
Carl Icahn aiguillonnera Freeport-McMoran dans sa stratégie de baisse des coûts
Carl Icahn devrait logiquement appuyer la discipline financière renforcée annoncée par Freeport-McMoran. Dans un avis au gendarme boursier américain (SEC), l’investisseur activiste a révélé jeudi soir avoir pris le 17 août une participation de 8,5% au capital du premier producteur de cuivre coté. Il souhaite engager un dialogue avec le groupe afin de corriger la sous-évaluation du titre, sans exclure de demander un siège au sein du conseil d’administration. Il a notamment l’intention d'échanger sur «les pratiques de rémunération de la direction et la structure du capital, ainsi que la réduction des opérations présentant des coûts de production élevés».
Cette initiative de Carl Icahn a favorisé vendredi un rebond des titres miniers en Europe. Lonmin et Eramet ont gagné respectivement 6,3% et 5,2%, contre +2,7% et +2% pour BHP Billiton et Glencore. Quant à l’action Freeport, après avoir bondi de 28,7% jeudi et de 3% vendredi, elle a ramené à 54,7% sa baisse cumulée depuis début 2015. Réagissant à cette prise de participation, le groupe basé dans l’Arizona a indiqué qu’il entendait maintenir avec ses actionnaires «un dialogue ouvert» et qu’il saluait «les apports constructifs destinés à améliorer en commun sa valeur actionnariale».
Il venait juste d’annoncer une nouvelle réduction de ses investissements et un contrôle accru de ses coûts d’exploitation. Pour l’exercice en cours, Freeport table toujours sur des investissements industriels à 6,3 milliards de dollars, en recul de 16% d’un an sur l’autre. Alors qu’il misait encore en juillet sur un budget d’investissements de 5,6 milliards pour 2016, il prévoit désormais 4 milliards (-29%), répartis à égalité entre le secteur minier (cuivre, or, cobalt…) et celui des hydrocarbures.
La diminution de sa production de cuivre sur plusieurs sites américains devrait conduire à une baisse de 10% de ses effectifs aux Etats-Unis. Il anticipe pour l’exercice 2016 un coût de production unitaire global inférieur de 20% à celui de 2015. Les analystes de Jefferies jugent que si ces mesures tardent à produire leurs effets, l’investisseur activiste «pourrait inciter le groupe à procéder à des cessions d’actifs dans ses activités pétrolières et gazières outre-Atlantique». Contrairement à ses attentes, celles-ci ne lui ont pas permis de se couvrir contre le retournement cyclique de ses actifs miniers.
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