
Les difficultés de Quick ne facilitent pas sa cession
A l’image de McDonald’s, qui a subi un déclin mensuel de ses ventes pendant plus d’un an, Quick a souffert au premier semestre. Contrôlée à 94% par le fonds d’investissement Qualium, filiale de la Caisse des dépôts (CDC), la chaîne de restauration rapide n’est pas tenue de publier ses comptes, mais elle a fourni des éléments à ses créanciers obligataires et aux analystes crédit.
L’ensemble du compte de résultat est en baisse, le groupe étant encore victime de l’érosion de son activité. Les ventes totales ont reculé de 6,6% par rapport au premier semestre 2014, à 474 millions d’euros. Malgré l’augmentation du nombre de restaurants de 2,8%, le chiffre d’affaires a perdu 4,2% (à 293 millions), victime notamment des mauvais chiffres des franchisés (-9% à 50 millions), alors que les restaurants détenus en propre ont connu une légère croissance (+1,5%).
L’Ebitda souffre encore plus fortement puisqu’il recule de 19,7% à 38 millions d’euros, pour une marge en baisse de 2,5 points de pourcentage (à 12,9%). Quick a également creusé ses pertes, qui passent d’un million à 4 millions. Le levier de dette se détériore logiquement (6,45 fois l’Ebitda contre 6,15), tandis que les liquidités s’étiolent de 8 millions d’euros (à 45 millions).
Contacté par L’Agefi, Qualium assure que ces mauvais chiffres sont essentiellement «un sujet de topline», c’est-à-dire de revenus, par opposition à de l’optimisation opérationnelle ou financière. Quick souffre aussi probablement de la concurrence de Burger King, qui connaît un redémarrage en trombe en France, et de KFC. Il n’en demeure pas moins que le groupe n’affiche pas son meilleur profil alors que son actionnaire, présent depuis sept ans, prévoit toujours de le céder à un investisseur en 2016, voire 2017. Le redressement des comptes du groupe entrevu en 2013 semble loin désormais, malgré un refinancement en avril 2014 qui lui avait donné une marge de manœuvre plus importante, notamment pour investir.
Qualium a confirmé les négociations en cours avec deux fonds européens et plusieurs fonds anglo-saxons – pour qui le prix demandé par la filiale de la CDC (800 millions d’euros selon le quotidien belge L’Echo en juin dernier) est une pierre d’achoppement.
En attendant, Quick devrait poursuivre son plan de déploiement à l’étranger et le lancement de nouveaux produits. La chaîne de restaurants va néanmoins réduire ses investissements pour l’année entière: elle a programmé une baisse de plus de 6%, à 43 millions d’euros.
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Inondations au Pendjab : les agriculteurs indiens face à une crise sans précédent
Gurdaspur - La saison s’annonçait prometteuse mais les inondations causées par les fortes pluies de la mousson ont dévasté les champs dans le nord de l’Inde, où récoltes et bétail tué en décomposition dégagent une odeur nauséabonde. L’Etat du Pendjab, considéré comme le grenier à blé du pays, a connu cette année des niveaux de précipitations supérieurs de 34% à la moyenne, selon les services de météorologie. Leur bilan est sans précédent: au moins 52 morts, plus de 400.000 habitants sinistrés. Et des dégâts considérables des deux côtés de la frontière qui sépare les Pendjab indien et pakistanais. «Les cultures ont été entièrement détruites», a constaté le ministre indien de l’Agriculture, Shivraj Singh Chouhan, lors d’une récente visite. Le Premier ministre Narendra Modi a annoncé une aide d’urgence de 150 millions d’euros. «Il s’agit des plus graves inondations que nous traversons depuis des décennies», a insisté le chef de l’exécutif du Pendjab, Bhagwant Mann. Un sentiment partagé par les anciens. «La dernière fois que nous avons connu des inondations aussi dévastatrices, c'était en 1988", se souvient Balkar Singh, 70 ans, dans son petit village de Shehzada, à une trentaine de kilomètres de la grande ville d’Amritsar. Les pluies diluviennes de la mousson ont transformé ses rizières en marais et ouvert d'énormes fissures dans les murs de sa maison. Investissements noyés Les inondations et les glissements de terrain sont fréquents de juin à septembre en Inde. Les scientifiques assurent que le changement climatique, combiné au développement mal planifié des infrastructures, a augmenté leur fréquence, leur gravité et leur impact. Coincé entre le fleuve Ravi et la frontière du Pakistan, le village de Toor n’a pas échappé au déluge. Récoltes détruites, bétail noyé et maisons démolies, il n’est plus qu’un champ de ruines. «L’eau a déferlé après minuit le 26 août», témoigne un agriculteur, Surjan Lal. «Son niveau a atteint au moins trois mètres en quelques minutes», poursuit-il. «On s’est retrouvés sur les toits pendant près d’une semaine, impuissants, à regarder l’eau tout emporter, du bétail à nos lits.» Dans le village voisin de Lassia, collé au Pakistan, Rakesh Kumar compte ses pertes. «En plus de celles dont je suis propriétaire, j’ai pris d’autres terres en bail et je me suis lourdement endetté cette année», explique cet agriculteur âgé de 37 ans. «Tous mes investissements sont partis avec l’eau des inondations...» Et comme si ça ne suffisait pas, il y a peu de chance pour que le blé qu’il a planté dans ses champs pour l’hiver lui rapporte grand-chose. «Il faudrait d’abord que toute cette boue sèche», fulmine-t-il, «ce n’est qu’après que les machines pourront évacuer le limon». Et encore, acheminer ces engins sur place relève du défi logistique. Pour ceux qui ne possèdent pas leur terre comme Mandeep Kaur, 50 ans, la situation s’annonce encore plus délicate. Menaces sur le basmati «On gagnait notre vie en travaillant pour les grands propriétaires mais ils sont tous partis», constate l’ouvrière agricole. Sa maison a été entièrement détruite par les eaux, elle est désormais contrainte de dormir sur un matelas posé sous une bâche dans la cour. Le Pendjab est le principal fournisseur du riz et du blé livrés dans le cadre des programmes alimentaires d’urgence réservés aux Indiens les plus modestes. Quelque 800 millions mangent grâce à eux, soit plus de la moitié de la population du pays le plus peuplé de la planète. Les experts estiment que les pertes attendues cette année ne menacent pas encore ces programmes, qui disposent d’importants stocks. «La baisse des récoltes dans le Pendjab indien et pakistanais va lourdement peser sur les prix et les exportations de riz basmati», alerte toutefois Avinash Kishore, de l’Institut international de recherche sur la politique agricole de New Delhi. A l’heure où la hausse des droits de douane imposés à l’Inde par les Etats-Unis a rendu son riz basmati bien moins compétitif, les inondations risquent de lui porter un nouveau coup. Pour les producteurs du Pendjab, la route du redressement s’annonce d’autant plus difficile que les autorités locales se sont retirées d’un programme d’assurance fédérale jugé trop cher. Alors Balkar Singh a bien du mal à rester optimiste. «J’ai toujours de l’eau jusqu’au genou dans ma ferme», rappelle l’agriculteur, «je ne sais pas trop ce que l’avenir nous réserve». Arunabh SAIKIA © Agence France-Presse -
Équateur : Daniel Noboa décrète l’état d’urgence face à la grogne contre la fin des subventions au diesel
Quito - Le président d'Équateur Daniel Noboa a décrété mardi l'état d’urgence dans sept des 24 provinces du pays où des manifestants bloquent des routes pour protester contre la suppression des subventions sur le diesel. Les anciens présidents Lenin Moreno (2017-2021) et Guillermo Lasso (2021-2023) n’avaient pu mettre en place cette mesure qui avait déclenché en leur temps déjà de violents mouvements de protestation menés par la principale organisation indigène du pays, la Conaie. Entre 1997 et 2005, la Conaie avait déjà participé à des révoltes qui avaient abouti à la chute de trois présidents. Avec la signature d’un décret vendredi, le prix du diesel est passé de 1,80 à 2,80 dollars par gallon (3,8 litres). Lundi, des conducteurs de camions ont bloqué plusieurs routes, dégagées quelques heures plus tard après l’intervention de la police. Aucun blessé n’a jusqu’ici été signalé. Mardi, la circulation sur la route Panaméricaine Nord, à l’entrée de Quito, a été bloquée par des pierres et des monticules de terre. Le président Noboa a donc décidé de «déclarer l'état d’urgence dans les provinces de Carchi, Imbabura, Pichincha, Azuay, Bolivar, Cotopaxi et Santo Domingo, en raison de graves perturbations internes», selon le décret signé mardi pour une durée de 60 jours. Le gouvernement fait valoir que ces blocages «ont provoqué des complications dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire» et affectent la «libre circulation des personnes, entraînant la paralysie de plusieurs secteurs touchant l'économie». Cette mesure suspend la liberté de réunion dans les sept provinces et autorise les forces de police et militaires à «empêcher et démanteler les rassemblements dans les espaces publics où des menaces à la sécurité citoyenne sont identifiées». Marlon Vargas, président de la Conaie, a exigé mardi l’abrogation du décret qui supprime la subvention au diesel, car «cela nuit aux secteurs appauvris, au peuple équatorien». Le monde universitaire se joint à la protestation et une manifestation est prévue mardi à Quito. © Agence France-Presse -
Évacuation massive au Machu Picchu : 1.400 touristes déplacés face aux manifestations
Lima - Quelque 1.400 touristes ont été évacués dans la nuit de lundi à mardi de la zone du Machu Picchu, célèbre site archéologique du Pérou, en raison d’une manifestation, a annoncé le gouvernement, précisant que 900 autres restaient bloqués. «Nous avons pu évacuer environ 1.400 touristes», a déclaré la ministre du Tourisme, Desilú León, à la radio RPP, ajoutant que 900 autres restaient bloqués dans la zone. Les autorités n’ont pas précisé le nombre d'étrangers affectés parmi les touristes. Le service ferroviaire menant à la citadelle inca a été interrompu lundi, après que des manifestants ont bloqué les voies. L’intervention de la police dans la nuit a permis l'évacuation des touristes avant qu’un nouveau blocage soit mis en place mardi. Le principal accès à la citadelle de pierre se fait par train depuis Cusco, l’ancienne capitale de l’empire inca, située à 110 km. Les manifestants exigent qu’une nouvelle entreprise prenne en charge le transport en bus entre la gare et le site archéologique, après l’expiration d’une concession de 30 ans. Inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1983, le Machu Picchu accueille en moyenne 4.500 visiteurs par jour, dont un grand nombre d'étrangers, selon des chiffres officiels. Les manifestants ont disposé des rochers et des troncs d’arbres sur plusieurs tronçons de la voie ferrée, selon une source policière citée par l’AFP. La manifestation est organisée par le Front de défense des intérêts de Machu Picchu, qui a annoncé dimanche dans un communiqué une grève illimitée jusqu'à ce que la nouvelle société de transport terrestre commence à fonctionner. Bien que sa concession a expiré, la compagnie Consettur Machupicchu a indiqué lundi à l’AFP qu’elle continuait d’opérer, sans fournir plus de détails. La ministre Desilú León a annoncé pour les prochaines heures une «réunion avec les autorités locales et les syndicats» afin de «trouver une solution aux manifestations». © Agence France-Presse