
Airbus attendrait de premières offres pour Vizada d’ici à mi-avril
Les choses sérieuses commencent pour Vizada. Airbus, qui a annoncé la mise en vente de cette filiale de communication par satellite dans le cadre de sa stratégie de recentrage, attend les premières offres pour la semaine prochaine, selon des sources concordantes. Le processus de vente est mené par Lazard à Paris. Ni la banque ni l’avionneur ne font de commentaires.
Airbus avait racheté Vizada en 2011 au fonds Apax Partners pour 673 millions d’euros. La structure prévoyait de réaliser cette année-là 660 millions de dollars de chiffre d’affaires pour 95 millions de dollars (66 millions d’euros de l’époque) d’Ebitda, soit un multiple de valorisation de 10 fois. Le périmètre cédé aujourd’hui est plus petit, Airbus ayant décidé de conserver l’activité de services aux clients gouvernementaux et militaires. Le Vizada proposé à la vente ne pèse donc plus que 320 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 45 millions d’Ebitda.
La société devrait avant tout intéresser plusieurs fonds de LBO mid-market, à commencer par Apax Partners, son ancien propriétaire. Ardian serait également intéressé. Bridgepoint regarde lui aussi le dossier, d’autant plus que le fonds est actionnaire du croisiériste Compagnie du Ponant, client de Vizada. Le développement des communications commerciales pour les services maritimes (utilisation d’internet par les équipages, transmission de données…) constitue un axe de croissance pour le groupe dans les 5 à 10 prochaines années.
Le caractère de niche de l’activité, et sa forte composante technologique, limitent naturellement le nombre de candidats possibles. «Tous les fonds LBO n’ont pas cette expertise ou les moyens d’en développer une, estime une source de marché. Du côté des groupes industriels, un rachat est moins probable, car l’on peut vite se heurter à des questions de concurrence vu le nombre restreint d’acteurs sur ce marché».
Selon une autre source, Airbus pourrait espérer vendre Vizada sur un multiple de valorisation allant de 8 à 10 fois l’Ebitda, soit jusqu’à 450 millions d’euros. Le groupe d’aéronautique et de défense a par ailleurs annoncé son intention de céder une autre filiale, le fabricant de conduits pour l’aviation PFW Aerospace, dans lequel il détient une participation majoritaire. Basé en Allemagne, PFW pourrait être valorisé 450 millions d’euros, estimait Bloomberg début mars.
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