Gecina provoque des secousses sur le marché secondaire de sa dette

Dans un marché nerveux, les conditions de l'émission de 500 millions d’euros réalisée par la foncière ont fait décaler les spreads des titres en circulation.
Olivier Pinaud

Gecina n’a pas fait que des heureux en émettant mardi pour 500 millions d’euros d’obligations. Les conditions de l'émission ont provoqué un vif décalage des obligations déjà en circulation. Les titres, d’une maturité de 9 ans, ont été émis avec un spread de 115 points de base (pb) au-dessus des taux mid-swaps, «soit une prime de 20 points de base par rapport au secondaire», indiquent les analystes crédit de Natixis.

Conséquence, le marché secondaire a dérapé dans la foulée. Les spreads de la souche à maturité 2025 se sont ainsi écartés de 16 pb. Les obligations d’autres foncières françaises ont suivi le mouvement. «Le taux de souscription d’environ deux fois nous semble également faible au regard de cette prime de nouvelle émission», ce qui révèle «un faible appétit des clients sur le crédit actuellement», ajoute Natixis.

Ces soubresauts illustrent la nervosité actuelle des investisseurs obligataires dans un contexte de forte volatilité et de remontée des rendements souverains. Hier, pour la première fois depuis septembre 2014, le rendement du Bund à 10 ans est remonté au-dessus de la barre de 1%. Selon les analystes de Tullett Prebon, «ce mouvement de repricing pourrait se dupliquer sur d’autres secteurs corporate». Les titres de dette hybride corporate ont déjà souffert ces derniers jours du phénomène. Les rendements de la souche en euros d’obligations hybrides émises par EDF début 2014 ont par exemple pris 30 points de base depuis le début du mois de juin. Il y a dix jours, Nexans avait même dû renoncer à émettre 250 millions d’euros d’obligations «en raison des conditions de prix».

Malgré le contexte, Gecina avait besoin de mener à bien son émission obligataire. Celle-ci doit en effet servir à financer l’acquisition de deux immeubles auprès d’Ivanhoé Cambridge, son premier actionnaire. Annoncée la semaine dernière, l’opération prévoit le rachat, pour 1,24 milliard d’euros, des tours T1&B à La Défense (88.600 mètres carrés), occupées par Engie (anciennement GDF Suez), et du siège historique (33.600 mètres carrés) de PSA, avenue de la Grande-Armée à Paris.

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