Michel Cazaugade, praticien hospitalier à l’hôpital de Mont-de-Marsan, vient d'être élu président du Groupe Pasteur Mutualité. Il succède à Bruno Gaudeau, dans l’impossibilité de se représenter, après que l’ACPR autorité de contrôle prudentiel et de résolution a signifié que les administrateurs dont le mandat venait à échéance fin mai ne pourraient continuer à siéger au conseil d’administration, comme l’a révélé La lettre de l’assurance. Une présidence somme toute très fragile puisque l’autorité de contrôle a, entre temps, engagé une procédure visant à mettre le groupe sous administration provisoire. Une solidité financière affichée Une décision pour le moins surprenante puisque ce groupe spécialisée dans la couverture des professionnels de santé présente a priori des comptes solides, avec notamment une marge de solvabilité de 567%. En fait, selon nos informations, l’ACPR lui reprocherait une gouvernance non conforme. Plus précisément, les bulletins d’adhésion aux 86 mutuelles de base de Livre III seraient invalides car communs aux contrats d’assurance. Ce qui entacherait tout le scrutin pyramidal classique en mutualité : les adhérents élisent des délégués, qui élisent des administrateurs, qui élisent le conseil d’administration de l’union mutualiste AGMF Prévoyance, qui élit le président du Groupe Pasteur Mutualité. In fine, l’autorité de contrôle estimerait réel le risque de blocage du fonctionnement du groupe, ce qui constitue bien un motif de nomination d’administrateur provisoire. Un plan de régularisation Si cette situation remonterait à plus d’une vingtaine d’années, l’ACPR aurait mis les pieds dans le plat l'été dernier et serait convenue d’un plan de régularisation avec les dirigeants du Groupe Pasteur Mutualité. L’assureur mutualiste, qui n’appartient pas à la Mutualité française, aurait ainsi refait souscrire les adhérents avec l’objectif de réélire ses instances, et lancé la création d???une mutuelle de livre II, GMP santé, afin de lui transférer l’ensemble des actifs de l’union mutualiste AGMF prévoyance. Une sanction disproportionnée Mais visiblement, cela n’aura pas suffi. Selon nos informations, l’ACPR considérerait que Groupe Pasteur Mutualité n’a pas activé ce plan de régularisation assez rapidement. Certains évoquent aussi des différences d’appréciation et d’information entre les contrôleurs et le collège de l’ACPR. En tout état de cause, le ciel est tombé sur la tête des dirigeants du groupe qui estiment qu’une mise sous administration provisoire serait totalement disproportionnée au regard du problème de formalisme. Décision attendue cette semaine A moins que d’autres motifs aient conduit l’ACPR à envisager cette mesure rarissime. Certains ne manquent pas d'évoquer la liquidation du courtier Assor : Groupe Pasteur Mutualité était non seulement l’un de ses créanciers mais avait également investi dans la société de Stéphane Verdeil. A l’heure où nous écrivions ces lignes, l’autorité de contrôle n’avait pas encore apporté de réponse à notre sollicitation. Mais ses motifs pourraient être exposés rapidement avec la publication de sa décision qui pourrait intervenir dès cette semaine. Et au sein du Groupe Pasteur Mutualité, on ne s’attendait pas forcément à un traitement de faveur.
En tant que responsable du développement externe chez Aviva Investors France, Véronique Cherret nous explique comment sa société de gestion fait face à l'évolution de la demande en matière de reporting et nous éclaire sur les enjeux pour les différents acteurs de la gestion d'actifs.
Christophe Gegout et Hervé d'Arcimoles, respectivement directeur financier et chef de service financement et trésorerie du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), acteur majeur de la filière nucléaire, nous expliquent comment sont gérés les fonds de démantèlement.
L'Afrique de l'ouest et l'Afrique centrale ont mis en oeuvre une réforme majeure pour le private equity: l'acte uniforme qui intègre la variabilité du capital , explique Laureen Kouassi-Olsson, responsable des institutions financières chez Amethis Finance.
Après avoir présenté leurs groupes, les encours géré et l’organisation de la gestion ainsi que leurs allocations d’actifs, Véronique Leroux et Francis Weber, respectivement directeur général adjoint administratif et financier au sein du groupe de prévoyance Pro BTP, et directeur financier du groupe de prévoyance Réunica, sont revenus dans le cadre d’une émission sur Newsmanagers TV consacrée à amLeague, sur la liberté dont ils disposent pour choisir certaines gestions. Francis Weber a ainsi précisé que les quants, par exemple, avaient leur place dans la sélection de gérants qu’opère son groupe. La gestion ISR a également été abordée, permettant aux deux investisseurs de décrire les cahiers des charges respectifs de leurs maisons en la matière. A ce jeu, Reunica est le groupe le plus avancé, mais Veronique Leroux a indiqué que la politique ISR était amenée à se développer au sein de ProBTP. Par ailleurs, les deux investisseurs sont également revenus sur l’actualité ayant trait à leur maison ou à leurs responsabilités dans le cadre de groupes de réflexions. Francis Weber a ainsi fait un point sur le rapprochement de son groupe avec AG2R. L’opération suit son cours, a indiqué Francis Weber en précisant notamment que la fusion interviendra sans doute dans le courant de l’année prochaine pour les institutions de retraite et de prévoyance. De son côté, alors qu’elle participe à un groupe de travail sur la directive Solvabilité 2, Véronique Leroux a salué la transparence d’amLeague tant pour la gestion que pour l'établissement des reportings. La responsable n’en a pas moins qualifié d’horrible la réglementation en termes de lourdeurs sur lesdits reportings. Mais, a-t-elle reconnu, la gouvernance des risques a aussi des aspects positifs. On verra à la prochaine crise si tout cela aura été efficace a conclu Véronique Leroux.
Après une carrière dans le secteur minier, ce Lorrain entend assurer l’avenir de la mutuelle retraite qu’il préside en renouvelant ses adhérents. Notre entretien devait initialement se dérouler dans l’un des bars à bières de la capitale. « Malheureusement, ceux-ci sont trop bruyants, et souvent fermés en début d’après-midi », précisera finalement le service de communication de la Carac. Amateur éclairé dans le domaine brassicole, Claude Tarall aime partager sa passion. Créateur de la Confrérie Saint-Nabor de la bière de Saint-Avold, ce Lorrain tient à rappeler qu’il en est toujours le grand maître. Un rôle qui lui tient à coeur, mais auquel ce sexagénaire dit « consacrer aujourd’hui moins de temps en raison des responsabilités » qui sont les siennes par ailleurs. Parcours d’entrepreneur Il est vrai que depuis qu’il a pris sa retraite en 2005, Claude Tarall ne s’ennuie pas. Très engagé dans sa région, il siège au tribunal de contentieux de l’incapacité de Nancy comme juge assesseur représentant des employeurs, occupe la vice-présidence de l’Association pour l’entraide médicale en Moselle Est et celle de la télévision intercommunautaire locale TV8 Moselle Est. Ces activités très prenantes ne l’empêchent pas de passer deux jours par semaine à Paris, précisément à Neuilly-sur-Seine, au siège de la Carac. Une mutuelle qu’il préside depuis deux ans et dans laquelle sa place a parfois été contestée. En effet, avant de proposer des solutions d'épargne et de retraite accessibles à tous, la Carac s’est fait connaître comme Caisse autonome de retraite des anciens combattants. Or, Claude Tarall restera le premier président de la mutuelle à ne pas être monté au front. « Né en 1947 et sursitaire, j’ai été exempté de service militaire », s’amuse-t-il. Avant de préciser : « Pour autant, ce monde me parlait. Je baigne dedans depuis tout petit, mon père ayant été résistant et déporté durant la Seconde Guerre mondiale. Ma nomination à ce poste n'était donc pas anodine, surtout que la mutuelle avait besoin de prendre un nouveau virage tout en restant fidèle à ses valeurs fondatrices. Mon parcours d’entrepreneur a certainement aussi attiré l’attention des administrateurs. » Recruté en 1973 aux Houillères du Bassin de Lorraine, Claude Tarall a fait toute sa carrière dans le secteur minier. « J’ai travaillé exactement trente-deux ans dans cette entité du groupe Charbonnages de France. Une société dans laquelle j’ai gravi tous les échelons, occupant au total pas moins de dix-sept postes », indique fièrement ce diplômé de l'École nationale supérieure des mines et de la métallurgie de Nancy. Rentré en tant qu’ingénieur du fond, il finira directeur des activités industrielles de l’entreprise. Agrandir la famille En parallèle, il exercera des fonctions syndicales, notamment comme président du syndicat CFE-CGC des ingénieurs des industries extractives de Lorraine (SIIEL). « J’ai été viscéralement attaché à ce secteur, que j’ai vu progressivement mourir au début des années 2000 », reconnaît-il. Or, Claude Tarall n’entrevoit pas le même destin pour la Carac, qui fête son quatre-vingt-dixième anniversaire. Pourtant, la moitié de ses 342 000 adhérents sont aujourd’hui d’anciens combattants, âgés de plus 75 ans. « Inéluctablement, nous allons donc devoir les remplacer dans les prochaines années. C’est notre principal challenge. » Pour conquérir de nouveaux adhérents, Claude Tarall ne manque pas d’idées : ouvert aux partenariats, il a l’intention de concevoir et de distribuer des produits qui ne sont pas dans le coeur de métier de la mutuelle, sans pour autant se positionner sur le marché de la santé. « Quel que soit l’avenir, je veux que nous restions une mutuelle familiale, proche des gens. » À son image.
Selon nos informations, Olivier Cassin a quitté bfinance où il occupait le poste de directeur associé de la recherche, en étant basé à Londres. Il va prochainement rejoindre une société de gestion installée dans la capitale britannique. Il reste par ailleurs actionnaire de référence de bfinance.
L’Association Française des Investisseurs pour la Croissance (AFIC)et EY(ex Ernst&Young publientleur étude annuelle sur laperformance nette des acteurs français du capital investissement à fin 2013, enassociation avec Thomson Reuters pour la comparaison internationale des performances françaises. En pièces jointes le communiqué de presse et l'étude complète
Seulement 12% du chiffre d’affaires des conseillers en investissement financier (CIF) est réalisé par du conseil, tandis que 88% sont générés par les rétrocessions et par l’intermédiation : c’est l’un des enseignements d’une enquête Morningstar réalisée au mois de mai auprès de 300 CIF français. Elle a été dévoilée mardi 17 juin, lors la deuxième édition des Assises de la gestion de Patrimoine et du Conseil aux entreprises organisée par la Chambre nationale des conseillers en investissements financiers (CNCIF), l’une des grandes associations de CIF, qui regroupe plus de 1300 membres. Quinze missions de conseil par an En moyenne, les conseillers réalisent 15 missions par an, et ce travail débouche à 61% sur des recommandations qui sont suivies de solutions concrètes pour les clients. Toutefois, seules 37% des missions de conseil débouchent sur un paiement d’honoraires payés directement par les clients. L’appellation « conseiller patrimonial de famille » Lors de ces Assises, la CNCIF et son syndicat professionnel, la Chambre nationale des conseils experts financiers (CNCEF), ont tenu leur assemblée générale, sous la présidence respective de Stéphane Fantuz et Didier Kling. Celle-ci a été l’occasion d'évoquer les sujets d’actualités de la profession, comme le financement participatif ou encore la mise en place de l’appellation «conseiller patrimonial de famille».
Alain Montarant va succéder à Gérard Andreck à la présidence du groupe C’est une (longue) page de la vie de la Macif qui va se tourner. A bientôt soixante-dix ans, Gérard Andreck quittera lundi son poste de président. C’est Alain Montarant, actuel vice-président du conseil d’administration, qui lui succédera après l’assemblée générale de ce week-end. Figure marquante de l’assurance française, Gérard Andreck était à la tête du groupe mutualiste depuis huit ans après en avoir été le directeur général entre 1997 et 2006. Sous son impulsion, la Macif aura profondément changé (lire ci-dessous). Relever deux défis immédiats Sa succession - préparée de longue date - intervient à un moment charnière de la vie de la Macif. Dans l’immédiat, elle doit voir comment elle peut se développer plus étroitement avec la Matmut, alors que la Maif va quitter la société de groupe d’assurance mutuelle (Sgam) qu’elles avaient formée toutes les trois en 2009. « La sortie de la Maif de Sferen est un échec et une déception » , reconnaît sans détour Gérard Andreck. « Maintenant, nous devons poursuivre à deux, et vite. Mais on ne pourra pas se permettre un nouvel échec. Il est donc important que la cible soit clairement identifiée et le chemin bien balisé », souligne-t-il. L’autre dossier de 2014 portera sur la stratégie du groupe à l'étranger. « Nous pensions que l’international pouvait être un relais de croissance. Ce n’est pas encore le cas. Mais il faut peut-être passer à quelque chose de plus ambitieux », indique Gérard Andreck. Pour l’instant, la Macif ne réalise que 250 millions d’euros de chiffre d’affaires hors de France et y a connu des fortunes très diverses. C’est ainsi qu’elle cherche à vendre sa filiale portugaise, qui a accumulé les pertes ces dernières années. « Mais notre filiale d’assu rance-vie polonaise est à l'équilibre, Atlantis [une société détenue conjointement avec la Maif, NDLR] a survécu à la crise espagnole. Quant à notre partenariat en Algérie, il a été excédentaire dès son premier exercice et il se passe bien. ll peut être pertinent de s’intéresser davantage au Maghreb, qui est la tête de pont pour l’Afrique subsaharienne », détaille Gérard Andreck. Gagner la course à la taille La Macif doit aussi mener à bien le plan stratégique ambitieux axé sur une plus grande diversification et un meilleur équipement de son portefeuille. L’enjeu est important dans la mesure où les marchés historiques du groupe, l’assurance habitation et automobile, sont depuis longtemps saturés et marqués par une concurrence de plus en plus féroce de la part des bancassureurs. « Je pense que la différence peut se faire sur les services associés, les prestations de solidarité, les coûts - on voit, dans le secteur bancaire, que les clients commencent à y faire de plus en plus attention - et sur la qualité des nouveaux médias. Il faut développer rapidement le numérique et être efficient dans ce domaine », estime Gérard Andreck. Selon lui, la course à la taille va inexorablement s’accélérer sur le marché français. « Ce sera la bataille des titans. Nous devrons donc faire de la Macif un grand groupe généraliste, seul ou avec des partenaires intégrés », anticipe-t-il.
Soucieuse de bâtir un groupe d’assurance de personnes, La Mutuelle Générale n’a retenu que des groupes de protection sociale, Humanis et Malakoff Médéric, pour conclure un partenariat de long terme. Son président, Patrick Sagon, est très critique sur sa famille mutualiste. Patrick Sagon va encore faire grincer bien des dents au sein de la famille mutualiste. Le président de la Mutuelle Générale n’est pas très tendre avec ses collègues des autres mutuelles lorsqu’il évoque son futur partenariat destiné à « construire un véritable groupe d’assurance de personnes ». Lors de la présentation des résultats 2013 de la Mutuelle Générale (lire encadré), son directeur général délégué, Stanislas Bressange a donc confirmé qu’au terme d’un long processus de consultation, ne subsistaient que deux partenaires potentiels : Humanis et Malakoff Médéric. Le choix définitif pourrait intervenir lors d’un conseil d’administration programmé le 26 juin prochain. L’expérience avec Mornay Sans s’attarder sur les forces et faiblesses de chacun des deux candidats restant en lice, Patrick Sagon a toutefois argumenté sur l’intérêt de s’allier avec un groupe paritaire. « Nous recherchons un partenaire capable de nous fournir des flux qualifiés », a justifié le président de la mutuelle, en évoquant la hausse des coûts d’acquisition et l’exploitation généralement faible des sorties de contrats collectifs par les groupes paritaires. Et de souligner que l’expérience menée dans le passé sur ce terrain avec le groupe Mornay avait donné de bons résultats. Non aux clubs de boules Mais le président de la mutuelle a également mis en avant la solidité financière des paritaires : «Je ne connais pas de groupe mutualiste qui ait suffisamment de fonds propres pour assurer un développement en prévoyance.» Et de critiquer implicitement Mutex, la société créée par de grandes mutuelles interprofessionnelles, lorsqu’il évoque «une usine à gaz qui ne nous fait pas rêver». Bref, les mutualistes ne seraient pas à la hauteur des mutations du marché, voire friseraient carrément l’amateurisme : «Nous voulons des acteurs matures, dans une logique d’efficacité. Nous n’entendons pas revivre le traumatisme de Mutaris [union mutualiste créée avec la MNT et la GMF : NDLR], les clubs de boules ne nous intéressent pas.» Sinon le bateau mutualiste va couler De fait, Patrick Sagon estime que la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés va entrainer une « guerre des prix » et laminer les marges en santé. Le salut ne peut donc venir que d’une diversification sur la prévoyance et l'épargne. « Nous voulons couvrir toute la panoplie de l’assurance de personnes. Nous nous interrogeons même sur l’IARD , en partenariat bien évidement », explique-t-il alors qu’a contrario « les acteurs mono-activité seront très fragilisés ». Ce qui est le cas de nombre d’organismes mutualistes. Et le président de la Mutuelle Générale d’enfoncer le clou : « La famille mutualiste va devoir revisiter ses plans stratégiques, sinon le bateau va couler. ». Trouver une gouvernnace agile Reste que les partenariats structurants entre mutualistes et paritaires sont toujours complexes, du fait d’une gouvernance très différente. « Il faut une structure combinante et la Sgam répond bien à cette problématique », analyse Patrick Sagon, avant d'évoquer des évolutions au sein des deux familles et la nécessité de « mettre de l’agilité dans la gouvernance ». De fait, car dans l’exemple le plus connu, la Sgam AG2R La Mondiale, André Renaudin est seul aux manettes opérationnelles. Or difficile d’imaginer Patrick Sagon laisser demain la direction de l’ensemble des opérations à Guillaume Sarkozy ou Jean-Pierre Menanteau, les dirigeants respectifs de Malakoff Médéric et Humanis.
Le groupe français devient Schneider Electric SE à la suite de son immatriculation en tant que société européenne au registre du commerce et des sociétés. Cette immatriculation intervient conformément aux résolutions adoptées par l’assemblée générale du 6 mai dernier sur ce changement de forme sociale et à l’issue d’un processus de négociation avec des représentants des salariés de 25 pays de l’espace économique européen.
La BaFin, l’autorité de régulation allemande, a envoyé un courrier à la première banque allemande en avril lui indiquant qu’elle avait identifié des manquements dans les contrôles internes encadrant la collecte et le traitement des prix des matières premières. Une mise en garde qui intervient au moment où Bruxelles enquête sur la fixation des prix du pétrole.
« La partie satellite de notre portefeuille se divise en deux couronnes », a déclaré Stéphane Tortajada, directeur Financements et Investissements de EDF, dans le cadre de la conférence « Sharing Experiences », organisée par BlackRock et L’Agefi, qui s’est déroulée le 20 juin au centre Georges Pompidou. « La première couronne, qui représente jusqu'à 10% du montant investi en actifs cotés, est composée de fonds UCITS, intégrant du high yield et des convertibles, a ajouté Stéphane Tortajada. La seconde, qui représente 25% du portefeuille global, est constituée d’actifs non cotés, principalement d’immobilier, d’infrastructure, mais également, de manière très sélective, de private equity». EDF a renforcé l’année dernière ses investissements dans la poche dédiée au non coté. « Au regard de la duration de nos passifs, qui peuvent atteindre 25 ans, nous considérons que la liquidité a une valeur toute relative : pour nous, des fonds bloqués pendant 5 à 10 ans ne sont pas considérés comme illiquides », a indiqué Stéphane Tortajada. De son côté, le groupe Axa a augmenté ces dernières années la part consacrée aux placements alternatifs au sein du portefeuille. « Il y a 2 ou 3 ans, notre poche alternative, composée d’hedge funds, de placements privés et d’infrastructure, ne représentait que 10% de l’allocation globale, alors qu’elle constitue actuellement 20% de notre portefeuille, a détaillé Laurent Clamagirand, directeur de la Stratégie d’Investissement & ALM du groupe Axa. Dans l’optique de diversifier nos investissements crédits, nous avons décidé de réaliser en 2013 un placement de 10 milliards d’euros sur cinq ans dans la dette infrastructures, à travers notre filiale Axa Real Estate. » Ces investissements ont été facilités par le fait que, comme l’ensemble des compagnies d’assurance, Axa peut désormais inscrire directement dans son bilan les prêts infrastructures (grâce au décret n°2013-717 d’août 2013). Notons par ailleurs qu’Axa est investi historiquement, à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros, dans le private equity, via la filiale d’Axa IM, Axa Private Equity, rebaptisée récemment Ardian. Quelle organisation adoptée en ce qui concerne la gestion de ce type de placements ? « Je pense que lorsque l’on commence à intégrer des actifs non cotés, la grande leçon est qu’il faut s'équiper de services spécialisés dans ce domaine, avec une structure organisée, qui diffère de la partie coté », a développé Stéphane Tortajada. Un point de vue partagé par Laurent Clamagirand. « Nous avons mis en place des équipes dédiées, à la fois chez l’Asset Manager, mais également au sein de la compagnie d’assurance », a poursuivi le directeur de la Stratégie d’Investissement & ALM du Groupe Axa. Dernier intervenant du débat, Vincent Cornet, responsable de gestion au sein de La Banque Postale AM, a même expliqué avoir bouleversé l’organisation de la société de gestion pour appréhender au mieux le non coté. « Nous sommes allés plus loin qu’un simple renforcement de notre expertise sur ce sujet. Nous avons véritablement créé un métier », a-t-il déclaré. Si leur rendement cible diffère, Axa et EDF se penchent sur ce type de classes d’actifs car leurs passifs à long terme peuvent s’y adosser « Chaque acteur doit investir en fonction de son passif et déterminer la limite pour continuer à sélectionner des actifs non liquides, a ajouté Stéphane Tortajada. Nous avons établi une limite claire : le taux d’actualisation de notre passif se situant autour de 5%, notre espérance de rendement se trouve strictement au-dessus de cette limite. Lorsque nous prenons un risque en investissant dans un actif illiquide, nous nous attendons à toucher la prime d’illiquidité ». Laurent Clamagirand, quant à lui, ne connaît pas les mêmes contraintes au sein du groupe Axa. « Nous pouvons réaliser des investissements dans des actifs illiquides, avec l’objectif d’obtenir des primes d’illiquidité de 150 à 200 points de base, a-t-il détaillé. Nous ne sommes pas contraints par cette barrière de 5%. Par ailleurs, nous connaissons plutôt des problèmes de distorsions sur les Programme de Placements Privés. » Le groupe Axa continue à s’intéresser à la dette infrastructures. « C’est une classe d’actifs qui présente encore des opportunités », a glissé Laurent Clamagirand.
L’architecture ouverte est moins adaptée aux conditions du marché actuel. C’est le constat posé par les intervenants de la conférence Sharing Experiences, organisée par BlackRock et l’Agefi au Centre Pompidou le 17 juin. « Les 15 dernières années ont été marquées par la séparation de la production et la distribution, ainsi que le développement de l’architecture ouverte. Or, cette dynamique pourrait se ralentir », estime Stéphane Corsaletti, président du directoire de Neuflize OBC Investments et CEO d’ABN Amro Advisors. Il constate qu’une quinzaine d'établissements effectue plus de la moitié de la collecte mondiale, une structure oligopolistique qui n’offre donc pas d’exclusivité pour le client. « Nous souhaitons mettre en place des partenariats uniques avec des sociétés de gestion d’actifs capables de générer un alpha inédit sur le marché. Notre rôle auprès du client sera également de fournir du conseil de mix portefeuille entre high alpha et gestion passive » a-t-il expliqué. Cependant, cette solution prisée dans le monde anglo-saxon n’est pas encore entrée dans les m??urs françaises et sa mise en place risque de prendre du temps. Philippe Marchessaux, Administrateur Directeur-Général de BNP Paribas Investment Partners, également présent à cette conférence, a abondé dans ce sens et dit renoncer au modèle multi-boutiques trop coûteux. A la tête de la construction de la stratégie du pôle de gestion d’actifs du groupe, il privilégie un modèle intégré alliant un middle-back office unique et plusieurs équipes de gestion autonomes appartenant à la banque. Cependant, ces stratégies de réintégration doivent faire face à l’appétit des acteurs du monde digital. Dotés de milliards d’utilisateurs, de forces de frappe financières et technologiques gigantesques et d’une réglementation moins pesante, les Google, Apple, Amazon et consorts sont les concurrents de demain d’après Philippe Marchessaux. Pour les contrer, il expose une stratégie fondée sur la marque. Dans un univers incertain où l’investissement relève du pari, il considère que la relation humaine prime et que le client doit « confier son argent à quelqu’un en qui il a confiance ». Dans ce cadre, la marque « évoque le groupe BNP et rassure le client. Accompagnée par le passeport UCITS, elle peut s’exporter dans le monde très facilement ». Au contraire, selon Andrés Hoyos-Gomez, directeur associé de McKinsey et dernier membre du panel, « le digital change la manière dont on utilise un produit. Les clients souhaitent regarder leurs comptes sur leurs mobiles et y donner des ordres qui seront exécutés immédiatement ». Il poursuit sa démonstration en évoquant Wikifolio, « le Facebook des gestionnaires d’actifs ». Il s’agit d’un site internet où vous pouvez choisir votre asset manager sans intermédiaire. Les informations présentes sont uniquement sa stratégie annoncée, ses résultats passés et son allocation d’actifs exhaustive. « Ce procédé est plus objectif. Les utilisateurs font davantage confiance aux résultats et moins aux marques », a renchéri Andrés Hoyos-Gomez. Le digital est une menace mais aussi une chance pour les sociétés traditionnelles dans l’optique de se différencier et survivre. La consolidation du secteur semble inévitable à terme mais la croissance par l’acquisition de concurrents ou de partenaires est insuffisante pour le directeur de McKinsey. « Ali Baba, site internet n°1 du retailing en Chine est devenu en moins de deux ans le premier acteur sur le marché monétaire au niveau national et le quatrième au monde. Les consolidations qui seront impactantes devront être transversales et cross-secteurs » a-t-il prévenu. Jean-Loup Thiébaut
La Mutuelle Générale pourrait trancher dès le 26 juin entre les groupes de protection sociale Humanis et Malakoff Médéric afin de construire un grand groupe d’assurance de personnes. Le choix du futur partenaire de la Mutuelle Générale pourrait intervenir dès le conseil d’administration que tiendra la mutuelle, le jeudi 26 juin. Les administrateurs devront alors se prononcer entre deux groupes de protection sociale, Humanis et Malakoff Médéric. « Il peut y avoir un choix dès la semaine prochaine », a confirmé lors d’un point presse, ce jeudi 19 juin, le président de la Mutuelle Générale, Patrick Sagon, avant de préciser toutefois que le conseil d’administration pouvait également repousser les deux dossiers ou demander des informations supplémentaires. Un véritable groupe d’assurance de personnes L’objectif affirmé par Patrick Sagon est de « construire un véritable groupe d’assurance de personnes », présent sur toute la panoplie des produits y compris l'épargne : « On s’interroge même sur l’IARD, en partenariat bien sûr. » Dans le cas du choix d’Humanis, le nouvel ensemble pèserait quelque 3,7 Md€ sur la sphère concurrentielle, la Mutuelle Générale venant d’annoncer un chiffre d’affaires de 1,076 Md€ en progression de 2,4%. Avec l’option Malakoff Médéric qui n’a pas encore annoncé ces résultats 2013, la nouvelle entité pèserait aux environs de 4,3 Md€. L’intérêt des groupes paritaires Soucieuse de demeurer dans l'économie sociale, la mutuelle estime qu’elle a tout à gagner d’un rapprochement avec un groupe paritaire, dans le contexte d’une inflation des coûts d’acquisition. « Nous pourrons travailler sur les flux mal exploités par les groupes de protection sociale », explique Patrick Sagon, qui souligne que le travail sur les sorties de contrats collectifs avait donné de bons résultats lors d’un précédent partenariat avec le groupe Mornay. Et par ailleurs, le président de la mutuelle n’est pas très confiant sur l’avenir de ses collègues mutualistes dans le contexte de généralisation de la couverture santé pour tous les salariés : « la famille mutualiste va devoir revisiter ses plans stratégiques, sinon le bateau va couler ».
Ce vendredi 20 mai, quelque 500 actuaires, réunis pour leur congrès annuel, vont voter en assemblée générale une mesure importante : la refonte de leur code de déontologie. Les 3000 membres de l’Institut des actuaires sont en effet soumis à un tel code, appuyé par un processus disciplinaire, conformément aux normes internationales définies par l’Association actuarielle internationale (AAI) et l’Association actuarielle européenne (AAE). « Cela fait de nombreuses années que nous n’avions pas fait évoluer notre code, explique Thomas Behar, président de l’Institut des actuaires. Les Actuaires appartiennent à une profession organisée au niveau mondial. Les codes de déontologie doivent respecter les mêmes règles partout dans le monde, et définir le niveau de qualité minimum du travail d’un actuaire. Cela contribue au développement d’une éthique professionnelle qui distingue positivement l’actuaire dans l’environnement hautement sensible dans lequel il évolue ». L’impact de Solva 2 A cet égard, Solvabilité 2 a clairement poussé à faire évoluer le code de déontologie qui, s’il n’a pas de caractère obligatoire pour l’exercice de l’actuariat, est considéré comme le guide de bonnes pratiques que tout actuaire est tenu de respecter. « Solvabilité 2, avec les fonctions clefs, nous donne l’opportunité de matérialiser les exigences à respecter dans le cadre de la fonction actuarielle ou de la fonction gestion des risques, qui, en pratique, seront exercées à 90% par des actuaires, complète Thomas Behar. Nous ??uvrons à véhiculer l’idée qu’un risque sera mieux contrôlé et les administrateurs mieux protégés si l’expert, dont la compétence est présumée du fait de son adhésion à l’une des 65 associations actuarielles agréées au niveau mondial, respecte des règles de déontologie : il n’en sera que mieux entendu ». Pour mémoire, les membres de l’Institut des actuaires, qualifiés et certifiés, bénéficient d’une présomption de compétence et d’honorabilté dans le cadre de l’entrée en vigueur de la directive européenne, au 1er janvier 2016. Dimension déontologique du Big data Signe que les actuaires sont clairement dans leur temps, le code de déontologie intègre la dimension déontologique de sujets comme le Big data. « Nous rappelons effectivement aux Actuaires que l’utilisation des données doit respecter la loi, et ne pas être détournée de son objet », explique Thomas Behar, jugeant l'époque « paradoxale » car à la fois porteuse de restrictions, comme l’utilisation du genre pour la tarification, et de capacités nouvelles d’analyse permettant d’utiliser le nombre de données retenues pour fabriquer un tarif ou modéliser des comportements. « En tant qu’actuaires, nous sommes tous porteurs de l’innovation, mais nous disons aussi qu’il sera toujours nécessaire d’avoir, au-delà de l’appropriation technologique, un minimum de jugement d’expert sur ce qui sort des modèles », poursuit-il. Guide sur l’ORSA Cette assemblée générale doit aussi permettre l’adoption d’un document d’orientation sur l’ORSA (auto-évaluation prospective des risques et de la solvabilité), notamment en vue de l’exercice préparatoire du 24 septembre prochain, mené par l’ACPR. Sur 125 pages, la profession a élaboré ce qu’elle présente comme « un document de référence pour la profession », destiné à servir de guide pratique pour aider les actuaires et les entreprises dans leur préparation. « Comme beaucoup de choses sont laissées à la libre appréciation des entreprises, notre objectif est de les guider dans les trois évaluations de l’ORSA, sachant que l’enjeu, au final, est de donner à la direction générale et aux administrateurs une bonne appréhension des risques pris », conclut Thomas Behar.
L’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic), qui défend les intérêts des sociétés de capital-investissement, a nommé mercredi son nouveau président en la personne de Michel Chabanel, selon un communiqué. M. Chabanel a été élu à l’unanimité pour un mandat de deux ans et succède à Louis Godron. Comme son prédécesseur, le nouveau président de l’Afic est par ailleurs patron d’une société de capital-investissement (prise de participation dans les sociétés non cotées), Céréa Partenaire. M. Chabanel, ancien de Crédit Agricole Indosuez et de Royal Bank of Scotland, connaît bien l’Afic puisqu’il est administrateur depuis juin 2012 et trésorier depuis juin 2013. Louis Godron quitte son mandat alors que l’activité des fonds français de capital-investissement s’est redressée en 2013, mais après avoir prévenu de la fragilité du secteur, en partie boudé par les banques et assurances. Alors que la profession fait face à une des plus graves crise de collecte de fonds, préjudiciable au financement des entreprises en capitaux propres, notre action n’a eu de cesse d’alerter sur cette situation et sur une nécessaire meilleure orientation de l'épargne française au service des projets de croissance, a dit M. Godron, cité dans le communiqué. Son successeur entend reprendre le flambeau et veut continuer à lever les freins qui pèsent sur le financement des entreprises françaises en fonds propres par le capital-investissement, selon les mots de M. Chabanel.
Pouvez-vous revenir en quelques mots sur les nouvelles obligations prévues par la directive européenne AIFM ? Qui est concerné ? Le monde de la gestion d’actifs est découpé en deux blocs. D’une part, les OPCVM - fonds grand public - qui relèvent de la directive OPCVM et qui peuvent être passeportés et distribués partout en Europe. D’autre part, les fonds d’investissement alternatifs et tous les autres fonds qui ne sont pas des OPCVM. À l’occasion de différentes rencontres du G20, suite à la crise financière de 2008-2009, un consensus s’est détaché : une partie de la crise financière s’expliquait par le comportement des hedge funds. Ainsi, sous l’impulsion du G20, la Commission européenne a élaboré et adopté un texte permettant de mieux réguler les gestionnaires de ces types de fonds et d’apporter, en particulier, plus de protection aux investisseurs. Les fonds relevant de la directive AIFM sont appelés « fonds d’investissement alternatifs » (FIA). En France, beaucoup de fonds évoluent dans cet univers puisque l’on dénombre 9 000 FIA contre environ 3 000 OPCVM ! Ainsi, de nouvelles règles encadrent désormais les gestionnaires de fonds AIFM, avec, par exemple, des règles sur le risque de liquidité, l’effet de levier du fonds, ou sur le reporting à effectuer auprès des investisseurs et des régulateurs. L’une des obligations imposées par la directive et qui constitue une protection majeure pour les investisseurs est l’obligation de désigner un dépositaire. Ainsi, les actifs des clients gérés par les sociétés de gestion ne sont pas en risque car ils sont conservés par un dépositaire indépendant de la société de gestion. En France, cette obligation existait déjà, sauf pour les SCPI, mais ce principe est une notion nouvelle pour bon nombre de pays européens. Pour les acteurs français qui étaient déjà régulés avant la directive AIFM, le travail de mise en conformité avec la nouvelle réglementation est simplifié. Seulement huit sujets nécessitent potentiellement des ajustements de la part des sociétés de gestion : la gestion de la liquidité pour les FIA ouverts, la délégation des fonctions de la société de gestion, l’investissement dans des positions de titrisation, les fonds propres réglementaires, le reporting et l’effet de levier, l'évaluation, la rémunération et le dépositaire. Les autres acteurs, quant à eux, doivent se soumettre à un examen de passage complet pour obtenir l’agrément de l’AMF. À noter, enfin, que les FCPE relèvent de la réglementation AIFM. Tous leurs gestionnaires ont dû s’adapter à ces nouvelles contraintes. Les entreprises qui ont mis en place un dispositif d'épargne salariale sont donc, indirectement, concernées par le régime AIFM. In fine, la directive AIFM a élargi la notion de gestionnaire et a ainsi ramené tout un pan non régulé de la gestion d’actifs vers la réglementation. Quels sont les avantages pour les sociétés de gestion dont l’encours de FIA sous gestion est en dessous des seuils de la directive à opter pour ce régime ? Tout d’abord, la directive AIFM offre la possibilité aux sociétés de gestion d’obtenir des passeports permettant de commercialiser leurs produits en Europe vers les investisseurs professionnels. C’est une disposition intéressante pour des petits gestionnaires qui souhaitent aller chercher des opportunités de développement en dehors de la France. Par ailleurs, les acteurs ont parfois retourné cette contrainte réglementaire en argument commercial ou de qualité de leur processus de gestion. L’exemple du traitement des nouvelles dispositions relatives à la rémunération est caractéristique : les bonus devront désormais être payés en différé, sur le même horizon de temps que les investisseurs, et seront calculés en fonction de la performance du fonds. Les sociétés de gestion mettent en avant ce point comme une mesure d’alignement des intérêts entre investisseurs et « preneurs de risques ». Enfin, beaucoup de sociétés de gestion nous disent qu’AIFM est en train de devenir une sorte de label. En effet, les investisseurs institutionnels y sont de plus en plus sensibles. Au point même que cela devient parfois un prérequis pour certains de leurs appels d’offres. Constatez-vous un engouement de la part de ce type d’acteurs ? De manière générale, quel premier bilan pouvez-vous tirer ? L’AMF s’attend à recevoir entre 200 et 250 demandes d’agrément AIFM. Ce chiffre n’est pas précis car nous ne pouvons évidemment pas présumer des sociétés qui vont décider volontairement d’opter pour ce nouveau régime. Beaucoup de dossiers ont été déposés entre fin mars et début avril. À mi-juin, plus d’une centaine d’acteurs ont été agréés, ce qui est plutôt positif. La date limite de dépôt est fixée au 22 juillet 2014 et l’AMF statuera au maximum dans les six mois suivants. L’examen des premiers dossiers fin 2013 nous a permis de passer en revue tous les types d’acteurs, de grande taille comme de petite taille, toutes les classes d’actifs jusqu’au private equity et à l’immobilier, et à peu près tous les cas de figure. Autrement dit, nous avons pu stabiliser notre doctrine et bien roder le processus d’agrément dans les meilleures conditions. Ces deux dernières années, nous avons beaucoup dialogué avec les acteurs, au travers de séminaires, par courrier, en bilatéral, ce qui a permis de bien préparer le terrain. Aucun dossier n’est arrivé à l’AMF sans un minimum de préparation en amont. Accompagner les acteurs de la gestion est une priorité pour l’AMF, en particulier dans une période riche en modifications réglementaires. De notre côté, nous avons réalisé, en coordination avec le Trésor, un travail de mise en conformité réglementaire conséquent et nous allons mettre à jour quarante documents de doctrine et une dizaine d’instructions. L’objectif de l’AMF a été de respecter l’esprit du texte européen tout en s’assurant d’une transposition intelligente pour les acteurs. Aujourd’hui, quelles sont les difficultés auxquelles les gestionnaires sont confrontés dans le cadre de la mise en ??uvre de la directive AIFM ? Les sociétés de gestion ont eu beaucoup de travail à réaliser. Je pense notamment à la mise en place concrète des obligations relatives au reporting à l’AMF, ou encore à certains acteurs, tels que les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), qui ont dû mettre en place un dépositaire ou, enfin, aux acteurs non régulés jusqu’alors qui ont dû déposer une demande d’agrément pour la première fois. Mais, dans la plupart des cas, le modèle français était déjà à 90% compatible avec le régime AIFM. En effet, les structures travaillaient déjà avec un dépositaire ; l’application du nouveau régime impliquait donc de mettre à niveau les conventions avec ces mêmes dépositaires. Par ailleurs, les missions de contrôle étaient, elles aussi, bien présentes en France, c’est d’ailleurs l’exemple français qui a inspiré le législateur européen, même si elles devront être adaptées lors de la mise en place du cadre AIFM. De manière générale, il s’agit, sauf exception, de règles désormais acceptées par les acteurs et qui ne représentent pas un big bang pour la gestion d’actifs en France. Que retenir au final de ce nouveau cadre réglementaire ? Au global, AIFM et OPCVM définissent un cadre robuste pour les investisseurs. Le régulateur disposera de la capacité à surveiller l’activité des gestionnaires, permettant ainsi une meilleure connaissance de l’activité de la gestion d’actifs, la prévention et la compréhension de potentielles futures crises financières. Par ailleurs, le fait qu’un certain nombre de gestionnaires européens puissent demander des passeports AIFM pour commercialiser leurs produits en France vers les investisseurs professionnels pourrait modifier le système de distribution des produits d’investissement. Pour une société de gestion de portefeuille qui est soumise à la fois à la directive AIFM et à la directive OPCVM, les obligations issues de la directive AIFM s'étendent-elles à la gestion d’OPCVM ? Les dispositions de la directive AIFM n’ont pas vocation à s’appliquer à la gestion d’OPCVM. Les dispositions prévues dans le cadre d’AIFM ne s’appliquent donc à la société de gestion que pour son activité de gestion de fonds d’investissement alternatif. Toutefois, le projet de directive OPCVM 5 prévoit un certain nombre de mesures d’harmonisation entre les deux régimes. Justement, le Parlement européen a adopté il y a quelques semaines la directive OPCVM V. Quelles sont les principales nouvelles mesures ? La directive OPCVM V va permettre d’ajuster la précédente directive par l’intégration de quelques innovations. La réglementation sur les OPCVM a évolué de manière historique et s’avère plutôt robuste et reconnue. Trois nouveautés calquées sur la directive AIFM sont à signaler : les missions du dépositaire vont être réajustées ; les règles de paiement sur les rémunérations variables seront alignées avec les intérêts des investisseurs ; enfin, la directive prévoit une harmonisation sur un niveau minimum de sanction qui s’appliquera en Europe, instaurant ainsi un régime et un fonctionnement uniques. La France dispose de dix-huit mois pour transposer OPCVM V dans son droit national. Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz
Coe-Rexecode et l’AFTE publient les principaux résultats de l’enquête mensuelle de juin 2014 sur la trésorerie des grandes entreprises. Elle s’est déroulée entre le 4 et le 16 juin. Voici quelques éléments qui en ressortent : La situation des trésoreries est jugée normale avec une évolution moins positive que les deux mois précédents. Le poids du change euro/dollar s’alourdit. En revanche, il semble que les marges sur les crédits bancaires baissent et que les financements s’obtiennent plus facilement. Lire la suite en pièce jointe
D’aucuns diront que pour atteindre l’objectif du gouvernement de construire 500.000 logements par an, la contribution des investisseurs institutionnels pour en financer une partie sera indispensable. Depuis maintenant deux ans, les pouvoirs publics y travaillent. A Bercy, à l’Elysée, et du côté du bras armé financier de l’Etat, la Caisse des dépôts, on s’active pour séduire à nouveau ceux qui ont déserté l’investissement dans le logement depuis 20 ans : ses investisseurs institutionnels qui détenaient un million de logements dans les zones tendues au début des années 1990 (là où les besoins de logements sont les plus importants ndlr), en possèdent désormais moins de 100.000, déplorait l’année dernière la fondation Terra Nova. Les zinzins ont préféré se tourner vers d’autres classes d’actifs immobilier (hôtels, commercial) souvent au-delà des frontières françaises. Des avantages fiscaux accordés Désormais, l’urgence est telle que, dans la loi de finance 2014, des avantages fiscaux substantiels (TVA réduite de moitié et exonération de taxe foncière pendant 15 ans) ont été accordés aux zinzins qui investiront leurs ressources dans le logement des classes moyennes. S’ils se sont montrés intéressés, les zinzins n’affluent toutefois pas en masse. Pourquoi une telle réticence ? La directrice Immobilier de BNP Paribas Cardif, Nathalie Robin a donné quelques éléments d’explication lors d’un colloque sur le logement organisé jeudi par l’AEF. A l'écouter, une chose semble clair : ce n’est pas parce que le logement a été décrété cause d’intérêt général que les zinzins vont l’intégrer dans le politique de placement. Bien évidemment, il faut plus pour les convaincre, et notamment de la rentabilité comme l’a répété à plusieurs reprises Nathalie Robin. Or, celle-ci est très faible dans le logement : hors avantages fiscaux elle s'élèverait à environ 1,5% selon un autre expert présent au colloque de l’AEF. Stabilité et lisibilité La directrice Immobilier de BNP Paribas Cardif déplore également l’absence de stabilité de la classe d’actifs immobilier résidentiel. Nous avons été profondément marqués par l’effondrement des prix des bureaux et des logements au début des années 1990, se souvient-elle. Et même si le marché du logement en France a repris des couleurs lors des 20 dernières années, la réticence des institutionnels perdure. Nathalie Robin évoque aussi le manque de lisibilité sur le marché du logement français, découlant de la multiplicité des réglementations et des législations émanent des pouvoirs publics. Ces comportements ne sont pas liés à des décisions de marché, déplore-t-elle. Nous plaçons l’argent des assurés, c’est leur épargne, pas nos fonds propres, ajoute froidement Nathalie Robin, c’est pourquoi BNP Cardif se doit de rechercher le meilleur couple rendement-risque possible. Le grand potentiel de l'épargne financière des Français Il semble difficile d’infléchir le discours bien rodé de l’institution financière qui semble faire fi de l’intérêt général, pour lequel l’extraordinaire potentiel de l'épargne financière des français (avec notamment près de 1.500 milliards d’euros d’encours d’assurance vie), pourrait pourtant très bien servir... Du reste, quelques investisseurs institutionnels, BNP Pariabs Cardiff, sont intéressés par le fonds Argos, le premier dédié à l’investissement des zinzins dans le logement des classes moyennes. Jeudi, Nathalie Robin a mis en avant en avant les lourdes responsabilités portée par la SNI, la filiale de la Caisse des dépôts qui pilote le projet Argos. Histoire de maintenir la pression sur les pouvoirs publics pour que toutes les conditions soient durablement réunies afin que l’immobilier résidentiel redevienne un investissement fructueux.
Claude Tarall Le Conseil d’administration de la Carac a réélu le 12 juin dernier, pour un second mandat, Claude Tarall en tant que président de la Carac et André Darnet au poste de vice-président. Cette élection s’inscrit dans les principes de la gouvernance mutualiste : Claude Tarall et André Darnet étant tous deux des adhérents bénévoles de la Carac, engagés au sein de la mutuelle d'épargne depuis de nombreuses années. Le principe de la gouvernance mutualiste Constitués autour du fondement démocratique «un homme, une voix», les organes de décision de la Carac, depuis l’Assemblée générale à la présidence, sont composés d’adhérents élus. Ce mode de fonctionnement démocratique place l’adhérent au c??ur de l’organisation, garantissant la primauté de ses intérêts dans les décisions qui sont prises. Le Conseil d’administration, composé uniquement d’adhérents, élit en son sein un président et un vice président tous les deux ans, pour un mandat de deux ans.
2013 s'est avérée être une bonne année pour les obligations convertibles et plus spécifiquement pour le fonds M&G Global Convertibles Fund. Un bon nombre de facteurs laisse à penser que cette classe d'actifs est bien positionnée pour performer.
Les caisses de retraite française présentent une spécificité par rapport à leurs homologues européennes pour la plupart d'entre elles, les régimes de retraite sont gérés en répartition ou en répartition provisionnée, et leurs réserves ne couvrent qu'une partie de leurs engagements.
«A l’heure actuelle, 76% de nos encours sont gérés avec une approche best in class, ESG (environnement, social et gouvernance) ou à travers des fonds thématiques (eau, énergies renouvelables, etc.). Pour la gestion obligataire, nous avons mis en place un modèle en interne avec nos propres critères extra-financiers, qui se basent en partie sur ceux développés par Vigéo, explique Benoît Jullien. Pour les autres classes d’actifs nous sélectionnons des fonds labellisés ISR. Mais nous avons des difficultés à faire progresser la part de nos fonds ISR, en particulier sur la poche actions. Celle-ci représente aujourd’hui que 33% de nos placements en actions, car il n’existe pas assez de fonds ISR qui répondent à nos critères, développe-t-il. Même si ce chiffre est plus élevé que la moyenne des investisseurs institutionnels (autour de 8%), il est loin d’atteindre celui que nous détenons pour les obligations (88%) ou l’immobilier, ajoute le directeur des investissements de la MAIF. Nous avons une autre problématique ISR sur notre poche actions. Nous voulons en effet affirmer notre démarche d’investisseur responsable par le biais de la politique de droit de vote. Comme nous déléguons notre gestion actions, il nous est difficile d’avoir un réel impact dans les décisions stratégiques prises par les sociétés de notre portefeuille, même si nous communiquons nos positions à nos gérants, précise Benoît Julien. Pour aller plus loin dans notre engagement social et sociétal en matière d’investissement, il faut que nous puissions mieux nous positionner par rapport au droit de vote. Pour y parvenir, la seule solution serait aujourd’hui de réorienter notre approche de gestion en investissant en direct dans les sociétés cotées. Une décision très stratégique car les actions représentent actuellement plus de 1,1 milliards d’euros dans nos placements, ce qui nous conduirait à revoir notre organisation en interne», termine-t-il.
L’Association des assureurs mutuels et coopératifs en Europe (AMICE) vient de publier un Manifeste intitulé «Unis dans la diversité», qui propose des actions politiques préconisées par le secteur afin d’exploiter pleinement son potentiel. Ce Manifeste européen de la mutualité a été présenté par la Présidente de l’AMICE, Hilde Vernaillen, aux 200 participants au Congrès 2014 de l’Association, organisé à Nice (France). «Les mutuelles et les coopératives d’assurance n’ont pas besoin ??? et ne cherchent pas à obtenir ??? des faveurs de la Commission européenne ou du Parlement européen», explique Hilde Vernaillen qui préside l’AMICE depuis 2013. «Elles ont par contre besoin d'être comprises et de pouvoir travailler dans de justes conditions réglementaires et commerciales.» Le Manifeste explique en quoi les mutuelles et coopératives d’assurance sont bénéfiques pour les marchés et la concurrence. Leur structure juridique permet de privilégier les intérêts des clients plutôt que la valeur actionnariale et de poursuivre des stratégies à plus long terme, axées sur la durabilité. Les mutuelles et les coopératives contribuent aussi à répartir les risques dans les économies et apportent une stabilité en préservant la diversité du secteur de l’assurance. «Nous pensons qu’il est dans l’intérêt européen que la Commission et le Parlement aient une meilleure compréhension du secteur de l’assurance mutuelle et coopérative, valorisent les services centrés sur les sociétaires-membres que ce secteur fournit aux citoyens et soutiennent la diversité apportée par les mutuelles et coopératives dans les marchés où elles opèrent», ajoute la Présidente de l’AMICE. Le Manifeste présente un plan d’action dans trois domaines ??? actions politiques, actions institutionnelles et actions de lobbying ??? et invite les décideurs politiques, à tous les niveaux, à devenir les vecteurs d’un changement pour une meilleure compétitivité du marché unique et un plus grand bien-être des citoyens, en dotant les assureurs mutuels et coopératifs des moyens d’action qui leur permettraient de jouer pleinement leur rôle.
p { margin-bottom: 0.1in; line-height: 120%; } In an interview with the print edition of the Frankfurter Allgemeine Zeitung, cited by Finews, Heiko Schlage expresses some optimism about the activities of the bank in Germany. The director for Germany states that the group plans to become profitable in Germany by the end of the year. “In the first five months, we gained 400 new clients and posted inflows of EUR600m,” he tells the German newspaper.