Toute l’actualité du secteur bancaire – banque de détail, banque d’investissement, réglementation – et de ses principaux acteurs, qu’ils soient capitalistes (BNP Paribas, la Société Générale), étrangers (JPMorgan, Bank of America, Goldman Sachs, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSCB), mutualistes (le Crédit Agricole, Crédit Mutuel, BPCE) ou même publics (la Banque Postale). Nos analyses des grandes tendances du domaine.
NatWest Group, l’ex-Royal Bank of Scotland (RBS), a accusé une perte d’exploitation avant impôts bien au-dessus du consensus, à 1,29 milliard de livres (1,42 milliard d’euros) au deuxième trimestre, après avoir comptabilisé un coût du risque plus élevé que prévu en raison de la pandémie de Covid-19. Sur l’ensemble de l’exercice, ce coût du risque devrait se situer entre 3,5 milliards et 4,5 milliards de livres. Le produit net bancaire s’est replié de 34,3% à 2,68 milliards d’un an sur l’autre.
Le CM Alliance Fédérale, principale composante du groupe mutualiste, a vu son bénéfice semestriel fondre de moitié sous l'effet de l'augmentation du coût du risque sur les crédits.
La banque espagnole publie sa première perte en raison de 10 milliards d'euros de dépréciations sur ses acquisitions passées dans la banque de détail et le crédit à la consommation.
La première banque allemande signe une perte plus faible qu'attendu grâce à la bonne tenue de ses revenus. Le second semestre devrait être moins soutenu par le trading et les émissions de dette.
Rothschild & Co a «a décidé qu’aucun dividende ne serait distribué aux actionnaires au cours de l’exercice 2020», a indiqué hier soir le groupe de banque d’affaires et de gestion d’actifs et privée. Cette décision fait suite «à l’annonce de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) du 28 juillet, recommandant aux institutions financières de suspendre le versement des dividendes jusqu’au 1er janvier 2021», dans le sillage de l’injonction de la Banque centrale européenne (BCE). Rothschild & Co est la première banque française à se plier à cette nouvelle date limite qui prolonge l’interdiction initiale qui courait jusqu’au 1er octobre. «Le gérant a l’intention de verser le dividende de 0,85 euro par action, précédemment annoncé au titre de 2019, quand cela sera approprié», précise la banque.
Sa recommandation de ne pas rémunérer les actionnaires des banques européennes court désormais jusqu'à la fin de l'année. Le régulateur laissera du temps au secteur pour reconstituer ses fonds propres.
Virgin Money a mis de côté 42 millions de livres (46 millions d’euros) supplémentaires au deuxième trimestre pour couvrir une éventuelle hausse des prêts hypothécaires et personnels en difficulté. La sixième banque du Royaume-Uni a déclaré qu’elle n’avait pas encore constaté de pic dans les pertes de crédit liées à la pandémie de Covid-19. La modeste hausse de son coût du risque a fait passer à 584 millions de livres le total des provisions du prêteur. L'établissement avait annoncé une perte au premier trimestre après avoir mis de côté 232 millions de livres pour couvrir les prêts douteux et les défauts de paiement probables en raison de la crise sanitaire.
La première banque néerlandaise a déclaré hier s’attendre à déprécier environ 300 millions d’euros sur la valeur de ses acquisitions passées. ING comptabilisera la dépréciation du goodwill, qui n’affecte pas ses ratios de fonds propres, dans ses résultats du deuxième trimestre qui doivent être publiés le 6 août. Un porte-parole a refusé de nommer les unités commerciales concernées, mais a déclaré que la dépréciation est liée à «de multiples acquisitions, certaines datant de longtemps». La banque avait déjà déclaré que son bénéfice net du deuxième trimestre serait affecté par la crise du Covid-19, le blocage économique de l’Europe ayant paralysé les affaires et conduit à une augmentation des créances douteuses.
La banque autrichienne Bawag a annoncé hier un bénéfice avant impôt divisé par deux au deuxième trimestre, suite aux mesures de précaution prises face à la crise sanitaire. Son résultat imposable s’est élevé à 80,8 millions d’euros entre avril et juin, contre 160 millions un an plus tôt. La société a mis en réserve 65 millions d’euros au deuxième trimestre pour faire face au risque d’impayés. Son coût du risque atteint 130 millions d’euros au premier semestre 2020. Les revenus nets de commissions et de frais de la banque autrichienne devraient diminuer de 10 à 15 % en 2020. Ses hypothèses reposent sur le scénario central de la Banque centrale européenne qui prévoit un recul de 12,6% du produit intérieur brut de la zone euro en 2020.
Vendredi, BNP Paribas sera la première à publier ses semestriels. Les provisions sur le stock de crédits, le trading et les dividendes cristallisent les interrogations.
La banque espagnole a dégagé une perte de 21 millions d’euros au deuxième trimestre après avoir accru ses provisions contre les effets de la pandémie. Bankinter a passé 177 millions de charges liées au Covid-19 sur la période, au lieu de 15 millions seulement à fin mars. Le groupe s’attend désormais pour fin 2020 à un coût du risque dans le haut d’une fourchette de 60 à 70 points de base de ses encours, contre une précédente estimation de 50 à 70 pb.
Utilisés par le secteur industriel, ces nouveaux outils intéressent de plus en plus les établissements financiers. Au programme : relation client et gestion des risques.
Applications mobiles et sites web refondus, les banques cherchent la bonne formule pour développer l’e-commerce financier. Un exemple avec la Société Générale.
« La titrisation est la clé pour libérer de la capacité au bilan des banques, la Commission va faire des propositions sur ce sujet inachevé et qui divise les Européens »
Choix. Peu de banques en France parviennent à maîtriser leurs coûts, selon l’analyse d’Alvarez & Marsal dans Banque de détail, un modèle économique à bout de souffle ? Pire : depuis 2014, leurs coûts augmentent même de 1,2 % par an en moyenne. Cela est dû à des mesures d’économies trop timides par rapport à celles prises dans d’autres pays européens. La réduction des réseaux d’agences, par exemple, s’est faite très progressivement, elle atteint 10 % seulement depuis 2012, si bien que le marché français affiche la deuxième plus forte densité derrière l’Espagne à 546 agences par million d’habitants, quasiment 40 % de plus que la moyenne européenne. Le coefficient d’exploitation des banques françaises a augmenté d’un point entre 2016 et 2019 à 69 %, le plus élevé derrière l’Allemagne (89 %). Alvarez & Marsal préconise de gérer la masse salariale (60 % des coûts) de façon volontariste et de travailler sur les dépenses en informatique, en immobilier et sur les fonctions supports.
C’est l’augmentation du nombre de bénéficiaires de l’offre spécifique réservée aux personnes en situation de fragilité financière, d’après le rapport annuel de l’Observatoire de l’inclusion bancaire (Banque de France), soit au total 512.149 personnes à fin 2019. Le nombre de personnes fragiles est évalué à 3,4 millions en France. L’intérêt de l’offre spécifique réside dans le plafonnement des frais d’incidents bancaires puisque ceux qui en bénéficient ont payé en moyenne 69 euros contre 151 euros pour les personnes fragiles non équipées. La moyenne des frais bancaires totaux payés par les personnes identifiées comme fragiles atteint 255 euros. Par ailleurs, le nombre de nouvelles situations de surendettement est de 80.000 en 2019, en recul de 9 % en un an.
Un décret précise les critères permettant aux particuliers de bénéficier d’un plafonnement des frais d’incidents sur leur compte bancaire. Il ne résout pas tous les problèmes.