Circonspection. La remontée des taux européens préoccupe la Banque centrale européenne (BCE). Entraînés par l’envolée des rendements des Treasuries, l’obligation française à 10 ans est repassée la semaine dernière en territoire positif, tandis que le Bund à 10 ans gagne 35 points de base sur un mois, à -0,2 %. La BCE, qui craint un durcissement des conditions de financements avant que la reprise n’ait pu avoir lieu, a donc tenté de calmer les marchés la semaine dernière. Son chef économiste, Philip Lane, a ainsi insisté sur le rôle du PEPP (pandemic emergency purchase programme) pour maintenir les conditions de financements à des niveaux acceptables ; et vendredi, Yannis Stournaras, qui siège au conseil de la banque centrale, a appelé à renforcer le programme d’achat d’actifs. Sans avoir beaucoup d’effet : les taux ont continué leur progression, après un hiatus… d’une demi-heure. Les actes succéderont-ils aux paroles ? Le niveau des achats quotidiens d’actifs avait été relevé le 8 février à 3 milliards d’euros d’achats par jour, contre 2,6 auparavant. La semaine passée, ce niveau a été ramené à 2,4 milliards. Malgré la déception des marchés, et comme pour donner raison à la BCE, les taux européens baissaient en début de semaine, à l’unisson des taux mondiaux. La plupart des analystes préviennent pourtant que les interventions verbales ne suffiront pas à faire baisser davantage les rendements, ce qui pourrait forcer la BCE à intervenir avant sa réunion du 11 mars.