La gestion diversifiée d’OFI AM sait user du contre pied. C’est en tout état de cause, ce que Frederic Cohen s’est attaché à démontrer au cours d’une conférence de presse dédiée au fonds OFI Performance Absolue Diversifié (OPAD) qu’il gère depuis 2009. La spécificité du fonds réside en effet dans son « approche contrariante » qui l’a conduit notamment à investir dans des produits ou des titres « value ». « A l’image des telecoms en général et plus précisément de Telecom Italia qui se payait seulement 4 fois les bénéfices il y a encore un an » explique Frédéric Cohen. Par ailleurs, ce dernier scrute ce qu’il nomme « les asymétries en termes de risques/rendements caractérisées, selon lui, «par un stress excessif d’une part et par une probabilité de gain supérieure au risque de perte d’autre part». Bien souvent cela consiste à identifier « des ruptures de corrélations comme par exemple, la perte de statut d’une valeur refuge » explique le gérant, qui cite le cas de l’or dont le cours a fortement corrigé sur les 18 derniers mois. «Ces ruptures de corrélation ne sont pas modélisables», relève Frédéric Cohen.En pratique, OFI Performance Absolue Diversifié, dont l’encours s’élevait à fin mars à 218 millions d’euros, est un fonds international diversifié qui, outre des investissements en titres vifs et en produits dérivés combine différents types de stratégies long/short et directionnelles sur toutes les classes d’actifs (actions, taux, crédit, devises, matières premières...), et une sélection d’OPCVM. Dans ce cadre, l’approche contrariante revendiquée par le gérant se retrouve aussi dans sa sélection d’OPCVM. Ainsi, à titre d’exemple, OPAD est actuellement exposé à hauteur de 6% à Pensato Capital, un fonds UCITS long/short equity-Europe basé à Londres et géré par Graham Clapp. Ce fonds a nettement sous-performé les marchés actions sur les 6 derniers mois mais, fidèle à son style, OPAD en a profité pour faire passer son « alpha » de 2 à 7 sur ce fonds. Parmi les OPCVM sélectionnés par l’équipe de Frédéric Cohen, figurent également des fonds français : OPAD est actuellement exposé à hauteur de 7% au fonds Exane Archimedes géré par Gilles Lenoir. « Nous privilégions les fonds dont les gérants n’hésitent pas à faire varier fortement leur exposition nette », précise le gérant. Car pour lui, ceux qui ont un style de gestion agressif seront les plus à mêmes de tirer leur épingle du jeu quand la situation va se compliquer sur les marchés. « Et cela pourrait ne pas tarder », poursuit Frédéric Cohen, qui estime que beaucoup de signes militent aujourd’hui pour une correction imminente sur les actions américaines. Dans cette optique, OPAD s’est récemment positionné sur une stratégie d’arbitrage long S&P 500 / short Russell 2000 qui représente 7.5% de son exposition. Ce biais doit être profitable dans un marché baissier notamment au regard des niveaux de PE du Russell 2000 et du S&P 500 respectivement 49 et 17. En mars 2000, juste avant l’éclatement de la bulle internet, le Russell 2000 affichait un PE de 39, pas très rassurant… sauf pour le gérant du fonds. OPAD affiche une performance annualisée sur 5 ans glissants de 5.74% avec une volatilité de 3.82%.