Malgré l’inflation, la canicule et les incendies de forêt, le bilan touristique de l'été 2022 en France est exceptionnel grâce au retour des touristes étrangers et aux quelque 35 millions de Français qui sont partis en vacances à l’intérieur des frontières, a déclaré lundi Olivia Grégoire. Les dépenses par carte de crédit durant l'été ont augmenté de 10% par rapport à 2019, avant la crise sanitaire, dans les hôtels et restaurants français, a précisé la ministre déléguée au Tourisme lors d’une conférence de presse. Les données de juillet et de la première moitié du mois d’août montrent que le revenu moyen par chambre disponible (RevPAR), un indicateur clé de la performance de l’industrie hôtelière, est en hausse de 22,2% par rapport à l'été 2019. Les RevPAR en région parisienne et sur la Côte d’Azur sont en forte hausse (30%), portés par le retour des touristes étrangers fortunés, notamment en provenance des États-Unis en raison d’un dollar fort, et des pays du Golfe.
Vacances et beau temps ont fait leur œuvre : la confiance des ménages a rebondi de deux points en France à 82 en août, après 80 en juillet et sept mois consécutifs de baisse. L’indice de l’Insee publié vendredi se maintient toutefois à un niveau largement inférieur à sa moyenne de long terme (100). L’enquête fait ressortir un regain de confiance des ménages français sur leur situation financière et leur capacité d’épargne future, sur l’évolution de leur niveau de vie, ainsi qu’une légère diminution des craintes sur l’évolution du chômage.
La Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (Cades), en charge de financer et d’amortir la dette sociale en France, a annoncé mercredi l’émission d’une nouvelle obligation de référence dans son programme d’émissions sociales (social bonds) de 3 milliards d’euros pour une maturité de 5 ans (25 novembre 2027), avec un coupon de 1,75%. Le prix de cette émission réalisée avec l’aide de Crédit Agricole CIB, Citi, HSBC et JPMorgan a fait ressortir un taux de 1,877%, soit 37 points de base au-dessus des OAT de référence février 2027 et février 2028 interpolées. Ce nouvel emprunt s’inscrit dans le cadre du financement des opérations de reprise de dette d’un montant de 40 milliards d’euros programmé chaque année pour 2021, 2022 et 2023 : la Cades a ainsi réalisé six émissions sociales pour un total de 23,9 milliards depuis le début de l’année.
Alors que le président Emmanuel Macron a ouvert le conseil des ministres de rentrée en demandant des efforts («la fin de l’abondance»), le porte-parole du gouvernement a déclaré mercredi que ce dernier présentera en septembre un projet de loi pour accélérer tous les projets de production d’énergie ainsi qu’un plan pour sécuriser les approvisionnements énergétiques pour l’hiver prochain. Le gouvernement prévoit également des mesures portant la planification écologique à l’automne, a souligné Olivier Véran. La Première ministre Elisabeth Borne doit s’exprimer lundi prochain au sujet de la nécessaire sobriété énergétique. L’Allemagne a, également, mercredi, entériné des mesures d’économie d’énergie en prévision de l’hiver prochain, notamment des restrictions en matière d’éclairage public et de chauffage, qui devraient permettre de réduire de 2% à 2,5% la consommation de gaz.
La Suède est devenue le premier exportateur net d’électricité en Europe au premier semestre 2022, selon le spécialiste des données énergétiques EnAppSys. Elle détrône la France qui exporte traditionnellement davantage d'électricité qu’elle n’en importe. Mais du fait des difficultés de sa filière nucléaire, qui fonctionne à moitié de ses capacités en raison de problèmes de corrosion et de maintenance, l’Hexagone est devenue importatrice nette au début de l’année (baisse de moitié de ses exportations). La Suède a exporté 16 térawattheures (TWh), principalement vers la Finlande et le Danemark. L’Allemagne s’est hissée au deuxième rang européen des exportateurs nets, avec 15,4 TWh, deux fois plus qu’au premier semestre 2021, en réponse notamment à la hausse de la demande en France.
Le Haut Conseil des Finances publiques (HCFP) appelle le gouvernement à corriger le document de trajectoire des finances publiques (PSTAB) qu’il doit envoyer sous peu aux institutions européennes, à cause d’une prévision de croissance «un peu élevée» et d’inflation «sous-estimée», indique un avis consulté jeudi par l’AFP. Le HCFP juge «indispensable» que la prochaine loi de programmation des finances publiques, attendue à la rentrée, corrige ces estimations. Le gouvernement table sur une croissance de 2,5% en 2022 et 1,4% en 2023, en ne tenant pas compte des risques sur l’inflation (prévue à 5% en 2022 et 3,2% en 2023), puis sur une croissance de 1,6% à 1,8% de 2024 à 2027, sur la base d’hypothèses avantageuses de contribution positive du commerce extérieur et des investissements.
Le ministre du Travail compte prolonger après octobre les règles actuelles de l’assurance chômage, dont la mise en œuvre débutée le 1er octobre 2021 arrivera à son terme le 1er septembre avec l’entrée en vigueur du bonus-malus sur les contrats courts, et «aller plus loin» en les modulant en fonction de la situation du marché du travail. Olivier Dussopt voudrait proposer un cadre évolutif qui s’adapterait au marché de l’emploi : «Comme au Canada, quand ça va bien, on durcit les règles, et quand ça va mal, on les assouplit», a expliqué le ministre. Des questions comme «la durée d’indemnisation et son caractère dégressif» doivent être discutées avec les partenaires sociaux à la rentrée. L’évaluation du marché du travail – qui reste un indicateur de conjoncture très retardé - pourrait dépendre de critères quantitatifs, comme le nombre de trimestres d’amélioration consécutifs, ou d’un comité chargé de donner son avis.
Le nombre de demandeurs d’emploi (catégorie A, sans activité) a enregistré une baisse de 0,8% en France (hors Mayotte) au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, avec 26.900 inscrits en moins pour un total de 3,165 millions selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail et Pôle Emploi. La baisse en catégorie A est de 15,1% sur un an. En incluant l’activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d’emploi diminue de 1,7% au deuxième trimestre (-8,9% sur un an) et s’établit à 5,436 millions, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).
Le ministre de l’Economie a promis lundi soir une «augmentation significative de l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) en 2023», en s’engageant à compenser intégralement l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires au sein des hôpitaux publics. Réagissant à une série d’amendements insoumis, Bruno Le Maire a estimé que le débat budgétaire sur les hôpitaux n’avait pas sa place dans la discussion du paquet de mesures pour le pouvoir d’achat, qui prévoit la hausse de 3,5% de la valeur du point d’indice des fonctionnaires, mais qu’il sera au centre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). La Fédération hospitalière de France (FHF) attend une rallonge de 2 milliards d’euros cette année et 4 à 5 milliards de plus en 2023.
Premier test réussi pour la nouvelle Assemblée nationale, qui a adopté, vendredi matin en première lecture par 341 voix contre 116, après trois jours de débats animés, le projet de loi «pouvoir d’achat». Le texte triple le plafond en deçà duquel la «prime Macron» créée en 2019 est exonérée de prélèvements sociaux et fiscaux, à 6.000 euros par an et par salarié pour les entreprises ayant un accord d’intéressement ou de participation, à 3.000 euros pour les autres. Il prévoit aussi les revalorisations anticipées et rétroactives au 1er juillet de 4% des pensions de retraite et des prestations sociales et de 3,5% du point d’indice des fonctionnaires, un chèque alimentaire de 100 euros (plus 50 euros par enfant), la suppression de la redevance audiovisuelle, et des mesures devant permettre la construction d’un terminal méthanier pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL). Ces mesures devraient coûter 20 milliards d’euros, en plus des 25 milliards de dépenses annoncées plus tôt pour les mesures sur les prix de l’énergie. Le projet de loi de finances rectificatif (PLFR 2022) pourrait intégrer aussi un doublement (de 200 à 400 euros) de l’aide défiscalisée des entreprises aux salariés pour couvrir leurs frais de carburant.
Suivant l’avis de sa Commission des finances, le Sénat a refusé d’adopter, mardi en séance publique, le projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2021. Le rapporteur général Jean-François Husson a relevé que ce projet de loi avait été présenté par le gouvernement près de 5 semaines après la date limite du 31 mai prévue par la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Il a également noté les niveaux très élevés du déficit du solde public (160 milliards d’euros, 6,5% du PIB) et du niveau d’endettement (112,9% du PIB), du déficit du budget de l’Etat proprement dit, à plus de 170 milliards en 2021 comme en 2020 avec près de 420 milliards de dépenses pour moins de 250 milliards de recettes. Le fait que le gouvernement ne présente aucune mesure d’amélioration pour les années à venir a renforcé l’inquiétude des sénateurs. Cela va compliquer le parcours législatif de l’approbation des comptes.
Pour protéger les Français de la hausse des prix, l'Etat multiplie les dépenses et augmente son emprise sur l'économie. On connaît le coût de cette surenchère.
Le bouclier tarifaire qui encadre les prix du gaz a été prolongé jusqu’au 31 décembre, indique un décret publié dimanche au Journal officiel. Alors que la Russie, soumise à des sanctions occidentales en raison de la guerre en Ukraine, limite ses livraisons de gaz aux pays de l’Union européenne (UE), le gouvernement français prolonge ainsi un dispositif qui permet d’amortir en partie les effets de la hausse des prix de l’énergie. Annoncé à l’automne dernier, il devait prendre fin le 30 juin.