Altice confirme son statut de champion européen de la dette high yield

Le câblo-opérateur a levé haut la main les 6 milliards de dollars dont il avait besoin pour financer le rachat de Portugal Telecom.
Olivier Pinaud

Patrick Drahi aime la dette. Et le marché de la dette le lui rend bien. Altice, le câblo-opérateur fondé par Patrick Drahi à coups de rachats avec effet de levier, a croulé sous les ordres la semaine dernière pour ses différentes émissions destinées à financer l’acquisition des actifs portugais de Portugal Telecom. Alors que le groupe avait mis à prix 6 milliards d’équivalents dollars de dette, dont 85% en obligations, la demande a atteint 70 milliards de dollars.

Plus de 400 investisseurs ont passé des ordres. L’an dernier, afin de financer le rachat de SFR, l’émission record pour un groupe high yield européen de 16,7 milliards de dollars avait récolté plus de 100 milliards de demande.

Cette nouvelle ruée a permis d’obtenir des conditions largement en dessous des attentes initiales. La tranche de 2,06 milliards de dollars à 8 ans mise à prix par Altice Financing, la plus importante du dispositif, a fini avec un coupon de 6,625% contre 7% envisagé au moment du lancement des road-shows avec les investisseurs. Altice a également profité du souffle provoqué par les annonces de la Banque centrale européenne le 22 janvier pour accroître la part réservée aux émissions en euros, avec de meilleurs termes à la clé. La tranche à 10 ans émise par Altice SA, la structure cotée en Bourse à Amsterdam, a par exemple été portée à 750 millions d’euros, contre 500 millions prévu initialement, avec un coupon final à 6,25%, environ 100 pb en dessous des premières discussions. Pour la même maturité en dollars, le coupon a été arrêté à 7,625%.

De même, la taille du loan a été augmentée par rapport aux 825 millions d’équivalents euros initialement visés. 500 millions de dollars ont été placés à 7 ans, avec une marge de 425 pb sur le Libor, contre une fourchette initiale allant de 500 à 525 pb. La partie en euros porte sur 400 millions, toujours à 7 ans, avec une marge de 425 pb sur l’Euribor, inférieure de 50 à 75 pb par rapport à la première proposition.

Les différentes obligations déjà en circulation ont également profité de la demande des investisseurs pour la dette siglée Altice. Certains acheteurs ont préféré aller directement sur le marché secondaire plutôt que de prendre le risque d’être faiblement servis en nouveaux titres.

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