
BlackRock lance ses tout premiers fonds sur la thématique de l’IA

L’intelligence artificielle (IA) a beau être sur les lèvres de tous les investisseurs, l’offre de fonds sur la thématique est encore peu développée sur le marché européen, avec moins d’une dizaine de fournisseurs d’ETF positionnés sur le segment. C’est ce potentiel que compte exploiter BlackRock qui dévoile ce 9 décembre ses trois premiers véhicules autour de la thématique de l’IA à destination des investisseurs européens.
« En analysant les portefeuilles de nos clients européens qui ont souscrit notre offre de conseil, nous avons observé qu’ils étaient sous-pondérés sur cette thématique, mais surpondérés sur celle de la transition énergétique, indique Omar Moufti, spécialiste produits thématiques et sectoriels de iShares pour l’Europe. Dans un monde d’incertitudes, nous avons la conviction que l’IA est une méga force à laquelle les portefeuilles doivent être exposés et que nous n’en sommes encore qu’au début de son développement. » Un développement qui devrait, selon le géant américain, se faire en plusieurs phases qui vont se chevaucher : d’abord, la construction des infrastructures nécessaires à l’IA, puis l’adoption de la technologie et, in fine, une transformation potentiellement profonde de l’ensemble de l’économie.
Deux sous-thèmes
Cette approche a ainsi conduit le gérant américain à créer deux ETF distincts. Le premier, l’iShares AI Infrastructure Ucits ETF (ISIN: IE000X59ZHE2), cible la phase de construction des infrastructures et investit dans des acteurs des semi-conducteurs, du cloud et du big data. Il s’appuie sur un portefeuille assez concentré d’environ 40 titres sélectionnés suivant une méthodologie sur-mesure conçue en partenariat avec le fournisseur d’indices Stoxx.
Le second, l’iShares AI Adopter & Application Ucits ETF (ISIN : IE000Q9W2IR3) se focalise, quant à lui, sur la deuxième phase, celle de l’adoption. Il est donc bien plus diversifié puisque ses 85 valeurs sont piochées dans plusieurs secteurs utilisateurs intensifs de données (finance, santé, mobilité…). « Les ETF existants du marché tendent à mélanger ces deux sous-thèmes, alors qu’ils seront amenés à se comporter de manière sensiblement différente au fil du développement de l’IA », souligne Omar Moufti. Et pour les investisseurs qui préféreraient laisser un gérant articuler ces deux étapes, BlackRock lance également un fonds actif de conviction, le BGF AI Innovation Fund, piloté depuis San Francisco par Tony Kim et Reid Menge.
A lire aussi: En novembre, les ETF actions frôlent les 30 milliards d’euros de collecte
Les 7 Magnifiques
Les « Magnificent 7 » trouvent logiquement leur place dans ces ETF thématiques, mais ils se répartissent entre les deux véhicules : si Nvidia, Apple, Microsoft, Amazon et Alphabet sont plutôt rattachés à celui sur les infrastructures, Meta et Tesla apparaissent plutôt dans celui sur l’adoption de la technologie. En outre, leur poids – qui a explosé dans les indices larges comme le S&P 500 – reste au contraire contenu dans la méthodologie retenues par iShares.
« Nos ETF thématiques suivent une approche dite d’équipondération ajustée, pour tenir compte de la liquidité des sous-jacents de petite taille », précise Omar Moufti. Cotés à Londres, Paris et Francfort, ces deux ETF affichent des frais de 35 points de base, soit le même tarif que leur principal concurrent sur le marché européen : le Xtrackers Artificial Intelligence & Big Data UCITS ETF (ISIN : IE00BGV5VN51) de DWS et ses quelque 4 milliards d’euros d’encours.
Plus d'articles du même thème
-
C4 Ventures veut lever 100 millions d'euros pour soutenir les jeunes pousses européennes de l'IA et la deeptech
Forte d'un bilan comptant douze «licornes» et deux introductions à Wall Street, la société d'investissement fondée par d'anciens dirigeants d'Apple et de Microsoft en Europe lance son troisième fonds en pariant sur les start-up européennes. -
Oddo BHF AM lance un fonds daté sur le high yield
Oddo BHF Global Target 2031 reste ouvert aux souscriptions jusqu'à sa maturité. -
Partners Group et DWS collaborent pour le premier fonds evergreen de Deutsche Bank
Le gestionnaire d’actifs alternatif Partners Group et la filiale de gestion d’actifs de Deutsche Bank, DWS, vont s’associer pour lancer le premier fonds evergreen du groupe financier Deutsche Bank.
A la Une

VanEck a doublé ses encours européens depuis le début d’année
Contenu de nos partenaires
-
Les Bourses européennes restent prudentes après les annonces de la Fed
Paris - Les Bourses européennes ont ouvert proches de l'équilibre mercredi, les investisseurs se montrant prudents après le discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell, mais aussi l’intervention de Donald Trump à l’ONU. Dans les premiers échanges européens, la Bourse de Paris perdait quelque 0,04%, Francfort 0,05%, Londres 0,06%, quand Milan s’affichait en timide baisse, de 0,22%. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Typhon Ragasa : la rupture d'une digue fait au moins 14 morts à Taïwan
Taipei - Au moins 14 personnes sont mortes et 30 sont portées disparues après la rupture d’une digue naturelle formée sur une rivière par un glissement de terrain dans l’est de Taïwan, ont annoncé mercredi les autorités locales. Cette rupture, qui s’est produite mardi alors que le super typhon Ragasa frappait l'île, a libéré les eaux d’un lac qui s'était formé dans la partie supérieure de la rivière Mataian, emportant un pont, inondant une ville voisine et piégeant des centaines de personnes. «Mercredi à 07H00 du matin (23H00 GMT), le bilan est de 14 décès et de 18 blessés» a déclaré Lee Kuan-ting, un attaché de presse du comté de Hualien. Quelque 124 personnes sont portées disparues selon l’agence des incendies de l'île. «C'était comme un volcan en éruption... les eaux boueuses de la crue sont arrivées directement au premier étage de ma maison,» a déclaré Hsu Cheng-hsiung, 55 ans, un représentant de quartier à l’AFP. «Comme un film catastrophe» soutient Yen Shau, un résident de 31 ans. Il précise qu’une heure avant que la digue ne se rompe, de nombreuses personnes faisaient leurs courses. «En quelques minutes, l’eau est montée au dessus du premier étage» a-t-il déclaré. Plus de 7.600 personnes ont été évacuées sur l’ensemble de l'île. Taïwan fait régulièrement face à des typhons entre juillet et octobre. Le changement climatique augmente toutefois leur intensité, avec de fortes précipitations, des crues soudaines et de puissantes rafales de vent, selon les scientifiques. © Agence France-Presse -
États-Unis : Donald Trump menace ABC après le retour à l’antenne de Jimmy Kimmel
Hollywood - Donald Trump s’en est pris mardi soir au retour à la télévision américaine de l’humoriste Jimmy Kimmel, menaçant le diffuseur ABC, après une suspension qui a provoqué d’intenses débats sur les pressions de l’administration Trump envers les médias. L'émission de Jimmy Kimmel mélangeant information et divertissement ne sera toutefois pas accessible à tous les foyers américains, car plusieurs dizaines de chaînes locales continuent à boycotter l’animateur, critique inlassable du président américain. La séquence d’ouverture, dans laquelle M. Kimmel doit aborder sa suspension survenue après une polémique sur ses propos concernant l’assassinat de l’influenceur pro-Trump Charlie Kirk, sera scrutée de près. Avant même l'émission, Donald Trump a accusé ABC de «diffuser à 99% des conneries positives pour les démocrates», et Jimmy Kimmel d'être «un autre bras du DNC», le Comité national démocrate, sur son réseau Truth Social. «Je pense que nous allons mettre à l'épreuve ABC à propos de cela. Voyons comment nous allons faire. La dernière fois que je les ai poursuivis, ils m’ont donné 16 millions de dollars», a écrit le dirigeant américain. L’humoriste avait indigné le camp trumpiste en accusant la droite américaine d’exploiter politiquement le meurtre de l’influenceur Charlie Kirk, assassiné par un jeune homme de 22 ans qui semblait avoir des opinions de gauche, selon ses parents républicains. Les commentaires de Jimmy Kimmel étaient «malvenus» et «indélicats», a jugé lundi Disney en annonçant le retour de l'émission sur sa chaîne ABC, après «des conversations réfléchies avec Jimmy». Le géant du divertissement a justifié la suspension temporaire décidée mercredi dernier par le souhait «d'éviter d’exacerber une situation tendue à un moment émotionnel pour notre pays». Boycott Les partisans de Trump «s’efforcent désespérément de présenter ce jeune qui a assassiné Charlie Kirk comme tout sauf un des leurs» et «font tout leur possible pour en tirer un avantage politique», avait lancé Jimmy Kimmel dans son émission du 15 septembre. Le patron du gendarme américain de l’audiovisuel (FCC), Brendan Carr, s'était saisi de la polémique, en sous-entendant qu’il pourrait retirer leur licence aux chaînes qui diffusaient l'émission. Nexstar et Sinclair, deux groupes possédant des dizaines de chaînes locales piochant dans les programmes d’ABC, avaient dans la foulée annoncé qu’ils ne retransmettraient plus «Jimmy Kimmel Live!». Face à cette crise, Disney avait suspendu l'émission pour tout le pays. Malgré le retour à l’antenne de l’humoriste, les deux groupes protestataires ont pour l’instant décidé de maintenir leur boycott. La semaine dernière, Sinclair avait notamment réclamé que M. Kimmel fasse des excuses publiques. Le retrait d’antenne imposé à M. Kimmel a provoqué un tollé aux Etats-Unis: la gauche y a vu un prétexte pour se débarrasser d’un des visages les plus célèbres du petit écran, poil à gratter notoire de Donald Trump. Liberté d’expression Le président américain avait immédiatement salué «une grande nouvelle pour l’Amérique» et appelé à priver d’antenne d’autres figures du secteur. Il avait également suggéré de retirer la licence des chaînes d’information qui le critiquent. L’affaire «concerne le premier amendement» de la Constitution américaine, protégeant la liberté d’expression, estime Rogelio Nunez, un Américain de 38 ans venu assister à l'émission à Los Angeles. «Nous devons nous assurer que nous ne sommes pas censurés», poursuit-il. «Donc au-delà du divertissement, c’est important de venir pour protéger nos droits.» La suspension de M. Kimmel avait aussi suscité quelques remous au sein de la droite, des figures républicaines comme le sénateur Ted Cruz ou le présentateur Tucker Carlson ayant notamment émis des réserves. M. Kimmel n’a pas réagi publiquement depuis sa suspension. Quelques heures avant son émission mardi, il a publié sur Instagram une photo de lui avec le producteur Norman Lear, mort en 2023, qui était connu pour sa défense de la liberté d’expression. «Ce gars me manque aujourd’hui», a-t-il écrit. Paula RAMON © Agence France-Presse