Toute l’actualité du secteur bancaire – banque de détail, banque d’investissement, réglementation – et de ses principaux acteurs, qu’ils soient capitalistes (BNP Paribas, la Société Générale), étrangers (JPMorgan, Bank of America, Goldman Sachs, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSCB), mutualistes (le Crédit Agricole, Crédit Mutuel, BPCE) ou même publics (la Banque Postale). Nos analyses des grandes tendances du domaine.
Panorama. La part des prêts aménagés par les banques en France s’établit à 12,1 %, se répartissant entre 7,1 % de prêts soumis à moratoire, conformément aux directives de l’Autorité bancaire européenne (EBA) et 5 % bénéficiant d’autres reports de paiement, selon une étude réalisée par Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. Ce niveau se révèle inférieur à celui de pays comme l’Italie (13,1 %), le Portugal (22,7 %) ou Chypre (48,1 %), et supérieur aux parts de 9,6 % de l’Autriche, la Finlande (4,5 %) ou l’Allemagne (2,7 %). « Il n’y avait que 1,1 % des prêts des banques françaises soumis à moratoire qui étaient non performants (…) en juin 2020 », souligne l’étude, ajoutant que la moyenne européenne s’établit à 2,5 %. En France, les moratoires ont été accordés pour une durée courte (96,3 % et 62 % avec des durées maximales de 6 et 3 mois).
Lors d’une journée de présentations aux investisseurs mercredi, Deutsche Bank a légèrement abaissé sa prévision de coûts à l’horizon 2022. La première banque allemande a indiqué viser une base de coûts de l’ordre de 16,7 milliards d’euros, contre une prévision à 17 milliards d’euros précédemment. Deutsche Bank a par ailleurs réitéré son objectif d’une rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) de 8% en 2022. Les analystes tablent en moyenne sur un ROTE de 3,3% d’ici 2022,. La banque maintient aussi son objectif d’un ratio de fonds propres durs CET1 supérieur à 12,5% à cette date. La banque entend reverser 5 milliards d’euros chaque année à ses actionnaires à partir de 2022.
Lors d’une journée de présentations aux investisseurs mercredi, Deutsche Bank a légèrement abaissé sa prévision de coûts à l’horizon 2022. La première banque allemande a indiqué viser une base de coûts de l’ordre de 16,7 milliards d’euros, contre une prévision à 17 milliards d’euros précédemment.
Deutsche Bank a annoncé lundi qu’il prévoit d’inclure en 2021 des critères ESG (environnement, social, gouvernance) dans les rémunérations variables de ses dirigeants. Les notations ESG seront fournies par cinq agences et les rémunérations dépendront également de la consommation d'énergie de la banque. Deutsche Bank n’a pas précisé le pourcentage de la rémunération qui sera lié à ces critères ESG. La banque allemande n’est pas la première à inclure des objectifs ESG dans la rémunération de ses managers. HSBC, UniCredit et BNP Paribas l’ont déjà fait. Dans le cas de la banque française, environ 20% des rémunérations variables dépendent de critères ESG.
Deutsche Bank a annoncé lundi qu’il prévoit d’inclure en 2021 des critères ESG dans les rémunérations variables de ses dirigeants. Les notations ESG seront fournies par cinq agences et les rémunérations dépendront également de la consommation d'énergie de la banque. Deutsche Bank n’a pas précisé le pourcentage de la rémunération qui sera lié à ces critères ESG.
Nouvelle salve de suppressions de postes chez HSBC en France. La banque a annoncé vendredi aux partenaires sociaux son intention d’ouvrir une rupture conventionnelle collective (RCC). Elle compte supprimer jusqu'à 557 postes sur un périmètre d’un peu plus de 1.400 collaborateurs, alors même qu’elle vient d’ouvrir un plan de sauvegarde de l’emploi dans son pôle de banque d’investissement.
Les actionnaires de CaixaBank ont avalisé jeudi la fusion avec Bankia. La résolution relative à la fusion a été approuvée à 99,71%. Les actionnaires de Bankia avaient déjà donné leur feu vert à cette opération mardi. Les autorités réglementaires vont maintenant devoir, à leur tour, approuver l’opération. Le nouveau leader de la banque espagnole devra ensuite procéder à l’intégration technologique des deux plateformes, créer une gamme unique de produits et de services et incorporer les réseaux commerciaux des deux entités. Le nombre de suppressions d’emplois n’a pas encore été communiqué. Lors de l’annonce de la fusion, la presse espagnole évoquait la suppression de 8.000 postes et la fermeture de 1.500 agences.
C’est fait : les actionnaires de CaixaBank ont avalisé ce jeudi la fusion avec Bankia afin de « créer une entité plus solide plus efficace et plus rentable », selon les termes de Jordi Gual, actuel président de Caixabank. La résolution relative à la fusion a été approuvée à 99,71%. Les actionnaires de Bankia avaient déjà donné leur feu vert à cette opération mardi. Les autorités réglementaires vont maintenant devoir, à leur tour, approuver l’opération.
Après la parole, les actes. La Société Générale a annoncé jeudi que l’ensemble de ses réseaux opéreront en architecture ouverte pour la distribution de produits financiers à partir du premier trimestre 2021. Ainsi, la banque, qui distribuait jusqu’alors quasi exclusivement des produits gérés par Amundi, a mis en place de nouveaux partenariats de distribution avec BlackRock, DNCA, La Financière de l’Echiquier, Mirova, Primonial REIM et Lyxor (qui fait partie du groupe).
La panne du 23 octobre conduit la banque centrale à ordonner un audit plus global de la plate-forme. Les conclusions seront publiées au deuxième trimestre 2021.
Stratégie. Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale (CMAF) de Strasbourg pourrait encore gagner en puissance. Le groupe Crédit Mutuel Nord Europe (CMNE) de Lille pourrait le rejoindre. « Nous devons nous projeter à cinq ans. C’est une question stratégique. Selon le choix fait par nos élus, le plan à moyen terme que nous arrêterons en mars ne sera bien entendu pas le même », souligne Eric Charpentier, directeur général du CMNE, auprès de L’Agefi (photo). Les lourdeurs réglementaires risquent de réduire la rentabilité de ce groupe de 30 milliards d’euros de bilan. En l’intégrant, le CMAF va gagner non seulement 279 points de vente, mais aussi un réseau en Belgique, où il pourra développer des synergies avec ses propres filiales, et un acteur important de la gestion d’actifs : le groupe La Française, qui pourrait aussi trouver des synergies avec Crédit Mutuel Investment Managers. Ces activités pourraient conserver leur actionnaire actuel, le CMNE. De toute façon, dans ce rapprochement mutualiste, l’actionnaire ultime serait le CMAF, le « grand frère » de 14 fédérations sur 19.
Bases. Worldline et Nets rejoignent l’European Payments Initiative (EPI) en tant qu’actionnaires, au côté des seize banques fondatrices*. Ces deux sociétés technologiques en tant qu’acquéreurs non bancaires contribueront à développer le réseau d’acceptation d’EPI par les commerçants en Europe et à créer un écosystème de paiements européens, condition nécessaire à la réussite du projet. D’autres acteurs devraient rejoindre EPI sous peu, les discussions étant à « un stade avancé », selon un communiqué. En outre, EPI, qui a pris la forme d’une société intérimaire créée en juillet dernier à Bruxelles, a choisi pour président de son conseil d’administration Joachim Schmalzl, jusqu’ici membre du conseil d’administration de l’organisation des caisses d’épargne allemandes, Sparkassen, et comme directrice générale Martina Weimert, partner du cabinet Oliver Wyman, engagée dans le projet EPI dès l’origine. Leur objectif est de lancer les travaux de développement d’EPI qui se veut une solution de paiement européenne unifiée reposant sur le virement Sepa classique et instantané, une carte, un schéma de paiement carte et un portefeuille électronique.
Banco BPM a annoncé mercredi aux représentants des organisations syndicales son intention de fermer 300 petites agences et de mettre en œuvre un plan de 1.500 départs volontaires. «Banco BPM entend néanmoins maintenir ses liens étroits avec les territoires où nous opérons», a assuré la troisième banque italienne dans un communiqué. Dans son plan stratégique 2020-2023 publié en mars, Banco BPM envisageait le départ volontaire de 1.100 employés et la suppression d’environ 200 agences.
L’Autorité bancaire européenne (EBA) a décidé mercredi de réactiver jusqu’au 31 mars prochain ses recommandations sur les moratoires de remboursement de prêts, en raison de la deuxième vague de pandémie. Ce mesures doivent permettre aux emprunteurs en difficulté de bénéficier d’un moratoire, et d'éviter par ailleurs une restriction du crédit bancaire. Les suspensions de paiement seront limitées à neuf mois, et les banques devront justifier auprès du superviseur en quoi les prêts sous moratoire ne sont pas susceptibles d’occasionner un défaut de paiement. Adoptée initialement le 2 avril, la mesure avait pris fin le 30 septembre.
Banco BPM a annoncé mercredi aux représentants des organisations syndicales son intention de fermer 300 petites agences et de mettre en œuvre un plan de 1.500 départs volontaires. « Banco BPM entend néanmoins maintenir ses liens étroits avec les territoires où nous opérons », a assuré la troisième banque italienne dans une communiqué.