Visa enclenche la vitesse supérieure pour conclure le rachat de Visa Europe

Le groupe américain de cartes de paiement pourrait se remarier avec son pendant européen, beaucoup moins rentable.
Amélie Laurin
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L’épilogue du divorce entre Visa Inc. et Visa Europe pourrait être écrit avant fin octobre. La firme américaine pourrait racheter d’ici là son ancienne entité européenne, en vertu des accords qui la lient aux 3.700 banques du Vieux Continent actionnaires et clientes de Visa Europe.

«Nous sommes persuadés qu’il y a une logique irréfutable pour Visa Inc. et Visa Europe de combiner leurs activités, explique l’émetteur de cartes de paiement dans un communiqué publié vendredi, en marge de ses résultats trimestriels. En conséquence nous sommes actuellement en discussion avec Visa Europe».

Régulièrement évoquée, l’opération est revenue sur le devant de la scène en mai, lorsque Bloomberg a révélé des négociations entre les deux parties. L’agence de presse évoquait alors un prix de 20 milliards de dollars (18,2 milliards d’euros) pour l’ancienne division européenne de Visa, séparée du reste du groupe avant son introduction en Bourse en 2008. Visa estime à 40% la probabilité que Visa Europe exerce son option de vente, ce qui pourrait lui coûter plus de 10 milliards de dollars. Si 80% des actionnaires de Visa Europe votent pour, Visa est obligé de racheter son ancienne division européenne sous neuf mois. Le prix final dépend d’une équation complexe, sachant que Visa dispose de son côté d’options d’achat.

Une telle opération n’est pas sans risques pour le groupe américain. Au cours du trimestre clos fin juin, il a atteint sa plus haute marge opérationnelle, de 69%, grâce à un résultat net en hausse de 25%, à 1,7 milliard de dollars. En 2014, Visa Europe affichait seulement une marge de 26% pour un bénéfice annuel de 219,8 millions d’euros. C’est précisément la différence de performance entre les deux parties qui avait conduit Visa à se séparer de sa branche européenne avant son IPO, pour améliorer son profil boursier. En outre, l’accord passé fin 2014 par Bruxelles avec Visa et MasterCard risque de peser sur la rentabilité des émetteurs de cartes en Europe, en plafonnant les commissions demandées par les banques aux commerçants sur les paiements par carte. Mais le texte clarifie aussi la situation des parties prenantes.

Le rachat de Visa Europe permettrait à Visa d’augmenter ses revenus de 9%, sur la base des chiffres 2014. Le périmètre européen comprenait alors 514 millions de cartes, à l’origine de 16 milliards de transactions au cours de l’année.

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