Tensions. Les prix du transport maritime, par lequel transitent plus de 80 % des biens mondiaux, ne cessent de grimper, d’autant qu’une cascade de dysfonctionnements est venue compliquer la logistique épineuse de la reprise. Après Suez, c’est le port de Yantian, en Chine, qui a été confiné après une centaine de cas de Covid, chamboulant les plannings du mois de juin. La remontée des tarifs pour la traversée du Pacifique est un autre signe de ces tensions : malgré les efforts du gouvernement chinois pour plafonner les prix du transport à destination des côtes d’Amérique du Nord en début d’année, les entreprises n’ont d’autre choix que de revoir les tarifs à la hausse. En parallèle, le volume du commerce mondial a rattrapé le temps perdu, grimpant de 5,3 % fin mars par rapport à janvier 2020, et continue à progresser rapidement. Les transporteurs l’ont bien compris : le ratio carnet de commandes/flotte, qui mesure la proportion de nouveaux navires commandés par rapport à la flotte existante, a doublé depuis le début de l’année, dépassant 15 %. La question est désormais celle de l’impact d’une telle remontée des coûts sur l’inflation. Certains biens seront affectés – c’est le cas des anchois, dont l’importation d’Amérique du Sud vers l’Europe est devenue trop onéreuse. Mais le transport ne représente en général qu’une petite part des coûts, moins de 1 % en Europe, selon Goldman Sachs. La consommation pourrait aussi se réorienter vers les dépenses de loisirs à mesure que les économies rouvrent, diminuant les pressions sur la demande.