Quarante gérants-analystes et quarante milliards d’euros. C’est ce que représente l’équipe de gestion thématique de Pictet Asset Management près de 25 ans après le lancement du fonds biotech, le premier du genre.Son poids est conséquent pour une société qui gère 160 milliards d’euros et compte 350 professionnels de l’investissement. Aujourd’hui, l’équipe thématique gère 15 stratégies. Le plus gros fonds est le fonds Water, lancé il y a 20 ans, qui pèse 5 milliards d’euros. Les thématiques ayant connu le plus fort succès cette année sont Pictet Biotech, Pictet Global Environmental Opportunities, Pictet Smart City, Pictet Water et Pictet Global Megatrend Selection. La collecte a été de 500 millions d’euros. Interrogé sur le remplacement des départs ayant affecté l’équipe en marge d’une conférence dédiée à la gestion thématique de Pictet AM, Marc-Olivier Buffle, spécialiste produits senior chez Pictet Asset Management, a indiqué qu’ils avaient été «plus que remplacés». «Il y a cinq ans, lorsque je suis arrivé, l’équipe ne comptait que 17 personnes. Aujourd’hui, nous sommes 40». Cette augmentation a accompagné la croissance des encours, «qui ont triplé en cinq ans». Une gestion à impact Marc-Olivier Buffle a par ailleurs expliqué comment la gestion thématique de Pictet cherchait à avoir un impact environnemental. Et pour que l’impact soit le plus fort, Pictet AM s’efforce à chaque étape de gestation et de gestion des fonds d’intégrer cette dimension. La première étape est l’intention. «Par exemple, pour le fonds GEO, l’intention est d’investir dans des entreprises apportant des solutions aux problématiques environnementales avec un impact relativement faible», illustre-t-il. La deuxième phase est celle de la définition du concept. Il s’agit de décliner les choses de manière concrète «mettant en place un cadre théorique, pour savoir de quoi on parle et pouvoir définir un univers d’investissement». Arrive ensuite le stade de la recherche, qui s’appuie sur les 40 gérants, mais aussi sur 30 membres d’un comité consultatif, qui sont des experts dans leur domaine et se réunissent régulièrement. L’humain est primordial dans cette étape, car la recherche d’un impact nécessite d’aller plus loin que les données fournies par les fournisseurs spécialisés ou les indices. «Il faut être très pur, très rigoureux sur les entreprises qui peuvent faire partie du fonds», explique Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM France. Des filtres positifs et négatifs sont appliqués. Côté positif, Pictet va prendre les meilleurs de la classe dans chaque secteur. Des exclusions classiques sont mises en place, ainsi que des exclusions spécifiques à chaque thème. Pictet intègre aussi des facteurs ESG dans la recherche. Cette démarche s’accompagne d’un actionnariat actif, «fondamental dans l’investissement responsable». Enfin, tout cela est restitué au sein d’un reporting.