L’Allemagne a arrêté trois de ses six dernières centrales nucléaires dans le cadre de sa transition vers les énergies renouvelables engagée à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011 au Japon. Les réacteurs de Brokdorf, Grohnde et Gundremmingen C, exploités par les compagnies d'électricité E.ON et RWE, ont été mis à l’arrêt tard vendredi après trois décennies et demie de fonctionnement. Les trois dernières centrales nucléaires - Isar 2, Emsland et Neckarwestheim II - seront arrêtées d’ici la fin de 2022. PreussenElektra, qui exploite les centrales de Brokdorf et de Grohnde, a déclaré samedi que les deux centrales avaient été arrêtées peu avant minuit vendredi. RWE a indiqué de son côté que la centrale de Gundremmingen C avait également cessé sa production vendredi soir. Les six centrales nucléaires ont contribué à environ 12% de la production d'électricité en Allemagne en 2021, selon les chiffres préliminaires de la BDEW. La part des énergies renouvelables était de près de 41% dans le pays.
High-Flyer Quant, l’un des plus grands gestionnaires de fonds quantitatifs de Chine, a sous-performé ces derniers mois, ce qui l’a amené à présenter des excuses publiques cette semaine – un exercice inhabituel, rapporte le Wall Street Journal. La société créée il y a six ans par un trio de jeunes informaticiens qui étaient camarades de classe à l’université utilise l’intelligence artificielle pour sélectionner des actions chinoises libellées en yuan, concevoir des algorithmes de transactions et couvrir les risques. Selon son site Internet, la société gérait récemment l'équivalent de 9,4 milliards de dollars d’actifs. La société a connu une croissance rapide grâce à des performances qui, dans certains cas, dépassaient de 20 à 50 points de pourcentage les indices de référence au cours des dernières années, selon un argumentaire envoyé aux clients. Au cours des quatre derniers mois, plus de 100 produits de High-Flyer ont perdu plus de 10 % par rapport à leurs récents pics et creux, selon Wind. Mardi soir, High-Flyer s’est excusé via son compte WeChat pour ses récentes performances, déclarant que le «maximum drawdown» avait atteint un niveau record récemment.
La société de gestion alternative américaine Ares Management Corporation vient d’annoncer l’acquisition de PrivateMarketsCo, une plateforme de dette infrastructure du gérant australien AMP, pour un montant de 428 millions de dollars australiens (275 millions d’euros). Ares réalisera ce rachat avec de la trésorerie ainsi qu’une facilité de crédit revolving. Avec cette acquisition, Ares souhaite renforcer son équipe d’infrastructure avec des capacités complémentaires, notamment dans les domaines de la veille de marché et de la levée des fonds. Pour sa part, AMP veut vendre cette division, afin de focaliser sur son business clé de la gestion des investissements actions dans les domaines de l’immobilier et des infrastructures. Le gérant australien souhaite également simplifier sa structure ainsi que renforcer les capitaux du groupe. La transaction sera achevée au premier trimestre de 2022. PrivateMarketsCo, une plateforme de dette infrastructure dirigé par Patrick Trears, a déjà investi près de 9 milliards de dollars dans 60 transactions mondiales dans les secteurs comme le digital, les utilities, le transport, et l’énergie renouvelable. La plateforme compte également le soutien d’une centaine d’investisseurs institutionnels. Après le rachat, cette équipe sera intégrée au sein d’une nouvelle division dénommé Ares Real Assets Group. Ce segment comprendra également les équipes d’immobilier géré par Bill Benjamin et d’actions d’infrastructures dirigées par Keith Derman et Andrew Pike. Ares Real Assets Group va gérer 48 milliards de dollars d’encours sous gestion. PrivateMarketsCo comptait 50 milliards de dollars australiens d’encours sous gestion au 30 septembre 2021 tandis que Ares Management Corporation disposait 282 milliards de dollars d’encours sous gestion.
Credit Suisse a démarré une enquête officielle sur son président António Horta-Osório pour avoir enfreint la loi helvétique anti-Covid, a appris Finews. Le dirigeant aurait violé sa période de quarantaine, selon deux sources. Il s’agit de sa seconde entorse au protocole sanitaire, après avoir assisté à la finale de tennis de Wimbledon à Londres en juillet dernier sans respecter les règles de quarantaine imposées en Grande-Bretagne. La banque n’a fait aucun commentaire à ce stade. Cette enquête est supervisée par le directeur juridique Romeo Cerutti. Elle pourrait avoir été initiée par le conseil d’administration, précise le média suisse, ce qui signifierait que le président aurait participé à la prise de décision. Soutien d’un gros actionnaire Le président du conseil d’administration a reçu jeudi le soutien d’Harris Associates, troisième plus gros actionnaires de Credit Suisse. «Nous considérons que ces infractions mineures ne sont rien d’autre que des distractions et que l’accent doit être mis sur le problème majeur qui se pose : le redressement de Credit Suisse», a réagi Harris Associates. Le principal journal helvétique, le Tages-Anzeiger, a appelé jeudi à la démission d’Antonio Horta-Osorio après moins d’un an à ce poste. Le sujet est particulièrement embarrassantpour le président du conseil d’administration, dans la mesure où il a été chargé de redorer l’image de la banque entachée par les affaires Archegos et Greensill Capital.
Le marché des fusions et acquisitions en gestion d’actifs a été un peu moins actif en 2021 sur la scène internationale, par rapport à 2020. Exit les rachats à plus de 7 milliards de dollars, comme celui d’Eaton Vance par Morgan Stanley. Les Anglo-saxons sont toutefois restés les moteurs de la consolidation, tant sur leurs marchés domestiques qu’en Europe continentale et en Asie. Le principal rapprochement de l’année est à mettre au crédit de Goldman Sachs, qui a racheté le Néerlandais NN Investment Partners pour 1,6 milliard d’euros. La banque américaine, qui possède notamment Goldman Sachs AM, a mis la main sur 355 milliards de dollars sous gestion et 70 milliards sous conseil, pour faire grimper ses encours sous supervision à 2.300 milliards. Dans le même temps, la grande banque de détail américaine Wells Fargo s’est délestée de sa filiale de gestion auprès des fonds de capital-risque GTCR et Reverence Capital Partners pour 2,1 milliards de dollars. Elle a été, depuis, renommée Allspring. Acquisitions ciblées d’expertisesCes achats de grandes maisons généralistes sont toutefois restés rares. Les acteurs majeurs de la gestion d’actifs anglo-saxonne ont plutôt cherché à compléter leurs expertises en rachetant des boutiques et des équipes spécialisées. L’opération la plus chère dévoilée durant l’exercice concerne l’américain T. Rowe Price, qui a déboursé 4,2 milliards de dollars pour le spécialiste new-yorkais du crédit alternatif Oak Hill Advisors (53 milliards de dollars d’encours). Ce prix élevé témoigne du besoin des grandes maisons d’accumuler ce type de stratégies de niche très rentables sur leurs linéaires. Comparativement, Pendal Group, la maison-mère de JO Hambro Capital Management, a acheté la totalité des parts de Thompson, Siegel & Walmsley, un gérant actions long only américain pesant 23,6 milliards de dollars, pour seulement 320 millions de dollars.Deux sociétés se sont montrées particulièrement entreprenantes sur ce segment. Il s’agit de Franklin Templeton et Schroders, avec trois opérationschacun.Pour Franklin Templeton, aux Etats-Unis: Lexington (34 milliards de dollars d’encours), une société active dans l’acquisition de participations de seconde main dans des fonds de private equity, pour 1,75 milliard de dollars;O’Shaughnessy AM (130 milliards), une société de gestion quantitative ;Et l’équipe crédit investment grade d’Aviva Investors basée dans le pays (7,5 milliards).Pour Schroders:Greencoat Capital, une société de gestion d’infrastructures renouvelables en Europe, pour 358 millions de livres;Le pôle solutions du Britannique River and Mercantile (42 milliards de livres sous gestion), pour 230 millions de livres.Et RF Eclipse, une société australienne dédiée aux prêts immobiliers commerciaux.BoulimieDans le reste du monde, l’italien Azimut et le français iM Global Partner ont fait preuve de boulimie, avec respectivement cinq et trois acquisitions. Le premier a diversifié ses activités dans des pays où il est déjà présent en prenant 30% du capital-risqueur transalpin P101 SGR, 55% du gérant de fortune américain Sanctuary Wealth Group, en rachetant les gérants brésilien MZK Investimentos et mexicain Kaan Capital, et les activités de fintech et de structuration de finance alternative pour les petites et moyennes entreprises de l’Italien Epic. La société de Philippe Couvrecelle s’est, elle, concentrée sur les Etats-Unis, avec la prise de 42 % d’Asset Preservation Advisors (4,8 milliards de dollars d’actifs), spécialisée dans la gestion de portefeuilles d’obligations municipales, celle de 45% du gérant global-macro Richard Bernstein Advisors, ainsi que la majorité du capital de Litman Gregory (6 milliards d’encours dont 2 milliards en gestion de fortune). IM Global Partner a par ailleurs accueilli deux nouveaux actionnaires, IK Investment Partners et Luxempart, qui ont racheté en février une partie des actions détenues par Eurazeo et la totalité de celles du duo Dassault/La Maison.
La Chine a accordé le premier lot de 85,5 milliards de yuans (13,4 milliards de dollars) de prêts à faible coût aux institutions financières en vue de promouvoir les projets verts et les efforts des entreprises pour réduire les émissions de carbone, a annoncé jeudi la banque centrale (PBoC). Le mécanisme de réduction des émissions de carbone (CERF) fait partie de l’objectif plus large de Pékin d’amener les émissions de carbone à un pic avant 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060, ainsi que de protéger l'économie des retombées de la pandémie de Covid-19. Dans ce cadre, la PBoC fournira aux institutions financières des fonds équivalents à 60% du principal d’un prêt à un taux d’intérêt sur un an de 1,75%. Le taux ‘reverse repo’ à sept jours est à 2,2%. La banque a également officiellement mis en place des prêts à faible coût visant à soutenir les efforts des entreprises pour utiliser du charbon propre, a déclaré Sun Guofeng, chef du département de politique monétaire de la PBoC, sans précisé le montant. Le CERF pourrait conduire à investir 1.000 milliards de yuans par an dans des projets liés à l'énergie propre après le déploiement complet de l’outil monétaire en 2022.
Sebastian Kurz, l’ancien chancelier d’Autriche, va rejoindre Thiel Capital, la société de venture capital du milliardaire Peter Thiel, en tant que stratégiste mondial, selon Reuters. Il travaillera entre l’Europe et les Etats-Unis. Sebastian Kurz a démissionné de son poste de chancelier en octobre dernier, à la suite d’allégations de corruption concernant l’utilisation de fonds publiques en vue de manipulation électorale afin d’être élu comme chancelier. Kurz a nié ces allégations. En décembre cette année, il s’est retiré de tous ses postes politiques, y compris celui de président du Parti populaire autrichien. Peter Thiel, l’un des fondateurs de Paypal, est né à Francfort.
Thomas Mathivet, le directeur commercial pour la distribution et la clientèle institutionnelle d’Active Asset Allocation, a annoncé son départ sur LinkedIn. Il occupait ce poste depuis trois ans. Il n’a pas indiqué son prochain emploi. Avant de rejoindre la société d’Adina Grigoriu, il avait travaillé deux ans chez BNP Paribas AM comme assistant gérant dans les solutions multi-classes d’actifs, puis gérant de solutions quantitatives multi-classes d’actifs.
La Ligue de football professionnel, qui organise les championnats français de première et deuxième divisions, avance sur son dossier de cession de droits télévisuels. Selon Les Echos, quatre fonds de capital-investissement ont été retenus sur la dizaine d’offres reçues à l’issue d’un premier tour d’enchère pour pouvoir prendre une participation dans sa future société commerciale dédiée à la gestion de ces droits. Il s’agit des Américains Oaktree (par ailleurs actionnaire du club de Caen), Silver Lake (actionnaire de Manchester City) et Hellman & Friedman, ainsi que le Britannique CVC. Selon plusieurs sources, ces quatre fonds souhaiteraient prendre entre 12% et 13,5% du capital de la structure, et valoriseraient la Ligue à environ 12 milliards d’euros.
Lombard Odier vient d’embaucher Céline Freulet au poste de vice-présidente senior pour diriger le développement commercial de sa plateforme en architecture ouverte PrivilEdge. Elle arrive de Julius Baer, où elle était dernièrement directrice exécutive au sein du bureau de la direction des investissements. L’intéressée a commencé sa carrière chez Société Générale Private Banking en Suisse, où elle a travaillé dans les produits structurés (2005-2006). Elle a ensuite passé sept ans chez Deutsche Bank comme spécialiste produits puis responsable de comptes pour une clientèle fortunée. Après une année chez Credit Suisse, elle a travaillé pendant six ans à la direction des investissements chez Julius Baer.
Le lancement de nouvelles sociétés de gestion en France reste toujours aussi dynamique. L’Autorité des marchés financiers a agréé un total de 41 sociétés de gestion de portefeuille entre le 1er janvier et le 23 décembre 2021, selon les calculs de NewsManagers. Le chiffre est brut et ne signifie pas forcément une augmentation du nombre de sociétés de gestion dans la même proportion, les retraits d’agrément n'étant pas communiqués avec une même dextérité. Onze des agréments concerne l’autorisation de gérer des OPCVM (organismes de placements collectifs qui ont des agréments différents de ceux des fonds d’investissement alternatifs, FIA). La plus récente société à l’avoir obtenu est Sapienta Gestion, basée à Lyon, qu’a rejoint l’ex-responsable du développement de Richelieu Gestion Michel Dinet et qui a obtenu son agrément en octobre. La liste comprend aussi plusieurs sociétés de gestion créées par des Français basés à Londres et désireux d’opérer dans l’Hexagone, pour la plupart suite au Brexit. A commencer par Atlas Responsible Investors, hedge fund à impact présidé Quentin Dumortier qui a indiqué récemment à NewsManagers vouloir «réconcilier investissement à impact et performance absolue». C’est le cas aussi de la filiale française de Square Capital ou encore de Selwood Asset Management (France), émanation locale du hedge fund Selwood AM fondé en 2015 par deux anciens du Crédit Agricole Sofiane Gharred et Bechir Daoud. Katko Capital, la nouvelle société fondée par Guillaume Dalibot - ex-Londonien passé par Alken avant de revenir gérer le fonds Echiquier Agressor à la Financière de l’Echiquier - a également obtenu son agrément de SGP. Le quantitatif était à l’honneur dans les sociétés agréés pour gestion d’OPCVM avec Horae Technology, Quantics Technologies créé par des ingénieurs financiers issus des hedge funds de Société Générale Asset Management (SGAM AI) et Queens Field. S’ajoute à cette liste AlphaJet Fair Investors, co-fondé par Thierry Le Clerq (ex-Mandarine Gestion), Sébastien Lagarde (ex-C-Quadrat AM et ex-Mandarine Gestion) et Yassine Oussana (ex-AllianzGI), défend de son côté une approche Smart Alpha. QBP Finance, filiale de gestion de Quilvest Banque Privée, et ManCo Paris complètent la liste des sociétés agréées par l’AMF pour gestion d’OPCVM en 2021. Six de ces onze SGP ont par ailleurs été agréés pour la gestion de fonds d’investissement alternatifs. Dans cette catégorie – FIA soumis partiellement ou intégralement– 30 autres SGP ont été reconnues par l’AMF. Parmi elles figurent entre autres Amundsen Investment Management fondée par deux anciens du fonds souverain norvégien, la succursale française du hedge fund new yorkais Millennium Management, Eurazeo Infrastructure Partners, Eurasia Asset Management, Aldebaran Capital Partners, la filiale française de Fundrock et celle de Mimco Asset Management. Enfin, on notera l’arrivée remarquée en France de Sienna Capital, agréée au Luxembourg et filiale du Groupe Bruxelles Lambert (GBL), qui n’est pas comptabilisée dans les agréments AMF mais a ouvert une succursale en France courant 2021. Depuis, elle a annoncé son entrée au capital d’Etoile Properties, Malakoff Humanis Gestion d’actifs et Acofi.
Après le meurtre de George Floyd, plusieurs grandes sociétés de gestion ont promis de favoriser la diversité dans leurs propres rangs et au sein des entreprises dans lesquelles elles sont investies. Un an et demi plus tard, elles peinent à se montrer à la hauteur de leurs ambitions, constate le Financial Times dans un long article sur le sujet. Les employés noirs et membres des autres minorités restent sous-représentés dans le secteur. Le FT cite un rapport d’un comité sur les services financiers de la Chambre des représentants aux Etats-Unis réalisé auprès de 31 sociétés d’investissement. Il montre que seulement 17,6 % des dirigeants de sociétés financières sont de couleur, alors que ce groupe représente 38,4 % de la population américaine. Plus de quatre dirigeants sur cinq étaient blancs et seulement trois sur 100 étaient noirs. En Europe, nombre de sociétés de gestion travaillent encore pour collecter des données sur la diversité et comprendre la composition de leurs effectifs. Ce sujet reste aussi tabou. Lorsque le FT a contacté 23 sociétés de gestion de premier plan pour des informations sur le nombre d’employés non blancs de leurs équipes d’investissement, quinze ont refusé de fournir ces données.
Les entreprises suédoises Sprinkle et FCG Fonder lancent un fonds qui permettra aux investisseurs particuliers d’investir dans des sociétés prometteuses qui prévoient de s’introduire en Bourse, rapporte le site suédois realtid.se. Le fonds sera lui-même coté en Bourse. Appelé Pipo, le fonds se concentre sur les licornes, principalement dans le domaine de la technologie, notamment les fintech, les places de marché directes, la technologie blockchain. Entre 75 % et 100 % des investissements seront réalisés dans des sociétés américaines en phase de pré-IPO et entre 0 et 25 % dans des sociétés européennes qui prévoient de s’introduire en Bourse aux États-Unis, comme Klarna ou Revolut. Le fonds est géré par FCG Funds tandis que SprinkleBit Capital, filiale de Sprinkle Group, décidera des investissements à réaliser dans les entreprises non cotées.
L’AMF et l’ACPR redisent aux acteurs de la Place de faire preuve de plus de transparence sur leur engagement climatique et à adopter des mécanismes de sanctions crédibles.
A chaque nouvelle année, son lot de résolutions et de modifications pour les fonds de sociétés de gestion. Le gestionnaire d’actifs français Carmignac va procéder à quelques modifications dans onze de ses fonds, qui seront effectives au 1er janvier 2022. Pour deux d’entre eux, Carmignac Patrimoine et Carmignac Investissement, une petite révolution s’amorce. Pour la nouvelle année, le fonds phare de la firme, Carmignac Patrimoine, va ainsi s’ouvrir aux titres non cotés jusqu'à hauteur de 5% de son actif net. Ce qui représenterait une allocation maximale deplus de 514 millions d’euros sur les 10,3 milliards d’euros d’encours que comptait le fonds au 22 décembre 2021. A cet égard, Carmignac, qui ne voit pas en cette ouverture un changement significatif de la stratégie d’investissement,a renforcé sondispositif opérationnel dela gestion de fonds à la direction des risques. Volonté d’innover La société de gestion entend paractifs non cotésdes actions de sociétés qui prévoient d’être admises à la cote officielle d’une Bourse ou aspirent à l’être à court ou moyen terme, sans que cette admission n’intervienne dans les 12 mois suivant l’acquisition des actions par le fonds. Elle insiste sur le fait que ces titres non cotés seront des valeurs mobilières. «Depuis plus de 30 ans, l’objectif d’investissement de Carmignac est d’offrir à nos clients la capacité de saisir des leviers de performance sous-estimés. Dans un environnement de marché en constante évolution, cet objectif nous a conduit à innover tout en plaçant la gestion des risques au cœur de notre style d’investissement. L’investissement dans des sociétés avant leur introduction en bourse s’inscrit dans la continuité des stratégies d’investissement actuelles des fonds en se concentrant sur les sociétés à croissance séculaire et conformément à l’engagement à long terme de Carmignac de mettre à la disposition de ses clients et investisseurs particuliers des classes d’actifs et des produits principalement réservés aux investisseurs institutionnels», explique la société de gestion dans une communication aux porteurs de parts. Une première immersion dans le private equity en 2021 Le fonds Patrimoine ne sera pas le seul à profiter de cette ouverture vers le private equity. A compter du 1er janvier 2022, le fonds Carmignac Investissement pourra lui investir jusqu'à 10% de son actif net dans des titres non cotés.Ce qui signifie qu’il pourrait investir un maximum de 390 millions d’euros dans cette classe d’actifs en se basant sur les encours du fonds au 22 décembre 2021 (3,9 milliards d’euros). Au total, ce sont plus de 904 millions d’euros d’encourssur les deux fonds que Carmignac pourrait placer sur le non-coté. Carmignac s’est déjà immiscé dans l’univers du non coté un peu plus tôt dans l’année. En août, la firme avait confirmé son soutien apporté àla création d’une société de private equity pan-européenne établie à Londres en mars dernier et baptisée Cap10 Partners. Carmignac indiquait alors qu’il ne s’agissait pas d’une nouvelle activité et que ce soutien à la création de Cap10 Partners étaittotalement indépendant de ses activités et de sa filiale britannique.
Kinan Khadam Al-Jame, managing director au sein de la division de gestion de fortune chez Reyl & Cie vient d’annoncer son départ après 14 années passées au sein de la banque suisse. Il vient de cofonder Digilegal, une entreprise «legal-tech» basée à Genève. Il est entré chez Reyl & Cie en 2008 en tant que gérant sous mandat. En 2015, il a été promu au rang de responsable des investissements et de la gestion de portefeuille pour l’Arabie saoudite, basé à Dubaï, et a joué un rôle clé dans le développement du business de la gestion d’actifs dans cette région. En janvier 2017, il a été nommé au poste de managing director pour la gestion de fortune, en gardant ses responsabilités à Dubaï. Auparavant, il a travaillé dans la gestion de fortune chez BNP Paribas en Suisse.
Dans une note publiée récemment, le BlackRock Investment Institute estime qu’au niveau mondial les actions connaîtront en 2022 une autre année de rendements positifs avec, au contraire, une baisse pour les obligations. Le premier gérant d’actifs au monde estime ainsi qu’un nouveau régime de marché s’est mis en place «comme il n’y en a jamais eu depuis un demi-siècle». Il choisit ainsi de surpondérer les actions européennes mais de sous-pondérer dans le même temps les obligations d'État en euros en raison des conséquences attendues de la hausse des taux d’intérêt américains, d’un changement dans les achats d’obligations de la BCE et d’une hausse des taux réels ou ajustés à l’inflation, qui sont historiquement bas.
La Cour d’appel de Paris a confirmé, le 16 décembre, un jugement de décembre 2018 du tribunal de commerce de Paris en faveur d’Exane Asset Management, selon les informations de NewsManagers (une publication de L’Agefi). Cette affaire l’opposait à la société de l’un de ses anciens gérants, Eperam Conseil, qui l’avait attaquée pour concurrence déloyale et lui réclamait plus de 4 millions d’euros. En octobre 2012, Eperam Conseil s'était mise en quête de financements et avait candidaté auprès du fonds d’incubation de gestionnaires d’actifs de la place parisienne Emergence et de New Alpha. Mais sa candidature est rejetée par le comité d’investissement d’Emergence. Eperam reprochait à Exane un «acte de concurrence déloyale ayant pour objet et effet d’éliminer un potentiel concurrent». L’intégralité de l’article est à retrouver sur www.newsmanagers.com
Peu nombreux, les changements à la tête des sociétés de gestion françaises ont été remarqués cette année. Le plus important concerne incontestablement Amundi, la principale société de gestion en France avec 1.811 milliardsd’euros d’encours sous gestion au 30 septembre 2021. Yves Perrier, patron de l’asset manager depuis sa création en 2010, a cédé la direction générale à Valérie Baudson. Annoncé en février, ce changement a pris effet en mai. L’accession d’une femme à la tête d’Amundi est tout un symbole. Mais cela fait figure d’exception dans le paysage mondial de la gestion d’actifs. Les femmes étaient seulement 3 % à occuper la fonction de directrice générale en 2020, ce qui représente «une proportion faible, même pour le secteur financier», commentait dernièrement une étude de Heidrick & Struggles. La nomination de Valérie Baudson a provoqué l’arrivée d’Olivier Mariée, un ancien d’Axa, à la direction générale de CPR Asset Management, le poste qu’elle occupait précédemment. Yves Perrier, de son côté, reste actif, puisqu’il a pris la présidence du groupe Amundi, à la place de Xavier Musca. Il a également intégré le conseil d’administration du groupe Edmond de Rothschild. De plus, il s’est vu confier par Bercy « une mission de coordination des acteurs financiers en France dans leur alignement avec l’accord de Paris ». Autre changement de taille, Natixis, la filiale de BPCE, a confié son pôle de gestion d’actifs (plus de 1.100 milliards d’euros d’encours gérés à fin 2020) à Tim Ryan. Ce dernierest nommé membre du comité de direction générale de Natixis en charge des métiers de gestion d’actifs et de fortune, et directeur général de Natixis Investment Managers. Il a succédé mi-avril à Jean Raby, qui avait rejoint Natixis en 2017 pour superviser les activités de gestion d’actifs, de banque privée et de capital investissement. Le franco-canadien a décidé « de poursuivre une autre opportunité professionnelle », selon Natixis. Tim Ryan a quitté en début d’année Generali, dont il était directeur des investissement et directeur général de l’asset management. Auparavant, il avait exercé comme spécialiste de la gestion quantitative actions chez Sinopia AM, avant de rejoindre Axa IM puis l’Américain AllianceBernstein. De son côté, Frédéric Janbon a quitté la direction générale de BNP Paribas Asset Management, dont les encours sous gestion ressortaient à 502 milliards fin septembre, «pour poursuivre d’autres opportunités professionnelles», selon l’établissement. Il occupait ce poste depuis 2015 et a effectué une grande partie de sa carrière au sein de la banque. Sandro Pierri lui a succédé au poste de directeur général de BNP Paribas Asset Management à compter du 1er juillet 2021. Basé à Paris, l’Italien est directeur général délégué de la société depuis le 1er janvier 2021. Enfin, Crédit Mutuel Investment Managers (122 milliards d’euros d’encours) a nommé un nouveau directeur général. Il s’agit de Pascal Le Coz, qui succède à Guillaume Angué, lequel dirigeait le centre métier de la gestion d’actifs du groupe Crédit Mutuel depuis sa création mi-2019. Des départs remarqués D’autres mouvements ont eu lieu en France, mais dans des maisons de taille plus modeste et à des postes moins élevés. Notons que Jean-Marie Mercadal, directeur général délégué d’OFI AM, en charge des gestions, a pris la tête de Syncicap AM, la nouvelle joint-venture hongkongaise formée avec Degroof Petercam AM (qui a d’ailleurs aussi connu aussi quelques évolutions à sa direction). La figure historique de la maison va toutefois continuer à exercer son influence dans l’Hexagone, puisqu’il est parallèlement nommé directeur des stratégies d’investissements pour OFI Holding. Jean-Marie Mercadal est remplacé à la direction des gestions par Eric Bertrand, qui était jusqu’ici son directeur adjoint, et directeur général délégué. Chez Groupama Asset Management, Xavier Hoche a pris la direction des gestions, sous la houlette de la directrice générale, Mirela Agache Durand. Parmi les nombreuses boutiques de gestion, Amiral Gestion a vu le départ en début d’année de son fondateur, François Badelon, jusqu’alors président de la société de gestion. Ce dernier a rejoint Lonvia Capital, une société de gestion créée par des anciens d’Amiral Gestion et de Groupama Asset Management. Autre départ remarqué: Didier Saint-Georges, managing director et membre du comité d’investissement stratégiquede Carmignac, a quitté la société de gestion, faisant valoir ses droits à la retraite après 14 ans. Par ailleurs, le fondateur de Mandarine Gestion, Marc Renaud, a confié la direction de la gestion à l’un de ses collaborateurs, Adrien Dumas. Cela va lui permettre de se concentrer sur son poste de président-directeur général de Mandarine Gestion. Les maisons étrangères présentes en France ont-elles aussi procédé à quelques remaniements. Invesco s’est séparé de son responsable pour la France, Bernard Aybran, qui a par la suite rebondi chez Allfunds. A noter aussi l’arrivée de Dominique Dorlipo chez Goldman Sachs Asset Management pour diriger les activités en France. Son arrivée, suivie de plusieurs recrutements de commerciaux, sera très suivie dans le contexte du rachat de NN Investment Partners par Goldman Sachs. A l’international, un activiste obtient le départ d’un patron A l’étranger, un départ a été particulièrement marquant. Janus Henderson a annoncé en novembre son directeur général Dick Weil partirait fin mars. C’était l’une des revendications du fonds activiste Trian Fund Management de Nelson Peltz, qui détient plus de 15% du capital du gestionnaire. Dick Weil, âgé de 58 ans, a joué un rôle déterminant dans la fusion en 2017 de Janus Capital Group et d’Henderson. Soulignons aussi l’arrivée d’une autre femme à un poste de direction générale. Il s’agit de Karin van Baardwijk, nommée à la tête de Robeco. L’intéressée, qui était directrice générale adjointe et directrice des opérations de la société de gestion, succède à Gilbert Van Hassel, qui va se relocaliser aux Etats-Unis, où il prendra un poste senior pour le groupe Orix (maison-mère de Robeco), basé à New York. T Rowe Price a de son côté présenté fin juillet un plan de succession pour préparer le départ prochain de Bill Stromberg, son directeur général, qui va faire valoir ses droits à la retraite à la fin de l’année. La direction générale échoira à Rob Sharps, le directeur des investissements du groupe. Enfin, le changement de propriétaire de Wells Fargo Asset Management, devenu Allspring, a conduit à une refonte de la direction générale. L’actuel président annoncé de la structure, Joseph A. Sullivan (ancien dirigeant de Legg Mason) va également endosser le rôle de directeur général, en remplacement de Nico Marais.
La Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SFPI-FPIM), le fonds souverain belge, vient d’annoncer la sélection de Tikehau Capital en tant que conseiller pour ses projets d’investissement au sein de son nouveau fonds de relance. Dénommé Belgian Recovery Fund, ce véhicule vient d’achever une première levée de fonds avec 218 millions d’euros. Lancé en septembre dernier par le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, et le Secrétaire d’Etat pour la Relance et les Investissements stratégiques, Thomas Dermine, ce fonds vise à renforcer la solvabilité des entreprises belges impactées par la Covid. Ce véhicule de relance a pour objectif d’octroyer des prêts subordonnées et convertibles aux entreprises, qui étaient financièrement saines avant de la crise mais qui ont dû faire face à une réduction de leurs fonds propres en raison de la pandémie. Pour la première levée de fonds, des assureurs locaux comme Ethias Assurance, AG Insurance, AXA Belgium, Baloise Insurance et Belfius Insurance, ainsi que le Groupe P&V, KBC, vdk bank et Koramic ont ensemble apporté 103 millions d’euros. La SFPI a contribué 100 millions d’euros tandis que Tikehau Capital a pris une participation de 15 millions d’euros. Le fonds réalisera ses premiers investissements dans les prochaines semaines. Une deuxième levée de fonds dans les tuyaux L’objectif du Belgian Recovery Fund est de réunir jusqu’à 350 millions d’euros, et une deuxième levée de fonds est d’ores et déjà prévue en 2022, a indiqué Edouard Chatenoud, le responsable de la région Benelux chez Tikehau Capital. «Nous étudions attentivement chaque situation et les investissements du Belgian recovery Fund sont de l’ordre de 5 à 20 millions d’euros», a-t-il ajouté. La SFPI comptait 14 milliards d’euros d’encours sous gestion. Tikehau Capital, une société de gestion alternative, gérait 31,8 milliards d’euros d’encours sous gestion au 30 septembre 2021.
Olivier Mézière, le responsable du service de conseil en allocation d’actifs du Crédit Agricole Brie Picardie, vient d'être muté au Crédit Agricole CIB comme développeur commercial sur les dérivés de taux et les solutions cross-assets. Le dirigeant quitte son poste après trois ans d’activités. Il est entré dans cette caisse régionale en 2016, où il fut successivement conseiller de gestion de portefeuille senior et responsable de la gestion conseillée. Il a commencé sa carrière chez Forward Finance, où il a passé six années comme consultant. Son service a par ailleurs atteint, en cette fin 2021, la barre des 1,5 milliard d’euros d’actifs conseillés, soit une hausse de 50% sur un an.
La boutique londonienne Crux AM vient de lancer CRUX Asia ex-Japan, un fonds actions asiatiques hors-Japon. La stratégie, qui a été lancée avec 100 millions de livres d’encours, investira dans 60 à 100 titres sélectionnées selon une approche bottom-up. Le nouveau fonds est géré par Ewan Markson-Brown, qui a rejoint la société en septembre dernier. Il arrive de Baillie Gifford, où il pilotait le Pacific Fund. Il sera assisté par DamianTaylor, qui est arrivé ce mois-ci de Martin Currie, où il gérait le fonds Asia Long-Term Unconstrained.
L’année 2021 a été particulièrement fructueuse pour les Principes pour l’investissement responsable (PRI), qui ont récolté quelques 74 signatures (dont deux provisoires) en France. Cela porte à 357 le nombre de sociétés françaises signataires. Au sein de la cohorte de signataires de 2021, on retrouve 26 sociétés de gestion de portefeuilles traditionnelles, 26 sociétés de capital-investissement et de dette privée, huit sociétés spécialisées dans les actifs réels, sept distributeurs, et quatre investisseurs institutionnels.
SBI Securities vient d’annoncer le lancement d’un fonds axé sur les cryptomonnaies, dénommé SBI Cryptocurrency Fund. Ce fonds investira dans sept cryptomonnaies: Bitcoin, Ethereum, XRP, Polkadot, Litecoin, Chainlink et Bitcoin Cash. Ouvert à la souscription du 17 décembre 2021 au 31 janvier 2022, il ne sera disponible qu’aux investisseurs qualifiés, qui disposent de plus de 30 millions de yens (620.000 euros) d’actifs financiers. Les investisseurs devront également rencontrer en présentiel un commercial de la filiale de distribution SBI Money Plaza, qui devra lui fournir des explications détaillées du produit . Après la période de souscription, le fonds sera clôturé pour une période d’un an. Le seuil d’entrée est de cinq millions de yens. Ce véhicule est bâti sur un système d’association anonyme, utilisé dans les projets de financement participatif. Dans le cas présent, SBI Alternative Asset Management va créer une association anonyme dénommée SBI Alternative Fund GK, où les investisseurs pourront faire leurs placements. Ensuite, SBI VC Trading sera chargé des achats et ventes des monnaies numériques. Les bénéfices réalisés seront distribués à la fin du contrat. Ce fonds numérique pourra investir 20 % maximum dans chaque crypto actif. Il sera rebalancé mensuellement.
Bill Stromberg, le directeur général du gérant américain T Rowe Price, qui partira à la retraite à la fin de cette année, prévient les investisseurs qu’ils devraient «s'éloigner du risque» pour éviter de se brûler dans un marché de plus en plus spéculatif. Les investisseurs ne devraient pas se surexposer à ce qui a fonctionné au cours de l’année écoulée, voire ces trois dernières années, a déclaré le dirigeant dans une interview au Financial Times. «Ces deux dernières années, la spéculation a été bien supérieure à la moyenne», a prévenu Bill Stromberg. Selon lui, les indices sont soutenus par une petite poignée d’entreprises extrêmement grandes et surévaluées. Cette concentration rend la gestion active plus précieuse, selon lui.