L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
La crise du coronavirus n’affectera pas l’accès aux espèces, assure lundi la Banque de France, qui indique avoir pris «toutes les dispositions» en ce sens et dit ne pas avoir constaté de hausse des retraits dans les distributeurs automatiques de billets. «Un groupe de robustesse piloté par la Banque de France et associant tous les acteurs de la filière (transporteurs de fonds, fédération bancaire française, établissements de crédit, fédérations du commerce, pouvoirs publics) est en place pour veiller à l’alimentation des points de distribution d’espèces», explique-t-elle dans un communiqué. Elle n’a observé «aucune hausse particulière des retraits auprès des près de 53.000 distributeurs automatiques de billets implantés en France métropolitaine». Elle dit demeurer vigilante quant à l'évolution des retraits d’espèces.
La banque centrale de Corée avait laissé, contre toute attente, ses taux inchangés lors de sa dernière réunion de politique monétaire. Face à l’aggravation de la pandémie de coronavirus et après la décision, hier, de la Fed d’abaisser de 100 points de base (pb) ses taux directeurs à 0%-0,25%, la Banque de Corée a réduit de 50 pb son principal taux directeur à 0,75%, un plus bas historique. C’est la première fois depuis 2008 qu’elle baisse ses taux en-dehors d’une réunion de politique monétaire. D’autres banques centrales (Nouvelle-Zélande, Japon) ont ajusté leur politique monétaire ce matin.
Les gouvernements, confrontés à la pandémie du coronavirus, doivent stimuler l'économie mondiale de façon coordonnée s’ils veulent stabiliser la situation, souligne lundi la directrice générale du FMI dans un blog. « Un contact constant et une coordination étroite sont les meilleurs médicaments pour garantir que la douleur infligée par le virus est de courte durée », écrit Kristalina Georgieva.
A l’occasion d’une réunion d’urgence, le gouverneur de la Banque du Japon (BOJ), Haruhiko Kuroda, a déclaré lundi qu’une baisse du taux des dépôts à court terme, actuellement à -0,10%, demeurait une option pour assouplir la politique monétaire à l’avenir. «Je ne pense pas que la BOJ ait atteint la limite avec un taux de moins 0,1%. Je pense qu’il est encore possible d’abaisser ce taux plus profondément en territoire négatif, et nous comptons le faire si cela devient nécessaire», a précisé Haruhiko Kuroda.
La banque centrale norvégienne a abaissé de façon inattendue vendredi son principal taux directeur de 1,5% à 1,0% afin de tenter de réduire l’impact économique de la pandémie de Covid-19 coronavirus . La prochaine décision de la Norges Bank était normalement programmée pour le 19 mars.
Les trois opérations de mise en pension («repo») proposées jeudi aux banques américaines par la Fed pour un total de 1.500 milliards de dollars ont eu peu de répondant. Jeudi, 78,4 milliards de dollars (sur 500) ont été mis en pension par les banques via l’opération à 3 mois. Ce vendredi, 17 milliards de dollars (sur 500) ont été utilisés pour l’opération à 3 mois, 24,1 milliards (sur 500) pour l’opération à 1 mois, et 45,1 milliards (sur 175) pour l’opération à 1 jour. De quoi se demander si ces opérations répondaient à un vrai besoin immédiat, ou si la Fed prenait des précautions extrêmes, parce qu’elle craint un prochain krach obligataire auquel même les US Treasuries ne résisteraient pas. Les conditions étaient ultra-accommodantes, à 0,25%, alors que les réserves des banques sont encore rémunérées 1%. Les rendements ont à peu près doublé depuis leur plus bas historique du 9 mars, ces titres souverains n’offrant pas la protection habituelle quand les marchés d’actions s’effondrent.
La Banque centrale européenne (BCE) pourrait s'éloigner temporairement de ses clés de répartition pour assurer la transmission de sa politique monétaire dans toute la zone euro, a affirmé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, sur Radio Classique.
La Banque populaire de Chine (PBoC) a annoncé vendredi une réduction des réserves obligatoires imposées à certaines banques afin de libérer l'équivalent de 70 milliards d’euros (550 milliards de yuans) de liquidités pour soutenir l'économie, affaiblie par l'épidémie de coronavirus. Le taux de réserves obligatoires (RRR) sera réduit de 50 à 100 points de base (pb) selon les banques concernées à partir de lundi. La réduction sera fondée sur un passage en revue des prêts aux petites entreprises réalisés en 2019. Certains établissements bénéficieront d’une réduction de 100 pb supplémentaires.
Wall Street a clôturé jeudi en forte baisse malgré l’intervention de la Fed pour stabiliser le marché, point final d’une journée noire pour les marché financiers mondiaux.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi un ensemble de mesures destinées à lutter contre les répercussions de la pandémie de coronavirus sur l'économie de la zone euro, dont une augmentation du volume mensuel de ses achats nets d’actifs, mais elle a laissé ses taux directeurs inchangés. Ce paquet n’a pas convaincu les investisseurs. Les marchés financiers creusaient leurs pertes dans l’après-midi, les indices actions européens plongeant de près de 10%.
Les anticipations d’inflation atteignent de nouveau plus bas historiques en zone euro après l’annonce par Donald Trump d’une interdiction pour les Européens (hors Royaume-Uni) de se rendre aux Etats-Unis. Les annonces du président américain accentuent la chute des marchés financiers ce jeudi et les craintes sur l’impact économique de la pandémie de coronavirus.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a averti les dirigeants de l’Union européenne qu’en l’absence d’une réponse coordonnée à la crise du coronavirus, l’Europe pourrait être confrontée à un scénario économique comparable à celui de la crise financière de 2008, selon Bloomberg. Dans une note publiée mercredi, HSBC estime «une récession inévitable en zone euro», et prévoit désormais une nette chute de l’activité au premier semestre, et une contraction de 0,5% sur l’ensemble de l’année malgré l’espoir d’un rebond au second semestre.