Mylan lève un premier obstacle à sa prise de contrôle de Perrigo

Les actionnaires du laboratoire américain ont approuvé vendredi aux deux tiers des voix exprimées l’offre hostile sur son concurrent basé à Dublin.
Yves-Marc Le Réour

La bataille engagée pour le contrôle du laboratoire pharmaceutique Perrigo pourra continuer. Ce dernier, très présent dans l’automédication, est visé depuis le printemps dernier par Mylan, immatriculé au Pays-Bas mais dont le siège social est en Pennsylvanie. Celui-ci a annoncé vendredi que ses actionnaires, réunis en assemblée générale extraordinaire, ont approuvé aux deux tiers des votes exprimés le projet de rachat de Perrigo, basé à Dublin mais coté aux Etats-Unis.

Au total, plus de la moitié des actionnaires de Mylan a soutenu cette opération jugée hostile par l’équipe dirigeante de Perrigo.

Sur la base du cours de clôture de 51,49 dollars de Mylan jeudi, l’acquéreur propose l'équivalent de 193 dollars par action Perrigo, ce qui valorise ce dernier à 28 milliards de dollars (25 milliards d’euros) en cash et en titres. Spécialisé dans les génériques, Mylan offrait début avril un prix unitaire de 205 dollars par action, ce qui correspondait à 28,9 milliards de dollars.

Le président exécutif de Mylan, Robert J. Coury, a indiqué que son groupe allait désormais lancer une offre formelle d’achat de son concurrent «dans les prochaines semaines», et qu’il était persuadé que les actionnaires de sa cible soutiendraient eux aussi cette transaction. Sa réalisation est soumise à un seuil d’acception récemment abaissé à 50%, contre un objectif précédent de 80%.

Joe Papa, directeur général de Perrigo, juge au contraire que «la majorité des actionnaires du groupe n’apportera pas ses titres à Mylan» et qu’il continuera à créer davantage de valeur en restant indépendant. Pour Randall Stanicky, analyste chez RBC Capital Markets, «un accord est loin d'être probable même s’il est déjà largement pris en compte dans la valorisation des deux titres». Les analystes de BMO Capital Markets n’excluent pas le recours à un chevalier blanc de la part de Perrigo, jugeant aussi que Mylan sera sans doute contraint d’améliorer les termes de son offre qui doit être déposée avant la mi-septembre.

Mylan était lui-même convoité par l’israélien Teva Pharmaceutical qui a finalement retiré sa proposition de rachat pour acquérir le mois dernier l’activité de génériques d’Allergan. La concentration accélérée de ce segment de marché est motivée par la recherche d’une taille critique plus importante, le recours à la croissance externe permettant d’élargir un portefeuille de produits offrant des marges plus élevées.

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