Les Principes pour l’investissement responsable des Nations Unies (UN PRI) ont lancé, ce lundi, une initiative de collaboration concernant l’engagement actionnarial des investisseurs sur les problématiques liées au social et aux droits humains. Plus de 220 investisseurs, représentant un total cumulé de 30.000 milliards de dollars d’encours sous gestion, sont impliqués dans cette nouvelle initiative baptisée Advance. Quelque 120 d’entre eux vont avoir un rôle actif ou de soutien dans l’engagement avec 40 sociétés sur les problématiques sociales et relatives aux droits humains. Les sociétés initialement ciblées font partie des secteurs des mines et métaux et des énergies renouvelables. Parmi elles, figurent entre autres Anglo American, Nippon Steel, Goldfields, Orsted, Engie, Posco, Rio Tinto et RWE. Le dialogue sera également engagé avec des entreprises d’autres secteurs et des législateurs au cours des cinq prochaines années. Afin d’améliorer la transparence du dialogue, les PRI ont publié les noms des investisseurs qui vont conduire le dialogue avec chacune des 40 sociétés. Ainsi Actiam et la fondation Ethos sont en charge de diriger les discussions avec Engie; Schroders et Morgan Stanley Investment Management avec Anglo American tandis que Rio Tinto sera approché par ACSI et d’autres investisseurs avec Phoenix, Aviva et Pimco. Chacun des investisseurs engagés dans Advance a signé une déclaration publique dans laquelle il reconnaît l’urgence et la nature systémique des problématiques de droits humains. Les investisseurs reconnaissent également l’importance de sauvegarder les droits humains et de prendre leurs responsabilités pour faire respecter les standards internationaux en la matière.
A l’occasion de la remise des prix Entreprises & Finance Durables le 29 novembre à Paris, Jean-Marc Jancovici, associé fondateur de Carbone 4 et président de The Shift Project, a accordé une interview à L’Agefi et à ses invités.,
L’Etat a mis en place une réglementation locale qui interdit aux fonds de pension texans d’investir chez des gérants appliquant des critères d’investissement responsable, jugés anti-pétrole.
Janus Henderson vient d’annoncer la nomination de Michelle Dunstan au rang de directrice de la durabilité, à partir du 9 janvier 2023. Elle sera chargée de la supervision de la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) et d’investissement responsable. Elle travaillera avec les équipes ESG afin de définir les approches et les cadres optimaux pour ce sujet. Basée aux Etats-Unis, elle sera rattachée à Ali Dibadj, directeur général de Janus Henderson. Michelle Dunstan arrive d’AllianceBernstein, où elle travaillait depuis 18 ans. Entrée en 2004 comme gérante, elle a été promue au rang de directrice mondiale de l’investissement responsable en 2020. Elle gérait le fonds dénommé AB Global ESG Improvers depuis 2017, et était directrice de la durabilité de la société depuis 2021. Janus Henderson gérait 275 milliards de dollars au 30 septembre 2022.
Dans une note publiée ce 30 novembre, l’agence Fitch dit s’attendre à ce que le risque réglementaire pèse de plus en plus sur les fonds ayant des critères d’environnement, social et gouvernance (ESG). Elle en veut pour preuve les dernières transactions financières ayant eu lieux aux Etats-Unis entre le gendarme boursier américain (SEC) et des sociétés de conseil ou de gestion, ainsi que la prudence évoquée par des structures européennes qui ont été nombreuses ces derniers temps à revoir leur classification ESG sur les fonds d’investissement. Fitch Ratings rappelle ainsi que la semaine dernière, Goldman Sachs a accepté un règlement de 4 millions de dollars avec la SEC concernant des accusations portées contre la division de gestion d’actifs de la banque pour des défaillances dans les politiques et procédures d’investissement ESG. Ce règlement fait suite à l’accord de 1,5 million de dollars conclu par BNY Mellon Investment Adviser avec la SEC en mai 2022 pour des déclarations erronées et des omissions concernant des considérations ESG lors de la prise de décisions d’investissement pour certains fonds. «De telles accusations peuvent entraîner des atteintes à la réputation susceptibles d’affaiblir les sociétés, en particulier si elles se répètent. Nous nous attendons à ce que les régulateurs poursuivent leurs efforts pour intensifier leur surveillance des fonds ESG afin de lutter contre l'écoblanchiment», écrit Fitch. Il rappelle également que des gestionnaires vont jusqu'à revoir les classifications existantes (de l’article 9 à l’article 8, ou de l’article 8 à l’article 6), afin d’adoucir les déclarations qu’ils font au sujet de leurs références ESG, compte tenu de la surveillance réglementaire accrue. La semaine dernière, Amundi, DWS et HSBC ont été parmi ceux qui ont déclassifié des fonds de l’article 9 à l’article 8. Ces reclassements interviennent avant la mise en œuvre des normes techniques réglementaires SFDR en janvier 2023, qui introduiront des exigences de divulgation spécifiques pour les fonds ESG. Notant que la demande des clients commence à s’orienter de plus en plus vers les articles les mieux notés, Fitch estime que les gestionnaires continueront à essayer d’améliorer les classifications de leurs produits pour capter ces flux, mais le feront avec plus de prudence.
Encore un cas de pantouflage qui ne va pas redorer le prestige des instances européennes ! En cause : un ex-haut fonctionnaire de la Direction générale de la santé de la Commission européenne, Jan Hoffman, a été recruté par une entreprise, Dentsu, un prestataire qui avait travaillé avec la Commission dans un dossier sur la traçabilité des produits du tabac. Or la députée européenne Michèle Rivasi soulève la question du conflit d’intérêts que présente l’affaire, Dentsu étant lié à plusieurs cigarettiers. Le passage de José Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne, chez Goldman Sachs en 2016 avait soulevé un tollé et l’on avait espéré que la pratique des « portes tournantes » allait cesser. Mais il n’en est rien, le cas de Jan Hoffman l’atteste. Bien mieux, la nouvelle recrue de Dentsu non seulement ne respecte pas le critère G de l’ESG (critères de l’environnement, du social et de la gouvernance) mais rejoint une industrie qui foule au pied le S du cadre mis en avant par la Commission dans tous ses travaux !
La perspective de l'application de règles plus strictes en janvier prochain pousse à un rétropédalage général des gestionnaires sur leurs fonds durables. Une séquence dont personne ne ressort grandi.
L’Agefi a remis le 29 novembre à Paris ses premiers prix Entreprises et Finance Durables, au cours d’une soirée inaugurée par l’interview de l’ingénieur et consultant Jean-Marc Jancovici, associé fondateur de Carbone 4 et président de The Shift Project.
La fédération européenne des investisseurs particuliers, Better Finance, a envoyé, ce lundi, une lettre conjointe avec le Bureau européen des unions de consommateurs et Finance Watch à la commissaire européenne aux services financiers, à la stabilité financière et l’union des marchés de capitaux Mairead McGuinnness ainsi qu’au commissaire européen à la justice Didier Reynders. La Commission européenne planche sur sa stratégie pour rendre les produits d’investissement dédiés aux particuliers plus transparents, simples, justes et rentables. Dans ce cadre, les trois organisations réitèrent leur demande de bannir les inducements – soit tout avantage ou rémunération perçu par un prestataire en provenance d’un tiers producteur – dans la vente de produits financiers dans l’Union européenne. Les conseillers en investissement financiers, fournisseurs et distributeurs de fonds sont les premiers visés. Les organisations souhaitent que la Commission prenne exemple sur les Pays-Bas et le Royaume-Uni où les rétrocessions sont déjà totalement interdites. «Dans la majorité des pays de l’UE, les ventes de produits financiers basées sur des rétrocessions restent la norme. Les conseils financiers motivés par des rétrocessions ne sont pas du tout des conseils, mais simplement un argumentaire de vente, qui aboutit souvent à ce qu’un produit soit proposé à un client non pas parce qu’il présente un bon rapport qualité-prix pour le client, mais parce que la vente du produit procure des avantages monétaires au vendeur», pointent les organisations dans leur lettre. Elles contestent aussi «le faux narratif» des associations financières sur le déficit d’accès aux conseils en investissement pour les investisseurs particuliers britanniques et néerlandais depuis l’interdiction des rétrocessions. Le conseil indépendant ultra-minoritaire en France Le régulateur britannique des marchés financiers, Financial Conduct Authority (FCA), dévoile d’ailleurs ce mercredi ses propositions pour rendre le conseil financier plus accessible aux particuliers. Elles induisent la création d’un régime de conseil financier simplifié. La FCA propose ainsi de limiter l'éventail des investissements possibles afin que les conseils soient plus faciles à fournir et à comprendre, de permettre le paiement échelonné des frais de conseil pour éviter au client des factures initiales élevées ou encore de rendre les exigences de qualification pour le nouveau régime plus proportionnées pour baisser le coût de la fourniture de conseils simplifiés. Le sujet des rétrocessions est sensible en France. Dans un récent rapport, l’Autorité des marchés financiers soulignait que la rémunération des conseillers en investissement financiers et conseillers de gestion en patrimoine (CIF CGP) était, fin 2021, principalement constituée de rétrocessions de droits d’entrée et de frais de gestion annuels, soit respectivement 73 % et 17 % du chiffre d’affaires total déclaré par les CIF. En 2021, les CIF CGP ont collecté 16,23 milliards d’euros, suggérant un taux de rétrocession moyen pour les droits d’entrée de 2,53%. Celui sur les frais de gestion serait de 0,29% selon l’AMF. Quelque 77% des CIF CGP fournissent majoritairement des conseils exclusivement non indépendants. Seuls 6 % des CIF CGP fournissent exclusivement des conseils indépendants. Les CIF CGP restants (17 %) fournissent à la fois des conseils de manière indépendante et non indépendante ou n’ont pas renseigné l’information.
Helena Vines Fiestas, commissionnaire du régulateur espagnol Comisión Nacional del Mercado de Valores (CNMV) et membre du groupe d’experts de haut niveau de l’ONU sur les engagements net zéro, évoque les mesures à prendre par le secteur financier pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Les superviseurs européens vont lancer au cours du deuxième semestre 2023, une action de surveillance commune sur les risques liés à la durabilité et les informations à fournir.
JP Morgan Private Bank vient de recruter Neha Coulon au rang de managing director et directrice ESG pour l’EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique), selon un post sur LinkedIn. Elle sera basée à Londres. Neha Coulon arrive de Kirkoswald Capital Partners, où elle était partner et directrice mondiale ESG depuis 2021. Auparavant, elle a travaillé chez JP Morgan Chase & Co pendant près de 12 ans, dernièrement comme directrice mondiale des solutions ESG. Elle est entrée au sein de la banque en 2010 comme responsable commerciale pour les matières premières, avant d’être promue au rang de directrice des stratégies axées sur la croissance du capital au sein de la finance durable pour la région EMEA en 2017.
Interviewé sur France Info, Laurent Guillot a aussi indiqué que la décision de payer une amende réclamée par l’Etat n’avait pas de lien avec la possible entrée de la Caisse des dépôts au capital d’Orpea.
La Banque Postale Asset Management (LBPAM) et sa filiale Tocqueville Finance ont annoncé ce 22 novembre le lancement d’un fonds actions monde dédié à la biodiversité : Tocqueville Biodiversity ISR. CNP Assurances, qui fait partie du même groupe, s’est engagé à investir 120 millions d’euros. L'équipe de gestion pratiquera une sélection «Best in Class» pour trouver des entreprises qui apportent des solutions aux enjeux de préservation de la biodiversité et du capital naturel. Leur empreinte biodiversité est calculée avec l’outil de mesure «Global Biodiversity Score (GBS)» de CDC Biodiversité et Carbon4 Finance, qui est l’un des outils d’aide à la décision. Le fonds est classé «article 9» sous SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). L’univers d’investissement couvrira quatre thématiques principales : l’agriculture et l’alimentation soutenables (agriculture régénératrice, production alimentaire durable, reforestation et gestion forestière durable), l’économie circulaire (systèmes de collecte et de recyclage, packaging recyclable ou compostable), les bâtiments verts (nouveaux matériaux de construction) et les services et solutions environnementaux (traitement de l’eau, de l’air et des sols, technologies de dépollution).
Le rendez-vous de négociations internationales sur le climat s’est penché sur la transformation du secteur financier pour accompagner la transition énergétique.
M&G a annoncé ce 22 novembre son intention d’ajouter de nouvelles exclusions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) au sein du fonds M&G (Lux) Optimal Income Fund géré par Richard Woolnough. Le fonds va élargir ses exclusions ESG sectorielles aux sociétés ayant des activités dans les domaines du forage dans l’Arctique et de l’extraction de sables bitumineux, des divertissements pour adultes, des jeux d’argent et du tabac. Le degré de participation sera déterminé en évaluant si les entreprises génèrent un chiffre d’affaires provenant des activités interdites supérieur à des seuils prédéfinis. Ces changements apportés n’auront aucune incidence sur l’objectif financier et l’approche d’investissement du fonds.