Nos articles d’actualité et d’analyse sur le thème de la retraite (capitalisation, répartition), son financement, ses réformes et ses conséquences pour les acteurs financiers (assureurs, banques, fonds etc.)
Avec 4,6 millions de cotisants bénéficiaires, la Retraite additionnelle de la Fonction publique est l’un des plus importants fonds de pension public au monde. Investisseur institutionnel de long terme dont les placements sont la garantie des retraites qu’il versera à ses bénéficiaires cotisants, l’ERAFP se doit d’exercer tous les droits attachés à son statut. En concertation avec d’autres caisses de retraite ou investisseurs de long terme, l’ERAFP entend ainsi proposer dans les prochains mois une politique d’engagement à la fois exigeante et pragmatique. En cohérence avec les PRI, dont l’Etablissement est signataire, le conseil d’administration de l’ERAFP a dégagé quelques grands principes provisoires dont la Direction du Régime veillera à ce qu’ils soient bien mis en oeuvre dès la prochaine saison d’assemblées générales, et, en toute hypothèse, bien intégrés par les gestionnaires des mandats de gestion du Régime. Pour les grandes entreprises cotées, l’ERAFP considère notamment : qu’un Conseil doit reposer sur un équilibre de compétence, d’expérience et d’indépendance. A cet égard : un Conseil composé pour moitié d’administrateurs indépendants devrait constituer l’objectif visé ; la séparation des postes de Président du Conseil et de Directeur Général devrait être systématique ; un administrateur ne devrait pas cumuler plus de trois mandats dans des sociétés cotées. que la rémunération des principaux dirigeants doit être cohérente avec la stratégie et la performance de l’entreprise sur le long terme et demeurer exemplaire afin d’assurer une forte cohésion sociale au sein de celle-ci. A cet égard : la rémunération globale annuelle d’un dirigeant ne devrait pas excéder 100 fois le salaire minimum ; les grandes entreprises cotées ne devraient plus distribuer de stock options car ce mécanisme ne favorise pas l’alignement souhaité par l’ERAFP entre les rémunérations des dirigeants et ses intérêts d’investisseur de long terme socialement responsable ; les dirigeants ne devraient pas bénéficier de régimes de retraites « surcomplémentaires » financés uniquement par les sociétés, en particulier s’ils sont à prestations définies ; les dirigeants devraient se voir attribuer ni d’indemnités de départ ni toute autre forme d’indemnisation assimilable à un « parachute doré » dans le cas d’un départ non contraint. Afin de peser dans tous les débats qui se développeront sur le droit des actionnaires et la manière dont ceux-ci peuvent ou non faire valoir leurs droits, l’ERAFP se prononce en faveur d’une évolution des règles en matière de dépôt des résolutions aux assemblées générales. Dans cette perspective, l’Etablissement souhaite promouvoir une concertation avec les autres investisseurs de long terme français ou étrangers, pour que soit confié à l’AMF le soin d’apprécier la recevabilité des résolutions contestées par le management d’une entreprise.
Suite au départ de Vincent Cornet pour la Banque Postale AM, Anne Courrier a pris la présidence du directoire de Fédéris Gestion d’Actifs, société de gestion du Groupe Malakoff Médéric qu’elle a rejoint en juin 2010 en qualité de directeur général, membre du directoire. Auparavant, Anne Courrier a exercé différentes responsabilités au Fonds de Réserve pour les Retraites, où elle a notamment occupé les postes de directeur d’investissement en charge du suivi des mandats obligataires, de responsable du département gestion d’actifs cotés, et de responsable de la gestion déléguée.
L’année 2011 a été marquée par une importante volatilité des marchés. En particulier, les marchés actions de la zone euro ont enregistré une baisse de très forte amplitude (-14,5% sur l’Eurostoxx) et ceux des pays émergents une chute encore plus accentuée (-16%). Dans ce contexte, l’actif net du FRR a bien résisté. Au 31 décembre 2011, le FRR disposait de 35,1 milliards d’euros alors que l’actif net s'établissait à 37 Md€ au 31 décembre 2010. Or, en cours d’année, 2,1 Md€ ont été versés au bénéfice de la CADES le 25 avril 2011. Au total, la variation de l’actif net hors décaissement s'établit donc à +200 M€. Cette résistance de l’actif net est imputable à l’effet conjugué de trois facteurs : la bonne performance (+4,5%) des actifs de couverture (obligations) qui ont représenté de l’ordre de 60% du portefeuille en moyenne. Cette performance est due en grande partie à la baisse des taux d’intérêt des émetteurs perçus comme des refuges en période d’incertitude (Allemagne, Etats-Unis); la diversification du portefeuille de performance qui a permis d’atténuer le choc subi sur les marchés actions. La performance de cette poche s'élève sur l’année à -5,9%, alors que les actions européennes ont perdu 14,5%, notamment en raison de la résistance des actions américaines (+2%), des obligations d’entreprises américaines (+9%), des titres de dettes des pays émergents (+3,4%) et des matières premières (+1%). Enfin, la gestion flexible de la poche de performance qui a permis de réduire la volatilité du portefeuille en cours d’année. Le ratio de financement s'établit à 136,5%, en légère diminution depuis son niveau de début d’année (139,25%). Cette légère baisse est due à l’effet conjugué de la hausse de valeur de l’actif et de la hausse plus forte de la valeur du passif en raison de la baisse des taux d’actualisation de référence (l’OAT 10 ans passant de 3,36% à 3,15%). Compte-tenu des évolutions de marchés, la poche de couverture représentait au 31 décembre 62,1% du total des actifs et la poche de performance 37,9% à cette même date. Le rendement net sur l’année de l’ensemble de l’actif net du FRR depuis le 1er janvier est de +0,37% et la performance annualisée du FRR nette de tout frais depuis le début de la gestion s'élevait à 2,65%.
L'évolution de la situation sur les marchés financiers, et notamment celui des devises, liée à la crise de l’endettement dans de nombreux Etats, est cruciale pour le rendement des placements attendus. La question se pose de savoir quelles conséquences les responsables des institutions de prévoyance vont devoir en tirer. Une vision limitée aux performances à court terme en fin d’année ne permet pas d’atteindre les buts fixés. Nul ne peut prédire que le développement négatif actuel aura aussi des effets négatifs à long terme. Il est par conséquent nécessaire d’observer l'évolution financière sur une période plus longue. La stabilité du 2e pilier est le résultat d’une stratégie de placement axée sur le long terme et largement diversifiée. Après un premier semestre 2011 durant lequel les performances des institutions de prévoyance ont été soumises à de fortes pressions, le deuxième semestre s’est avéré, lui aussi, particulièrement difficile, ainsi que le montre l’actuelle comparaison de performance proposée par l’ASIP. Le rendement moyen du portefeuille global s'établit à -0.2% pour les douze derniers mois et à +0.1% au deuxième semestre 2011. Cette performance proche de 0% est due aux grandes incertitudes ayant affecté les marchés durant cette période. En 2011, les marchés financiers mondiaux ont subi les effets des turbulences politiques et économiques en Europe et dans d’autres parties du monde. L’année 2011 aura été l’année des obligations. En effet, malgré des taux historiquement bas l’an dernier, les marchés obligataires ont affiché, dans leur ensemble, de solides performances. En 2011, les rendements les plus élevés ont été atteints par les catégories de mandats «Immobilier suisse» (5.5% Immobilier direct, 5.8% Immobilier indirect) et «Obligations» (4.8% Suisse, 2.7% en monnaies étran-gères). En revanche, les autres placements (Suisse, monde, Europe, Asie-Pacifique, pays émergents), qui sont investis avant tout en actions, ont enregistré une performance insatisfaisante en CHF. Toutefois, le fléchissement de la croissance économique et financière a été quelque peu amorti par les placements à intérêt fixe qui consti-tuent encore une part non négligeable de l’allocation médiane de la fortune des caisses de pension en 2011. Quant aux obligations, elles représentaient en moyenne 43.2% des placements à la fin de 2011. En ce qui concerne l’allocation de la fortune, aucune modification notable n’a été constatée au cours de l’année 2011. Les changements intervenus résultent en premier lieu des variations des marchés et ne sont pas le fait de décisions actives. Fin 2011, les actions représentaient en moyenne 26.5% et les obligations 43.2% des porte-feuilles des institutions de prévoyance. Perspectives Les organes suprêmes des institutions de prévoyance doivent veiller à ce que l'équilibre financier puisse être assuré, même dans les conditions cadres régnant actuellement. Elles doivent remédier aux faiblesses dans le domaine du financement et des prestations. Les organes responsables doivent décider du taux d’intérêt et du taux de conversion qu’elles vont appliquer. Cela suppose que les risques pouvant mettre en danger la réalisation de la prestation soient connus. Compte tenu des exigences légales (p.ex. les conséquences d’un découvert à la date de référence en fin d’année), les considérations à court terme concernant les risques prennent de plus en plus d’importance. Une tension se manifeste à cet égard entre deux points de vue - une vision à court terme et une vision à long terme, notamment pour ce qui est de l'évaluation des rendements pouvant être atteints sur les marchés financiers. Il n’existe aucune recette miracle pour résoudre cet antagonisme. Une chose est sûre: la création du capital de prévoyance ne doit pas dépendre de spéculations à court terme. Les organes de direction doivent décider de leur stratégie de placement en s’appuyant sur la capacité financière de leur institution de pré-voyance à résister aux risques et sur la prédisposition de ceux qui supportent ces risques à fournir d'éventuelles prestations supplémentaires. Informations relatives à l'étude: Avec une fortune totale de CHF 187 milliards, 60 caisses de pension participantes et plus de 650 portefeuilles pris en compte, la comparaison de performance proposée par l’ASIP est la plus importante comparaison indépendante de ce genre en Suisse. Elle est établie sur une base semestrielle par la société de conseil Towers Watson pour le compte de l’ASIP (Association suisse des Institutions de prévoyance). Toutes les caisses de pension de Suisse peuvent y participer. Cela leur permet de comparer en toute neutralité les performances du portefeuille global et les performances de mandats similaires de différents prestataires. En tant qu’organisme responsable, l’association faîtière des institutions de prévoyance garantit que la comparaison sert exclusivement les intérêts de ces dernières et n’est pas utilisée à des fins de marketing.
L’indice mondial de la confiance des investisseurs s’est établi à 86,5 points en février, en baisse de 6,1 points par rapport au niveau corrigé de 92,6 obtenu en janvier. L’Amérique du Nord affiche le repli le plus prononcé, l’indice de confiance dans la région ayant chuté de 9,5 points à 80,5, son plus bas niveau depuis plus de trois ans. En revanche, la confiance des investisseurs européens s’est améliorée, avec un indice régional en hausse de 4 points, passant de 91,2 (niveau corrigé) en janvier à 95,2 points en février. En Asie, la confiance des investisseurs est demeurée relativement stable, l’indice ajoutant 0, 3 points à 96,3 par rapport au niveau corrigé de 96,6. Développé par State Street Associates (SSA), la division de recherche de State Street Global Markets établie en partenariat avec l’université de Harvard, sous la direction de Ken Froot et Paul O’Connell, l’indice de confiance des investisseurs de State Street évalue de manière quantitative l’appétit des investisseurs pour le risque en analysant les tendances se dégageant des achats et des ventes effectués par les investisseurs institutionnels. L’indice attribue une signification particulière aux changements de sentiment des investisseurs vis-à-vis du risque : plus le pourcentage de leurs placements en actions est élevé, plus leur tolérance au risque, et par conséquent leur confiance, est grande. 100 correspond au niveau neutre, où les allocations des investisseurs en actifs à haut risque n’augmentent pas plus qu’elles ne diminuent. L’indice diffère des mesures fondées sur des enquêtes, car il s’appuie sur les transactions réellement effectuées par les investisseurs institutionnels, et non sur leurs opinions. « Ce mois-ci, les investisseurs institutionnels dans leur ensemble ont repris le motif établi vers la fin de l’année 2011, à savoir une réduction de leurs allocations en actions » a commenté M. Froot. « Sachant que les actions ont produit des rendements positifs sur le dernier et les trois derniers mois, il est clair que ces institutions ont joué le rôle de ???pourvoyeurs de liquidités’ sur le marché, prêtes à rééquilibrer leurs portefeuilles à ces valorisations supérieures. Dans le même temps, nous observons un biais pro cyclique dans la réallocation : les institutions tiennent en effet à conserver, voire augmenter leurs positions dans les secteurs de croissance tels que les actions industrielles ou titres liés à la consommation discrétionnaire au détriment des secteurs des biens de consommation courante, de la santé et des télécoms ». « Les résultats font état d’une forte divergence entre les régions ce mois-ci » a ajouté M. O’Connell. « Les derniers développements politiques en Europe ont contribué dans une certaine mesure à atténuer le risque d’une crise financière catastrophique, revigorant la confiance des investisseurs européens. Les investisseurs en Asie se sont maintenus dans la stabilité, bien que selon nos observations, les achats nets d’actions Pacifique hors Japon par tous les investisseurs mondiaux sont relativement robustes. C’est parmi les investisseurs américains que la tendance à vendre sur un marché ayant récemment renoué avec la hausse a été la plus prononcée ».
Suite au départ de Xavier Léron, le 1er janvier 2012, Apicil a recruté Stéphane Olmi qui occupera le poste de directeur des finances. Stéphane Olmi était précédemment gérant Midcap M&A chez Lazard.
Selon State Street Global Advisors (SSgA), le pôle de gestion d’actifs de State Street Corporation, gérer ses investissements dans l’optique d’un résultat d’ensemble plutôt qu’en fonction d’objectifs de rendement spécifiques à chaque stratégie individuelle ou classe d’actifs est crucial pour résoudre le dilemme risque/rendement auquel sont confrontés de nombreux fonds de pension sous-capitalisés. Dans un récent rapport intitulé « Managing Pension Risk: Confront Your Risk/Reward Dilemma », SSgA propose des recommandations concrètes pour les gérants, les comités d’investissement et les conseils d’administration des fonds de pension, des fondations et fonds de dotation qui recherchent des perspectives différentes sur le moyen de gérer de manière stratégique et dynamique le risque de financement des retraites. SSgA note que la capacité des investisseurs à reconnaître et gérer le risque a été mise à l'épreuve par la volatilité du marché et les changements réglementaires. En raison des nouvelles règles de comptabilité mettant l’accent sur davantage de transparence, de la loi américaine sur les retraites (Pension Protection Act) de 2006 insistant sur l’adéquation entre l’actif et le passif, et l’accroissement du risque des marchés des capitaux, les gérants de fonds de pension sont confrontés aux difficultés de maintenir un niveau de financement adéquat, d’assurer l’appariement de l’actif par rapport au passif, et de gérer les hausses des contributions. « L’environnement dans lequel nous évoluons depuis peu présente des défis plus importants pour les gérants de plans de retraite, et nous pensons donc qu’il est impératif de mieux comprendre les risques liés à l’ensemble du portefeuille et de gérer ces risques de manière dynamique sur la durée » commente Dan Farley, Senior Managing Director chez SSgA et directeur des investissements de la division Investment Solutions Group de SSgA. « Nous travaillons avec les fonds de pension pour d’abord comprendre la situation générale du portefeuille, et les aider à structurer des portefeuilles de croissance et de couverture distincts répondant aux paramètres de risque/rendement du régime ». Dans son rapport, SSgA souligne les quatre éléments permettant selon le groupe de gérer avec succès le risque lié au financement des retraites : Une compréhension claire des engagements de retraite d’une institution et des situations l’exposant au risque Une attention particulière portée au résultat final ; changer de perspective pour prendre des décisions de stratégie et d’allocation d’actifs qui ne seront plus axées sur le seul rendement des actifs, mais qui prendront également en compte la gestion de facteurs de risque spécifiques Une conception de portefeuille adaptée à la situation unique de chaque régime de retraite Une budgétisation du risque réfléchie, prenant en considération les risques pouvant mener à un rendement et les risques alignés sur le niveau de capitalisation du plan de retraite
« La procédure de sélection des gérants ,qui s’est déroulée entre janvier et juillet 2011, a permis de redéfinir certaines caractéristiques des mandats et d’optimiser le rapport prestations/prix », explique Pierre-Jean Besombes, directeur financier de Novalis Taitbout. Le grand oral a débouché sur la sélection de neuf gérants dont quatre sortants, et sur une économie de l’ordre de 2 millions d’euros des frais globaux. » En réduisant la taille de deux mandats, Novalis Taitbout a pu sélectionner deux structures de taille plus modeste, dont les approches lui sont apparues différentes mais complémentaires (gestion dissymétrique, approche « value »...). Dans cet appel d’offres, nous avons été extrêmement attentifs au pilotage des risques. Par le biais du choix de nos benchmarks, 100 % français sur la partie taux, nous avions déjà écarté les pays les plus fragiles de la zone euro », fait remarquer Pierre-Jean Besombes.
Chez AG2R-La Mondiale, un des ténors de la retraite collective, l’idée de créer un fonds de pension transfrontalier de droit étranger fait son chemin. Nous réfléchissons depuis longtemps et si nous devons franchir le pas, nous aurions une préférence pour le Luxembourg, où nous sommes déjà présents, confie Michel Denizot, directeur des partenariats et des activités internationales. C’est un scénario de travail si nous constatons une distorsion de concurrence avec les autres fonds de pensions européens. La directive oblige à calculer notre niveau de risque comme si les clients pouvaient reprendre leur épargne dans l’année, explique Michel Denizot. Or c’est impossible dans cette activité car les fonds sont bloqués jusqu’au départ à la retraite et les sommes sortent sous forme de rentes.