La Cour des comptes propose une feuille de route à Icade

Les magistrats pointent l’enjeu que représente la foncière pour la CDC. Ils s’interrogent sur le pôle promotion et sur l’avenir capitalistique du pôle santé.
Bruno de Roulhac

Avant même que la nouvelle direction d’Icade ne soit en place, la Cour des comptes vient de publier son rapport sur les comptes et la gestion d’Icade de 2006 à 2013. Les magistrats de la rue Cambon invitent en particulier la Caisse des dépôts, premier actionnaire avec 39% du capital, à mesurer l’enjeu patrimonial offert par Icade.

En effet, les actifs provenant des ex-EMGP (Entrepôts et magasins généraux de Paris) constituent une des principales réserves foncières d’Ile-de-France, et leur valorisation «loin d’être achevée» est liée au développement du Grand Paris. «Céder ces biens à échéance rapprochée, directement ou sous forme d’actifs sous-jacents d’actions Icade […] priverait la Caisse des dépôts, et donc le secteur public, de la plus grande partie de ces gains potentiels», note le rapport.

De fait, la Cour des comptes a jugé «discutables» les modalités et les conséquences de la cession par Icade de la plus grande partie de son portefeuille de logements entre 2006 et 2009 à des organismes de logement social. Si les plus-values dégagées ont atteint près de 1,8 milliard d’euros sur la période, les actionnaires privés minoritaires ont bénéficié d’une fraction importante, alors que ces immeubles «avaient été financés par des fonds publics» et «n’ont pu être vendus par Icade que grâce à des dispositifs mobilisant de nouveaux concours publics».

La stratégie de développement sur l’immobilier tertiaire est qualifiée de «relativement cohérente mais non dénuée de risques», tandis que la Cour s’interroge sur l’avenir du pôle promotion. Si le développement du pôle santé est bien accueilli, comme une diversification compensant les aléas de l’immobilier de bureaux, le rapport s’interroge sur le maintien à terme d’un contrôle majoritaire d’Icade.

Le rapport invite également à une amélioration de la gouvernance, avec un conseil d’administration «moins nombreux», la nomination d’administrateurs «véritablement» indépendants (pour la Cour, ceux de Groupama ne le sont pas) et la consultation systématique des différents comités. Quant à la rémunération des dirigeants, «les indicateurs de performance gagneraient à être réduits en nombre et à traduire des objectifs clairs et précis», ajoute le rapport.

Ce rapport constitue déjà une véritable feuille de route pour Olivier Wigniolle, qui prendra les rênes de la direction générale en mai, et pour le futur président du conseil, André Martinez.

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