Amlin défend son indépendance sur un marché en phase de consolidation

L’assureur et réassureur britannique dément tout projet de cession, alors que Zurich et RSA poursuivent leurs discussions en vue d’une fusion.
Antoine Duroyon

Amlin veut se tenir à l'écart de la frénésie consolidatrice qui agite actuellement le secteur de l’assurance et de la réassurance. A l’occasion de la présentation des résultats semestriels hier, le directeur général Charles Philipps a démenti tout projet de cession. «Nous ne sommes pas à vendre, nous ne sommes pas engagés dans un processus de vente», a martelé le dirigeant qui estime avoir une stratégie suffisamment «convaincante» pour que le groupe reste indépendant.

Selon des indiscrétions véhiculées par Insurance Insider le mois dernier, l’assureur et réassureur britannique était disposé à étudier une offre de reprise d’au moins 5 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros). Charles Philipps a fustigé des rumeurs «qui vont bon train».

Ces déclarations ont pesé sur le cours de l’action Amlin qui a clôturé en repli de 4,16% à 479,20 pence. Certains concurrents d’Amline ont trouvé refuge auprès d’assureurs de plus grande envergure. C’est le cas de Catlin avec l’irlandais XL ou de Brit avec le canadien Fairfax. Un afflux de capitaux sur le marché affecte les prix de la réassurance. Pour Amlin, dont le bénéfice brut a reculé de 3,5% en glissement annuel au premier semestre (à 143,3 millions de livres), cette «pression continue» s’est traduite par des prix en recul de 6,4% en moyenne. Plus précisément, le repli a atteint 8,5% et 10% sur le risque catastrophe aux Etats-Unis et à l’international respectivement. Le groupe, qui s’est restructuré en 2014, est en quête de nouvelles opportunités de croissance, notamment au Moyen-Orient. «Nous ne percevons pas un besoin urgent de nous associer ou de faire équipe avec qui que ce soit», a soutenu Charles Philipps.

Si Amlin défend farouchement son indépendance, Zurich et RSA pourraient de leur côté trouver un terrain d’entente. Selon des sources citées par le Financial Times, l’assureur helvétique et son rival britannique auraient fait des progrès sur la question du prix. Le montant de l’opération pourrait dépasser les 5 milliards de livres (environ 6,8 milliards d’euros). RSA serait notamment disposé à donner plus de temps à Zurich pour mener la phase d’audit d’acquisition (due diligence), alors que l’autorité britannique de la concurrence (Takeover Panel) exige une réponse avant ce soir. Il n’est pas garanti que le Takeover Panel accède à une demande de report.

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