La surperformance des cours du zinc demande confirmation

Le déficit de production qui a permis la hausse des cours devrait se poursuivre jusqu’en 2016, mais il est prématuré de prolonger la tendance actuelle.
S. Berthelet, C. Levesque, SMA Gestion

Après six années de surproduction, le marché du zinc a subi un retournement l’an dernier en affichant un déficit. Alors que la production s’élevait à 13,5 millions de tonnes en 2014, les analystes estiment un déficit de l’ordre de 300.000 tonnes qui devrait s’amplifier en 2015 et 2016. La consommation mondiale a ainsi augmenté plus rapidement que la production (+10% contre +5% entre 2010 et 2014) en raison notamment de la poursuite du développement des infrastructures (50% des débouchés en tant que couche de protection anticorrosive sur l’acier en particulier) dans les pays émergents.

Plusieurs fermetures de mines prévues pour 2015-2016 amplifient ce déficit, notamment celle de la mine australienne Century, 3e plus grande mine au monde qui produisait encore 500.000 tonnes de zinc en 2014.

Parallèlement, de nouvelles capacités de production doivent apparaître mais les projets les plus importants ne sont prévus que pour 2016-2017, laissant ainsi un déficit s’installer à court terme. Ce déséquilibre entre offre et demande semble avoir déjà été anticipé par le marché. En effet, depuis un an, alors que les autres métaux de base affichent des performances négatives sur le LME (cuivre -5%, plomb -10%, nickel -14%, étain -24%), le zinc présente pour sa part une performance positive de 7%.

Néanmoins, il serait prématuré de projeter la situation actuelle dans la durée (au-delà de 2017). En premier lieu, si le prix du zinc augmente trop, les consommateurs pourraient se détourner du métal puisque des substituts existent (aluminium, alliages de zinc), dans l’industrie automobile notamment qui représente 25% de la consommation mondiale. Par ailleurs, les années de surplus précédentes ont permis de constituer des stocks qui pourraient combler les manques à venir. Il est toutefois difficile d’estimer précisément la quantité de ces stocks étant donné qu’une partie n’est pas reportée, en Chine notamment.

Enfin, les analystes parient toujours sur une croissance soutenue de la demande portée par les plans d’urbanisation des pays émergents ou encore le développement des réseaux 4G et leurs infrastructures. Or, si un ralentissement se confirmait en Chine, la demande de zinc pourrait fortement en pâtir. La Chine, qui représente 43% de la production mondiale de zinc et 47% de la consommation, demeure ainsi, comme pour la plupart des métaux de base, le véritable pivot du marché.

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