Son directeur général a beau expliquer, argumenter, persévérer, la Bourse n’est pas tendre avec la Société Générale (lire page 10). Plutôt que de saluer la constance de sa stratégie, le marché lui fait payer l’absence de changement radical de son modèle au sortir de la crise financière, au contraire de certains de ses concurrents européens, comme Credit Suisse ou UniCredit ; quitte à oublier au passage les augmentations de capital massives et la dilution consécutive que la banque française a épargnées depuis dix ans à ses actionnaires. Si personne ne lui fait le procès en rentabilité qui vaut à Deutsche Bank de vivre un enfer en Bourse, la décote dont elle souffre est douloureuse à porter. Elle traduit le doute sur la pertinence d’une démarche singulière et opiniâtre, mais dont on ne sait toujours pas si elle ne condamne pas la Société Générale à quitter la première division, entendez le groupe des banques systémiques mondiales qu’établit tous les ans le Conseil de stabilité financière. La banque a-t-elle toujours les moyens de figurer parmi les plus petites des grandes, au prix d’une coûteuse surcharge en fonds propres, ou ne serait-elle pas mieux à sa place parmi les plus grandes des petites ?