La Banque des Territoires et d’autres institutionnels abondent un fonds de dépollution

Aroun Benhaddou

La preuve du concept des fonds Ginkgo d’Edmond Rothschild Private Equity n’est plus à faire. Tous les cinq ans, une nouvelle génération de ces véhicules dédiés à la réhabilitation et au réaménagement de friches industrielles polluées voit le jour, avec à chaque fois un doublement de taille. Quand Ginkgo 1 et 2 ont respectivement levé 80 et 160 millions d’euros, en 2011 et 2016, le dernier né table sur 350 millions. Un objectif en bonne voie, puisque la banque suisse a réalisé le mois dernier un premier closing à 180 millions d’euros. « Nous avons déployé les capitaux du premier fonds sur sept projets dans les trois premières années de vie de Ginkgo 1 et n’avions plus les moyens d’intervenir en dépit de la qualité des dossiers que nous avons vu passer. On a donc lancé Ginkgo 2 en étendant le scope géographique à l’Espagne, en plus de la France et de la Belgique, souligne Bruno Farber, associé de Ginkgo Advisor. Pour Ginkgo 3, nous conservons ce noyau historique mais nous ciblons aussi l’Italie, le Portugal, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg. » Une zone de jeu de plus en plus vaste sur un marché de la réhabilitation de friches en pleine expansion. De quoi alimenter sans encombre le deal-flow du fonds – lequel anticipe déjà être investi à plus de 50% avec les dossiers actuellement dans les tuyaux. La douzaine de projets qui pourraient rejoindre le portefeuille de Ginkgo 3 auront tous vocation à contribuer aux enjeux d’aménagement et de développement des territoires, revêtant donc des caractéristiques d’investissements à impact. Un critère qui, ajouté aux objectifs de 12% de TRI net et de multiple d’au moins 1,7, a plu aux investisseurs. La Banque des Territoires, déjà présente sur les précédents fonds, a mis 45 millions d’euros au premier closing et prévoit un engagement total de 75 millions. « Cela fait dix ans que nous travaillons avec cette équipe. Tout d’abord dans le cadre du plan Junker et aujourd’hui dans celui du plan France Relance, en appuyant les efforts des collectivités pour valoriser les friches et rendre les territoires plus attractifs et durables », explique Adam Oubuih, directeur des investissements pour la Banque des Territoires. L’établissement public a été rejoint par la Maif, Allianz France, CAVP et plusieurs LP étrangers, ainsi que par des clients de la banque privée. Le soutien d’Edmond de Rothschild a aussi été renouvelé, tandis que des discussions seraient en cours avec la Société fédérale de participations et d’investissement. Le closing final est attendu d’ici l’automne.

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