«Nous restons optimistes pour l’année à venir, mais prudents à très court terme»

Philippe Denef, Head of Quant. Equity & Asymmetric Management chez DPAM
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Philippe Denef, Head of Quant. Equity & Asymmetric Management chez DPAM  - 

L’Agefi : Pourquoi restez-vous particulièrement optimiste sur la progression des marchés actions à horizon un an ?

Philippe Denef : Nous restons optimistes pour l’année à venir, mais prudents à très court terme, et nous sommes relativement moins optimistes pour les Etats-Unis que pour le reste du monde.
Le risque de récession aux Etats-Unis s’est récemment dissipé, tandis que les surprises économiques se sont multipliées dans un contexte d’incertitudes tarifaires réduites. Mais le risque de stagflation reste préoccupant. Cependant, la demande, les bénéfices des entreprises et les bilans américains demeurent solides. L’administration Trump continue de semer le doute, tandis que le déficit américain et les discussions budgétaires seront au centre des préoccupations dans les mois à venir, les marchés obligataires restant vigilants.

Une hausse soudaine des rendements obligataires pourrait s’avérer être le plus grand obstacle pour les actions au cours de l'été, mais le scénario idéal pour les actions mondiales reste intact, soutenu par la réforme fiscale et la déréglementation aux Etats-Unis, les dépenses d’investissement dans l’intelligence artificielle et les infrastructures énergétiques, les mesures de relance budgétaire de l’UE et de l’Allemagne (y compris dans le domaine de la défense), les mesures de relance chinoises qui devraient s’intensifier, les baisses de taux et les politiques monétaires accommodantes des banques centrales partout dans le monde, et une inflation bien maîtrisée (malgré le risque lié aux droits de douane) grâce à la baisse des coûts énergétiques.

Si les actions américaines semblent relativement chères et n’offrent pas de marge de manœuvre en cas de déception, le reste du monde (Europe et marchés émergents) continue d’afficher un meilleur potentiel, renforcé par l’affaiblissement du dollar américain, un positionnement timide sur les actions, l’amélioration des flux et des conditions monétaires favorables. Le «pain trade» reste à la hausse.

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Ne craignez-vous pas des révisions à la baisse des perspectives bénéficiaires, notamment aux Etats-Unis ?

Les bénéfices ont été révisés à la baisse, ce qui n’est pas inhabituel à cette période de l’année, tandis que les dernières données montrent des signes de stabilisation après une saison de publication des résultats trimestriels raisonnable, sans grandes surprises négatives. La croissance du chiffre d’affaires reste solide, tandis que les marges bénéficiaires restent très élevées.

Il est vrai que la valorisation des actions américaines ne laisse aucune place à l’illusion, mais l’effervescence dans le segment à forte croissance/technologique du marché s’est quelque peu dissipée. Après la récente révision des cours, les actions américaines à forte croissance et les valeurs technologiques à très forte capitalisation ne semblent plus aussi chères, malgré la révision à la baisse des prévisions de bénéfices.


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