Toute l’actualité du secteur bancaire – banque de détail, banque d’investissement, réglementation – et de ses principaux acteurs, qu’ils soient capitalistes (BNP Paribas, la Société Générale), étrangers (JPMorgan, Bank of America, Goldman Sachs, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSCB), mutualistes (le Crédit Agricole, Crédit Mutuel, BPCE) ou même publics (la Banque Postale). Nos analyses des grandes tendances du domaine.
Le cours de l’action BNP Paribas progresse de 2,93% vendredi en milieu de journée, à 43,73 euros, en réaction à la publication des résultats 2020 de la première banque française. En baisse, ces résultats sont toutefois supérieurs aux attentes et la banque a indiqué s’attendre à renouer avec la croissance cette année à la faveur de la normalisation progressive de la situation sanitaire.
Lors de sa rencontre ce mardi avec les organisations syndicales, Elisabeth Borne avait pointé du doigt les banques parmi les secteurs ayant diminué le recours au télétravail. Lors d’une réunion tenue hier, le Syndicat national des banques (SNB) et la Fédération des banques françaises (FBF) auraient partagé le même constat. «Ce n’est pas le fait de ne pas faire du télétravail qui dérange, c’est le fait qu’un certain nombre de salariés ont été mis en télétravail et qu’aujourd’hui ils le sont moins. La ministre a demandé pourquoi la courbe a baissé», confie à L’Agefi Frédéric Guyonnet, président du SNB.
Efforts. Si le secteur de la banque de détail se montre résistant face à la crise à l’échelle mondiale, il lui faudra en moyenne trois ans pour retrouver ses niveaux de revenus de 2019, selon une étude du BCG. Sur les trois scénarios identifiés, la projection medium, dite de « reprise lente », table sur une croissance annuelle moyenne de 1 %, portant l’activité globale à 2.371 milliards de dollars (1.957 milliards d’euros) en 2024. Les banques les plus touchées seront celles d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord avec des reculs annuels moyens de respectivement -0,9 % et -0,4 %, contre une croissance de 2,9 % en Asie-Pacifique. Le secteur doit jouer sur les coûts. « A l’avenir, les banques les plus efficientes fonctionneront grâce à seulement 30 % de la structure de coûts des banques d’aujourd’hui », prévoit le BCG, qui pointe la nécessité de répondre par ailleurs aux attentes d’une clientèle plus digitale et volatile.
Les crédits impayés devraient augmenter et les banques les céder à des spécialistes qui savent en tirer une forte rentabilité, parfois au mépris de l’éthique.
Concurrence. Le « Projet Dynamo », tel qu’il était jusqu’ici connu dans les couloirs de JPMorgan, a finalement été officialisé. Pour prendre la forme d’une banque en ligne au Royaume-Uni sous l’enseigne Chase. Une banque lancée dans les prochains mois qui sera le premier pas du géant américain dans la banque de détail britannique. La nouvelle structure sera basée à Canary Wharf et a déjà procédé au recrutement de quelque 400 collaborateurs. A l’aube de l’ère post-Brexit, « cette nouvelle entreprise souligne notre engagement dans un pays où nous avons des racines profondes, des milliers d’employés et des bureaux établis depuis plus de 160 ans, a indiqué Gordon Smith, patron de la division consumer & community banking et coprésident de JPMorgan Chase. Le Royaume-Uni possède un marché des services bancaires aux consommateurs dynamiques et hautement concurrentiel, c’est pourquoi nous avons conçu la banque à partir de zéro pour répondre spécifiquement aux besoins des clients d’ici. » JPMorgan emboîte le pas à Goldman Sachs, qui avait concrétisé en 2018 le lancement de la banque retail Marcus outre-Manche, comptant désormais 500.000 clients. Les deux mastodontes de Wall Street comptent bien sur leur historique de groupe pour séduire le chaland.
Après l'échec de sa fusion avec BBVA, la banque espagnole présentera son nouveau plan stratégique triennal en mai. Elle temporise sur la vente de sa filiale britannique TSB.
Christopher Hohn, le gérant de TCI Fund Management, déploie une campagne sans précédent pour obliger des dizaines de sociétés parmi les plus importantes au monde à publier leurs projets de réduction d’émissions carbone et les soumettre au vote des actionnaires, rapporte le Wall Street Journal. Frustré par la lenteur à laquelle les entreprises réduisent leurs émissions, le milliardaire s’est associé avec des organisations non gouvernementales et des groupes d’investisseurs pour obtenir qu’au moins 100 des sociétés du S&P 500 adoptent l’initiative d’ici à la fin de 2022 – volontairement si possible ou par le biais de batailles de vote lors des assemblées générales. TCI a déposé des résolutions sur le sujet auprès d’Alphabet, Charter Commnications, Union Pacific, Monster Beverage, Booking Holdings. Des sociétés européennes devraient aussi être concernées.
Différence. La régulation renforcée d’après-2008 a-t-elle permis de réduire l’empreinte systémique des grandes banques mondiales ? s’interroge la Banque des règlements internationaux (BRI). A prendre le secteur bancaire dans son ensemble, ce durcissement n’a pas eu d’impact. C’est qu’il a entraîné deux réponses contraires chez les institutions bancaires, en fonction de leur profitabilité. Seules les moins rentables, pour qui lever des capitaux est coûteux, ont réduit leur importance systémique, une réduction d’autant plus forte que ces banques étaient proches des seuils réglementaires déclenchant des surcoûts de capital. En revanche, les banques les plus rentables ont continué à accroître leur empreinte systémique au même rythme qu’une institution épargnée par ces réformes. En favorisant les plus grands acteurs, ces surcharges en capitaux pourraient concentrer les risques systémiques sur ces derniers, et réveiller les craintes autour du « too big to fail », conclut la BRI.
Samlit. A l’image de leurs consœurs néerlandaises avec TMNL (Transaction Monitoring Netherlands), les banques suédoises font front commun contre le blanchiment, en collaboration avec la police, au sein du projet Samlit (Swedish Anti-Money Laundering Intelligence Task Force). L’initiative regroupe initialement les cinq principales banques du pays : Danske Bank, Handelsbanken, Nordea, SEB et Swedbank. « Une approche systématique, coordonnée et collaborative entre les acteurs financiers et la police est essentielle pour faire une réelle différence dans la lutte contre le crime financier », souligne le responsable de ce combat chez Danske Bank, Satnam Lehal. Une phase pilote menée depuis l’été dernier ayant donné des résultats prometteurs, les banques décident aujourd’hui de formaliser et de pérenniser leurs efforts, un cadre de coopération doit être décidé au cours des prochains mois. Samlit a de quoi inspirer une évolution réglementaire concernant le
Le Royaume-Uni et la Suisse vont continuer de travailler à la conclusion d’un accord sur les services financiers, a déclaré mercredi le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, en amont d’un entretien avec son homologue suisse. Les deux pays veulent parvenir à un accord de reconnaissance mutuelle pour leurs réglementations financières respectives, le type d’arrangement que Londres a échoué à obtenir de Bruxelles post-Brexit, et que l’Union européenne (UE) n’accorde pas non plus à la Suisse depuis mi-2019 dans le cadre d’un contentieux commercial et réglementaire plus large.