
En Allemagne, les ETF aspirent la totalité de la collecte en actions

Il lui a fallu s’adapter. Vite. Outre-Rhin, le marché de la gestion d’actifs a longtemps été conduit par les fonds immobiliers. Les raisons sont historiquement culturelles emmenées par un contexte porteur : l’Allemagne est le pays d’Europe où le taux de locataires dépasse 50 % (contre 36 % en France). Un rapport à la propriété spécifique qui a laissé un terrain de jeu immense aux véhicules immobiliers. Mais le pays empêtré dans les difficultés du secteur (comme partout en Europe) a vu les prix de l’immobilier commercial chuter de 5,4 % en 2024, marquant la quatrième baisse annuelle consécutive, selon l’association du secteur bancaire VDP qui relève que le secteur peine à surmonter sa pire crise depuis des décennies. Conséquence, selon le BVI, l’association locale des gestionnaires d’actifs, qui vient de faire paraître son dernier rapport sur l’industrie de l’asset management à fin mars 2025, « les fonds immobiliers ont vu les investisseurs retirer 2,1 milliards d’euros nets » sur le premier trimestre de l’année.
Dans leurs réallocations, les particuliers ont notamment privilégié les ETF. Un véhicule particulièrement populaire auprès des investisseurs retail. L’offre y est notamment largement diffusée au travers de plateformes digitales qui proposent des plans d’investissement réguliers et automatisés : un épargnant peut programmer d’investir, quelques euros, chaque mois dans une ou plusieurs parts de fonds. Résultats, si au premier trimestre 2025, le BVI récence 42,2 milliards d’euros de collecte nette globale vers les véhicules d’investissement, les ETF ont capté à eux seuls 20,5 milliards d’euros de flux nouveaux, soit près de la moitié des souscriptions. Pour se convaincre de l’appétence des Allemands pour les véhicules listés, les fonds d’actions ont globalement dominé sur ce trimestre avec 15,3 milliards d’euros… tirés par 15,8 milliards d’euros provenant de fonds listés d’actions. Une classe d’actifs qui doit son salut aux seuls OPC cotés.
Nouvelle méthodologie
Mais livrant un détail, le BVI souligne que cette forte activité des ETF provient notamment d’une évolution de méthodologie. « Jusqu'à fin 2024, les sociétés de fonds ne pouvaient déclarer que les ETF ciblant principalement le marché allemand, peut-on lire dans son rapport. Les autres ETF étaient généralement exclus du décompte en raison d’un manque d’informations relatives aux rachats/ventes de parts sur les autres marchés ». Depuis cette année, le BVI s’appuie sur les chiffres du dépositaire central de titres Clearstream qui conserve les données sur les parts de fonds détenues par les investisseurs auprès des banques dépositaires. Au 31 mars 2025, Clearstream enregistre ainsi des actifs sous gestion détenus par des investisseurs en Allemagne qui s’élevaient à 468 milliards d’euros. A ce montant s’ajoutent les encours supplémentaires comptabilisés auprès d’autres dépositaires, notamment Euroclear. Résultat, avec un volume estimé à 600 milliards d’euros, l’Allemagne devient le plus grand marché d’ETF en Europe, surpassant le Royaume-Uni.
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