
BNP Paribas AM se dote d’une plateforme en Irlande pour ses ETF

Dublin continue de séduire les fournisseurs d’ETF français. Après Amundi l’an dernier, c’est au tour de BNP Paribas Asset Management de créer une ICAV – l’équivalent irlandais de la Sicav – pour héberger une partie de ses activités de fonds indiciels cotés. Jusqu’ici, le gestionnaire utilisait des véhicules français pour ses produits historiques répliquant de grands indices (CAC 40, S&P 500, Stoxx 600…) et une Sicav luxembourgeoise pour le reste de son offre – la partie estampillée ESG –, soit 80 % de ses encours. « Notre plan stratégique qui court de 2022 à 2025 prévoit le lancement d’une trentaine de nouveaux ETF : une partie d’entre eux, notamment les ETF thématiques qui ont une exposition globale ainsi que d’autres ETF actions sur des indices larges, le seront depuis notre plateforme irlandaise », précise Lorraine Sereyjol Garros, responsable globale du développement ETF et fonds indiciels chez BNPP AM.
L’Irlande bénéficie en particulier d’un cadre fiscal attractif pour les actions américaines, leurs dividendes n’y étant taxés qu’à 15 % contre 30 %. Mais l’intérêt du gestionnaire français va au-delà de cet aspect. « Nous souhaitons nous développer auprès des clientèles nordique, néerlandaise, irlandaise et britannique, mais aussi asiatique, moyen-orientale et latino-américaine, qui privilégient les produits domiciliés en Irlande, complète Lorraine Sereyjol. L’écosystème y est très développé pour les ETF (juristes, participants autorisés…) et le régulateur est très réactif par rapport aux évolutions du marché, telles que l’émergence des ETF de gestion active par exemple. » Un créneau sur lequel BNPP AM n’est pas encore présent.
A lire aussi: BNP Paribas AM prépare ses premiers ETF basés en Irlande
À court terme, c’est un ETF passif qui inaugure cette nouvelle plateforme avec la cotation du BNP Paribas Easy S&P 500 ESG Ucits ETF (ticker SPXESUN) sur six Bourses dont Paris. Classé dans la catégorie SFDR « article 8 », il a vocation à remplacer, chez certains clients, son équivalent non-ESG (3,9 milliards d’euros d’encours) en tant que brique de base des allocations. Ce nouvel ETF devrait toutefois faire face à une intense concurrence : selon Trackinsight, le marché européen compte déjà 5 ETF sur le S&P 500 ESG – dont deux lancés l’an dernier par iShares et XTrackers – pour un encours de près de 8 milliards d’euros. « Notre ETF se distingue par sa politique de vote et d’engagement, qui est la même pour l’ensemble de notre gestion et qui est menée par nos équipes internes », met en avant Lorraine Sereyjol. Une politique qui pourra être appliquée aux 300 valeurs que compte cette version filtrée du S&P 500.
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