Lors d’un passage à Paris, Mark E. Stoeckle, CIO, US & Global Sector equities chez BNP Paribas Asset Management à Boston est revenu sur sa stratégie au sein du portefeuille du fonds BNP Paribas L1 Equity Growth USA dont les performances, depuis le début de l’année, sont supérieures à celles du Russell 1000 Growth, sa référence (11,45 % contre 10,08 %), contrairement à qui s’est passé au cours des deux dernières années. Menée avec un mandat cloné aux Etats-Unis, représentant un encours de 1,3 milliard de dollars, le portefeuille du fonds pèse 1,1 milliard de dollars et a drainé environ 200 millions de dollars depuis le début de cette année. «L’ensemble se compose de 64 lignes», a expliqué le responsable à Newmanagers, et nous sommes en permanence neutres sur le plan sectoriel, sachant que notre indice de référence, le Russell 1000 Growth, ne comporte que 3 ½ % de financières.» «Au reste, nous n’avons pas de banques en portefeuille aujourd’hui», a-t-il ajouté, «mais, sur ce créneau, nous comptons des assureurs ou d’autres sociétés de services financiers». Cela posé, le produit est présent sur tous les secteurs, pour des raisons de contrôle du risque même si l'équipe de gestion possède la latitude de sous-pondérer une valeur au maximum de 2 points de pourcentage… ou de la surpondérer de 2 points et demi par rapport au benchmark. Concentré, ce portefeuille affiche aussi un taux de rotation plutôt faible de 75 %, si l’on s’en tient aux noms des émetteurs. A la différence d’autres gérants, «nous nous concentrons sur la sélection de valeurs en choisissant les titres en fonction de leur potentiel de hausse par rapport à leur secteur. Et nous retenons les titres d’abord selon la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices stables; ensuite, seulement, nous nous penchons sur la valorisation», précise le directeur des investissements en actions américaines.Deux cas concrets permettent d’expliciter l’approche utilisée, indique Mark Stoeckle : «nous aimons bien Apple, qui est à la fois notre ligne la plus importante et notre plus grosse surpondération, mais aussi une valeur comme Amazon, qui peut paraître très chère, mais qui ne l’est pas à nos yeux, du fait de son potentiel de croissance à long terme et donc d’appréciation. Nous n’avons en revanche conservé les titres Facebook qu’une demi-heure après l’introduction, ce qui nous a permis de réaliser une confortable plus-value. Nous pensions que le titre était surpayé, mais que Morgan Stanley ne permettrait pas qu’il tombe en-dessous de son prix d’introduction le premier jour. Et nous avons eu raison!».A noter par ailleurs que le fonds BNP Paribas Equity USA Small Cap enregistre des souscriptions constantes depuis le début de l’année. Son encours se situe à 240 millions de dollars répartis sur 120 lignes dans les dix secteurs de l’indice Russell 2000. Toutes les valeurs de ce portefeuille sont surpondérées et le taux de rotation est de l’ordre de 100 % si l’on considère uniquement les émetteurs. Le fonds est géré selon le même process que le fonds BNP Paribas USA Growth.Interrogé enfin sur les projets de BNP Paribas concernant les actions américaines, Mark Stoeckle demeure prudent : «Nous n’avons dans l’immédiat pas de projets concrets d’élargissement de la gamme, déjà constituée de sept produits phares actions américaines bien que le segment des moyennes capitalisations présente un intérêt certain».