Semer les graines du succès Il est un aspect de la vie de la France paysanne dont l’évocation se prête, par analogie, à résumer les motifs et les enseignements de notre première enquête consacrée aux outils de gestion de la trésorerie (Treasury Management Systems ou TMS) des grands groupes français. Aujourd’hui encore, l’acquisition d’un tracteur neuf reste un évènement en milieu rural. Avant d’investir, tout exploitant agricole est tenu d’évaluer consciencieusement à quel type de tâche il destine son nouvel outil. Labourer, remorquer ou travailler à la prise de force exigent de la machine des qualités différentes. Il est toutefois rare qu’un tracteur ne soit dédié qu’à un de ces travaux. Outre la polyvalence, la robustesse et la simplicité d’utilisation figurent parmi les critères de sélection les plus importants, aux cotés du réseau deconcessionnaires et du service après-vente. L’enjeu est conséquent. L’exploitant sait qu’il conservera son tracteur de nombreuses années. Il doit donc anticiper les évolutions de son activité et choisir un outil capable d’y répondre. Les dernières générations de machines agricoles sont conçues pour des exploitations toujours plus grandes. Elles sont optimisées pour travailler en continu, de jour comme de nuit. Beaucoup intègrent une technologie d’autoguidage qui ouvre la voie à des gains de productivité substantiels. En ce qui concerne les solutions de trésorerie, qui permettent chaque jour à l’entreprise d’effectuer des paiements, gérer les risques financiers, optimiser la liquidité et contrôler les relations bancaires, l’innovation se mène également sur plusieurs fronts : recherche d’interopérabilité avec les outils comptables et les filiales, intégration d’outils analytiques dédiés au pilotage de l’activité, mobilité. Mais à la différence du paysan, abreuvé de publications proposant des tests de matériel, le trésorier est comparativement plus isolé au moment de choisir son outil de travail. Ceci est d’autant plus vrai que l’activité de son entreprise soulève des problématiques spécifiques. Observant les difficultés éprouvées par de nombreuses directions financières à sélectionner un outil de trésorerie adapté à leurs objectifs et leurs besoins, notamment en raison de l’absence de tout référentiel, bfinance a jugé utile de dresser la cartographie des logiciels de TMS utilisés par les plus grandes entreprises françaises. Pas moins de 88 entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros ont pris part à l’exercice. Leurs réponses, restituées dans ce document, révèlent qu’une frange importante de trésoreries travaillent avec des solutions vieillissantes, consommatrices de ressources et, par ailleurs, peu adaptées au souhait des directions générales de disposer d’indicateurs clés de performance de l’activité. Dans le même temps, le sondage souligne l’aspiration des trésoriers à investir dans des solutions hébergées en externe. En s’appuyant sur un noyau de fonctionnalités communes partagé par l’ensemble des utilisateurs, les solutions en mode SaaS et ASP sont plus rapidement à jour des évolutions réglementaires. Au même titre que le réseau des Coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA) a donné à l’agriculture française d’après-guerre les moyens de sa modernisation, l’avenir de la trésorerie semble s’écrire sur des solutions développées sur un mode communautaire. Voilà une excellente nouvelle. Etude en pièce jointe