Endettés. Selon l’IIF (Institute of International Finance), la dette des pays émergents (hors services financiers) a bondi en moyenne de 25 points en 2020, à 210 % du PIB (voir le graphique). Facteur aggravant, malgré les faibles coûts d’emprunts, la forte baisse de leurs revenus a fait bondir le service de la dette de près de 3 points, au-delà de 10 %. Mécaniquement, les dégradations de notes souveraines ont sensiblement augmenté. Au niveau mondial, le Crédit Agricole dénombre déjà 87 mouvements de rating à la baisse, toutes agences confondues, contre 83 en 2016 (lors de la crise pétrolière), 75 en 2012 et 65 en 2009. Cependant, la plupart des pays émergents dont la note a été dégradée – Bahreïn, Oman, Zambie ou Afrique du Sud – étaient fragiles avant la crise sanitaire. « Ils ont déjà été dégradés mais peuvent l’être encore », alerte le Crédit Agricole. Pour le Mexique, l’Inde, la Colombie et la Roumanie, une dégradation de la note signerait un passage en catégorie spéculative. La Zambie est entrée en défaut technique en octobre ; d’autres pays, comme l’Angola, le Mozambique ou le Laos, en sont tout proches.