Le prochain gouvernement aura du mal à réduire ses dépenses et sera tenté d'en adopter de nouvelles. Avec le risque d’être plus rapidement sanctionné par les marchés et les agences de notation que par la Commission européenne.
Le calme des marchés obligataires au lendemain des législatives conforte la tentation de l'immobilisme en France. Ce serait une grave erreur. L'éditorial d'Alexandre Garabedian, directeur de la rédaction.
Le CAC 40 a ouvert en repli lundi avant de se reprendre puis de clôturer dans le rouge. Le taux de l'obligation souveraine française n'est pas moins volatil.
Jeudi, l’Agence France Trésor a pu émettre les 10,5 milliards d’euros d’OAT qu’elle visait, dans des conditions tout à fait correctes vu le contexte politique et électoral.
Détenteur de 13% de la dette française, le secteur de l'assurance pourrait pâtir d’une mauvaise réaction sur les marchés en cas d’annonces budgétaires peu crédibles. Mais ce scénario à la «Liz Truss» semble écarté au vu des résultats du premier tour.
Les volumes ont diminué sur les dettes seniors du fait de besoins moindres. Mais sur les dettes subordonnées, ils ont progressé afin de profiter du retour d’appétit pour celles-ci. Les émetteurs ont globalement anticipé leurs programmes annuels.
La facture des taux d’intérêt a augmenté partout dans le monde au cours de la dernière année, selon le rapport 2023-2024 de Janus Henderson sur la dette corporate. Mais l’endettement augmente moins vite. Les groupes français sont de bons élèves.
Si le Rassemblement national (RN) devait prendre le pouvoir sans majorité absolue, il ne pourrait probablement pas faire passer des budgets complètement déraisonnables. Revue des outils constitutionnels qui permettraient d'éviter un blocage des institutions.
Les volumes en investment grade ont augmenté de 33% sur les six premiers mois de l'année tandis que les émissions high yield atteignent le montant émis sur la totalité de 2023, malgré la crise politique en France.
Les places boursières européennes ont marqué le coup en juin tandis que Wall Street poursuit son rebond grâce aux valeurs technologiques. Les taux restent focalisés sur l’inflation et les banques centrales.
Les actifs les plus affectés par le risque politique en France se sont repris lundi, avec la perspective d’une absence de majorité absolue pour le NFP ou le RN. Le spread de la dette souveraine s’est détendu. Mais le doute demeure sur la pérennité de ce rebond technique.
L’ajustement des perspectives de taux aux Etats-Unis et la force du dollar ont pénalisé les dettes émergentes. Les actions sous-performent les marchés développés.
Alors que le post-marché revient au centre des préoccupations, Guillaume Eliet, CEO d’Euroclear ESES (Euroclear France, Euroclear Belgium, Euroclear Nederland) et Caroline Derocle, senior product manager d’Euroclear Group, donnent leur point de vue sur les dossiers CMU et T+1.
Dans son rapport annuel, le Club de Paris note des signaux mixtes de pays toujours endettés, mais avec un accès au marché pour certains. Le processus de restructuration, notamment le Cadre commun, doit encore s’améliorer.
La volatilité et l’incertitude pourraient durer quelque temps autour des banques françaises, dont les spreads s'écartent. Mais les investisseurs ne semblent pas avoir trop d’inquiétudes à plus long terme.
La corrélation entre les deux classes d’actifs reste aujourd'hui positive. Les actions embarquent aussi beaucoup de duration. Une protection via les options serait plus efficace.
Les émetteurs tricolores représentent autour de 20% à 25% des indices, voire davantage dans les dettes subordonnées financières. La corrélation au spread OAT est aussi élevée. Le marché corrige.