fille, Akello, 4 ans. Grace Matsiko © Agence France-Presse