
BNP Paribas fait un effort salarial en France

Après les grèves de décembre dernier chez BNP Paribas et à la Société Générale, les deux banques n’ont pas le droit à l’erreur cette année dans la gestion de leurs relations sociales. Les négociations annuelles sur les salaires risquent d’ouvrir dans un climat tendu ce mercredi à la Société Générale, après l’annonce en septembre de 530 suppressions de postes supplémentaires dans son réseau de détail. Au sein de la banque de la Défense, l’accord signé la semaine dernière chez BNP Paribas par le SNB/CFE-CGC majoritaire et la CFDT pourrait aussi servir de baromètre.
Dans le cadre de sa négociation annuelle obligatoire (NAO), BNP Paribas s’est engagée à relever les salaires de 0,5% le 1er avril prochain, avec un plancher de 250 euros, pour les 80% de collaborateurs touchant moins de 60.000 euros par an. La direction proposait initialement 0,4% et 200 euros minimum. Après l’absence de coup de pouce en 2018, le retour des augmentations collectives intervient dans un contexte de réduction de coûts et de suppressions de postes dans la gestion d’actifs et les services titres. «La grève est encore dans tous les esprits. La mesure pérenne vise à calmer le jeu en revalorisant les bas salaires», estime un délégué syndical.
La prime Macron défiscalisée, qui concerne 65% des salariés de BNP Paribas, sera également renouvelée mais limitée à 450 euros contre 1.000 euros l’an dernier, juste après la grève et l’échec de la NAO. Pour les salariés qui gagnent plus de trois fois le Smic par mois (variable et primes inclus) et moins de 70.000 euros, elle sera remplacée par une prime fiscalisée de 350 euros. «Elle concerne par exemple des directeurs d’agence qui étaient au-dessus du plafond de la prime Macron l’an dernier à cause de leur indemnité de logement liée à une mobilité géographique, ou encore des salariés qui touchent une prime de télétravail (8 euros par jour) qui gonfle leurs revenus», explique le syndicaliste. BNP Paribas va aussi abonder à hauteur de 200% les sommes versées sur le plan d’épargne entreprise dans la limite de 100 euros placés, soit un abondement de 200 euros maximum. Enfin la banque va consacrer 10 millions d’euros à l’égalité homme-femme sur trois ans.
A la Société Générale, qui fera ses propositions cette semaine, la prime Macron a seulement atteint 250 euros l’an dernier mais les rémunérations inférieures ou égales à 31.000 euros ont été revalorisées de 1%, avec un plancher de 250 euros. Une mesure complétée par un intéressement exceptionnel de 1.000 euros par salarié.
Plus d'articles du même thème
-
Interparfums réduit encore ses prévisions de ventes
Le groupe vise désormais un chiffre d'affaires autour de 900 millions d'euros en 2025 en raison de l'instabilité géopolitique et de la hausse de l'euro. -
Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
Le spécialiste français de l’intelligence artificielle se valorise 11,7 milliards d’euros à l’occasion de cette augmentation de capital largement souscrite par le groupe néerlandais. -
Aberdeen va perdre 20 milliards de livres d’actifs gérés pour Phoenix
Phoenix va réinternaliser 20 milliards de livres d’actifs actuellement gérés par Aberdeen, a-t-il annoncé lors de la publication de ses résultats le 8 septembre. Actuellement, 5 milliards de livres sur les 39 milliards d’actifs du portefeuille d’annuities du groupe britannique sont gérés en interne. Il s’apprête à y ajouter 20 milliards de livres environ. Il s’agit d’une évolution dans la gestion des actifs annuities de Phoenix, en vue de réduire les coûts. Le groupe précise toutefois n’avoir aucune intention de devenir une société de gestion à part entière, ni de gérer des actifs externes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Les gigantesques levées dans l'IA peuvent compter sur les grands institutionnels
- Après BlackRock, d’autres gérants ont perdu des mandats du néerlandais PFZW
- La sortie de Peugeot Invest offre à Lisi un tremplin vers le SBF 120
- Le fonds norvégien s’offre un gratte-ciel à 571 millions de dollars à New-York
Contenu de nos partenaires
-
Tribune libre
Après la chute de Bayrou : le sursaut ou le chaos – par Alexandre Mancino
La déroute de François Bayrou n’est pas seulement celle d’un homme. Elle illustre l’épuisement d’un régime politique qui n’assure plus ni stabilité ni efficacité -
Yaël Braun-Pivet se dit prête pour Matignon et appelle à un «pacte de coalition»
Paris - La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est dite prête mardi à aller Matignon pour y mettre en oeuvre un éventuel «pacte de coalition», promettant si c'était le cas de gouverner sans faire usage du 49.3 et de demander d’emblée un vote de confiance. «Je ne suis pas candidate» pour Matignon, «en revanche je suis disponible pour œuvrer dans l’intérêt de mon pays», a affirmé sur RTL la députée Renaissance des Yvelines, alors que le Premier ministre François Bayrou doit présenter en fin de matinée sa démission au président de la République. «Si d’aventure, il fallait assumer cette mission-là, évidemment je ne rechignerais pas», a-t-elle aussi déclaré. Mme Braun-Pivet, qui reçoit à 9H30 les présidents des différents groupes politiques de l’Assemblée, plaide pour la conclusion entre ceux qui le souhaitent, d’un «programme d’action jusqu’en 2027". «Nous discuterons de cela et du fonctionnement de l’Assemblée nationale. Il n’y a pas une minute à perdre pour essayer de se mettre d’accord sur ce pacte de responsabilité et de stabilité», a-t-elle dit, soulignant l’urgence de doter la France d’un budget pour 2026. Si elle était nommée, Mme Braun-Pivet s’engagerait à renoncer à faire usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter des textes sans vote, et voudrait solliciter un vote de confiance de l’Assemblée. «Il faut le faire d’entrée de jeu sur le pacte de coalition pour que le pacte de coalition soit clair pour les Français, et que l’acceptation de la représentation nationale soit claire», a-t-elle soutenu. Pour atteindre une majorité absolue, Mme Braun-Pivet souhaite associer «les socialistes», les «écologistes» à la coalition gouvernementale actuelle. Sur le plan programmatique, la titulaire du perchoir a souligné qu’il faudrait faire des «compromis» et probablement revenir sur le projet de l’actuel gouvernement de réduire le déficit de 44 milliards d’euros en 2026. Elle a prôné l’abandon de la proposition de M. Bayrou de supprimer deux jours fériés, et souhaité l’adoption d’un «budget qui soit juste, équitable». © Agence France-Presse -
Olivier Faure refuse de dire si le PS censurerait un Premier ministre du camp présidentiel
Paris - Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui veut qu’Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche, n’avait toujours pas été contacté mardi matin par le chef de l’Etat et a refusé de dire si le PS censurerait un Premier ministre du camp présidentiel. «Dans la nuit, je dormais sur mes deux oreilles et donc je n’ai pas entendu le téléphone sonner», a-t-il répondu sur France inter alors que le chef de l’Etat a annoncé sa volonté de nommer un nouveau Premier ministre «dans les tout prochains jours» après la chute de François Bayrou. Interrogé sur l’attitude du PS en cas de nomination d’un Premier ministre macroniste comme Sébastien Lecornu ou Catherine Vautrin, M. Faure a refusé de répondre. «Je ne vais pas rentrer dans un récit qui serait celui de dire ce que je ferais avec tel ou tel. Pour l’instant, nous devons revendiquer le pouvoir et faire en sorte que cette possibilité existe», a-t-il plaidé alors que le groupe socialiste, avec ses 66 députés, occupe un rôle pivot à l’Assemblée nationale. «Aujourd’hui nous voulons le changement. Faire en sorte que les Français qui expriment leur exaspération puissent enfin trouver un débouché politique à travers un changement qui ne peut pas être, de mon point de vue, la continuation de ce qu’on connaît depuis longtemps», a-t-il argumenté. © Agence France-Presse