
Le Qatar solde une partie de ses actions Barclays

Le Qatar vote avec ses pieds chez Barclays. Entré au capital de la banque britannique lors de la crise financière de 2008, Qatar Holding a engagé la cession, lundi soir, de près de la moitié de sa participation.
Le fonds souverain a mis en vente 361,7 millions d’actions à 141 pence, soit une décote de 1,4% par rapport au cours de clôture du 4 décembre. L’opération devrait lui permettre de récolter 510 millions de livres (595 millions d’euros). Le placement correspond à environ 45% des actions détenues par Qatar Holding, qui contrôle 5,3% du capital, une part réduite au fil de l’eau ces dernières années.
La nouvelle faisait reculer l’action Barclays mardi, en recul de 2,2% vers 11h40 à 139,7 livres.
Le calendrier de l’opération peut en effet paraître surprenant. L’action Barclays était déjà en baisse de 10% depuis le début de l’année alors que l’indice sectoriel Stoxx 600 des banques européennes gagne près de 18% sur la période. Le départ de cet investisseur de référence peut donc sonner comme un vote de défiance, au moment où le directeur général de la banque, CS Venkatakrishnan, doit dévoiler le 20 février prochain un nouveau plan stratégique. Les médias britanniques ont évoqué ces dernières semaines un plan d'économie d’un milliard de livres, et 1.500 à 2.000 suppressions d’emplois potentielles.
Modèle sous pression
Le modèle économique de Barclays, marqué par le poids disproportionné de la banque d’investissement comparé à ses concurrents, suscite depuis des années les critiques des investisseurs. La valorisation boursière s’en ressent, avec une action qui se traite à moins de 0,4 fois l’actif net comptable, l’un des plus faibles ratios du secteur.
La présence du Qatar au tour de table de Barclays a été riche de controverse. Le fonds souverain émirati avait injecté 4 milliards de livres, ce qui avait permis à la banque d'échapper à la nationalisation, contrairement à RBS et Lloyds. Les conditions de cette opération ont valu à Barclays plusieurs procédures administratives et judiciaires, même si les anciens dirigeants du groupe ont été blanchis en 2020 d’accusations de fraude.
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Journée de grève: Bruno Retailleau annonce qu'un «sabotage» a été déjoué dans le Morbihan
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Etats-Unis: l'expulsion de l'étudiant pro-palestinien Mahmoud Khalil ordonnée par une juge
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«Un tournant»: les pêcheurs français se réunissent à Boulogne-sur-Mer pour débattre de l'avenir de la filière
Boulogne-sur-Mer - Renouveler la flotte et gérer durablement la ressource: c’est à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), premier port de pêche français, que les professionnels du secteur se réunissent jeudi et vendredi pour débattre de l’avenir de la filière, encore meurtrie par le Brexit. «On est à un tournant pour la pêche française», estime Olivier Le Nézet, président du Comité national des pêches. Il martèle que le secteur, chahuté par le Brexit, la fermeture temporaire du Golfe de Gascogne pour lutter contre les captures accidentelles de dauphins et la restriction redoutée des espaces dédiés à la pêche, a «besoin de stabilité». La quinzième édition de ces assises, organisées par Ouest-France et Le Marin, n’offrira sans doute pas la «visibilité» réclamée par le secteur alors que la réforme de la politique commune de la pêche (PCP européenne) doit aboutir en 2026, en cette période de «réserve» politique. La venue de la ministre démissionnaire chargée de la Mer, Agnès Pannier-Runacher, restait incertaine à la veille de l'événement. Corsaires à l’occasion La France, deuxième producteur européen de produits de la pêche en 2023 (derrière l’Espagne), est un géant fragilisé: une flotte vieillissante, avec des navires d’une moyenne d'âge de 30 ans, difficile à décarboner et peu à même d’attirer de jeunes recrues. Au rang des priorités figurent donc les modalités de renouvellement de la flotte. Une des difficultés réside dans les règles européennes qui ne permettent pas d’acquérir de nouveaux navires plus puissants, au motif que l’augmentation de la puissance (jauge) risquerait d’augmenter les captures de poissons. Une «absurdité» pour les pêcheurs, qui rappellent être soumis à des quotas, et aussi pour de nombreux États côtiers, qui à l’instar de la France, voudraient voir modifier le mode de calcul de la jauge, qui ne distingue pas les espaces à bord utiles à l’effort de pêche de ceux liés au confort des marins ou au traitement des poissons. Une série de tables rondes, réunissant scientifiques, élus locaux et professionnels, permettront de balayer les crises du secteur et de réfléchir à des solutions. Comme le reste de la flotte française, Boulogne-sur-Mer a vu son nombre de navires refluer mais affiche de beaux résultats: en 2024, les ventes locales ont été record en criée, avec 93 millions d’euros (+4%) et des volumes en hausse. Dans cette ville bâtie à flanc de falaise par des marins qui étaient encore occasionnellement corsaires il y a trois siècles, la concurrence dans la Manche, en premier lieu avec le voisin anglais, est une vieille histoire. Et une source perpétuelle d’inquiétude. Après le Brexit, c’est la pêche bretonne qui a perdu le plus de navires, envoyés à la casse faute de pouvoir travailler dans les eaux britanniques, mais les pêcheurs des Hauts-de-France redoutent la restriction de leurs zones de pêche. En mai dernier, ils avaient accueilli avec «soulagement» la prolongation jusqu’en 2038 d’un accord leur permettant de continuer à pêcher dans les eaux britanniques. Mais l’enthousiasme est vite retombé. «On a de la visibilité dans le temps, c’est vrai. Mais cet accord est une coquille vide, parce que les Britanniques ont entre-temps annoncé la création de 43 nouvelles aires marines protégées (AMP) dans des zones où nos navires travaillent», explique à l’AFP Olivier Le Nézet. Cabillaud disparu Au ministère, on tempère, soulignant que la phase de délimitation des AMP n’est pas encore achevée, et on plaide pour une «approche au cas par cas», prenant en compte les spécificités des écosystèmes et des techniques de pêche avant de décider de restrictions. La technique la plus décriée est le chalutage de fond, avec ses filets traînés sur le fond de la mer, dénoncé comme «destructeur». L’ONG Bloom a même attaqué l’Etat français en justice début juillet, exigeant son interdiction totale, en premier lieu dans les AMP. En juin, le gouvernement français avait annoncé un renforcement des AMP, avec une limitation du chalutage de fond sur 4% des eaux hexagonales d’ici fin 2026. Entre surpêche et réchauffement des eaux, la ressource halieutique s’amenuise: au large de Boulogne, le cabillaud a aujourd’hui disparu et le maquereau se raréfie, laissant place à la sardine. Sofia BOUDERBALA © Agence France-Presse