
Les fonds de LBO favorisent les investissements minoritaires
Le changement de paradigme financier incite les fonds de LBO à réagir. Dans un monde en faible croissance malgré des liquidités très bon marché, les géants du private equity sont moins friands des prises de contrôle d’entreprises, favorisant de plus en plus les investissements minoritaires au capital. Selon une étude menée par le cabinet BCG, la part de ces opérations dans les fonds de LBO (Apax, Blackstone, BC Partners, Cinven, CVC, KKR et Warburg Pincus) a ainsi doublé de 13% pour la période 2004-2007, à 27% depuis 2008.
De grandes disparités apparaissent néanmoins. Les opérations minoritaires ont ainsi représenté moins de 5% des opérations bouclées par Cinven et BC Partners entre 2004 et 2014. A l’inverse, la proportion atteint 25% à 40% chez Blackstone et Warburg Pincus, contre 15% à 20% pour Apax, CVC et KKR. «Cette divergence est en partie liée à l’importance de l’exposition des acteurs au monde émergent, où les opérations minoritaires sont plus courantes», soulignent les auteurs de l’étude.
Pour expliquer cet engouement, le rapport du BCG met en avant plusieurs raisons, à commencer par le prix. «La compétition est souvent moins intense sur les prises de participations minoritaires que sur les opérations très importantes», analyse le BCG. Le cabinet ajoute qu’une étude réalisée par Morgan Stanley laisse en outre entendre que «les participations minoritaires affichent une performance au moins aussi bonne que celle des participations majoritaires». Un moyen hétérodoxe qui permettrait ainsi aux fonds d’utiliser à bon compte leur «poudre sèche», qui atteint 1.200 milliards de dollars, un plus haut depuis 2008.
Cet intérêt correspond en retour au besoin en capital des entreprises. Elles sont 34% à citer le besoin de liquidités, le dirigeant souhaitant néanmoins conserver les rênes de son groupe. «Les investissements minoritaires ont gagné en popularité au moment de la crise financière, quand les émissions de dette étaient particulièrement contraintes», explique l’étude. Malgré le desserrement des contraintes de financement, le bilan de certaines entreprises demeure «sous pression», estime le BCG, qui évoque notamment le secteur bancaire européen. Fin septembre, UniCredit avait ainsi marié sa filiale Pioneer avec la gestion d’actifs de Santander. Warburg Pincus et General Atlantic s’étaient partagé un tiers du capital.
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