La commissaire européenne aux Services financiers Mairead McGuinness a douché les espoirs des opposants à l’inclusion du nucléaire et du gaz naturel au sein de la taxonomie des investissements verts de l’UE, dans une interview au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) parue mercredi matin.« Nous pouvons peut-être améliorer la proposition [d’acte délégué] ici ou là et répondre ainsi à certaines des objections. Mais notre marge de manœuvre est limitée. Fondamentalement, elle ne changera pas », a tranché l’Irlandaise, indiquant en outre que la version finale de son acte délégué complémentaire serait publiée le mercredi 2 février par la Commission européenne (CE). Soumis fin décembre à une courte consultation des 27 et de la Plateforme sur la finance durable - le groupe d’experts conseillant la CE - le projet de texte de Bruxelles prévoit de qualifier sous certaines conditions les activités nucléaires et gazières d’ « utiles à la transition ». Ledit projet a fait l’objet de très nombreuses critiques ces derniers jours, suscitant notamment l’opposition de l’Allemagne, mais aussi des Pays-Bas, de l’Autriche, de l’Espagne et du Danemark. Le groupe d’experts a quant à lui rendu « un avis négatif » lundi. A compter de son adoption, le Conseil et le Parlement européen (PE) seront en mesure d’apposer leur veto à l’acte délégué pendant un délai de quatre mois. Un rejet par le Conseil nécessiterait le vote de 20 Etats membres et semble donc hautement improbable. L’éventualité d’un blocage du PE, où une majorité absolue (353 députés) suffit n’est, elle, pas à exclure.