Dix-neuf investisseurs ont appelé à un moratoire sur les activités pétrolières et gazières dans les hautes mers de l’Arctique. Conscients des enjeux, notamment financiers, liés aux risques environnementaux, les investisseurs font de plus en plus entendre leur voix sur ces questions. Dernier engagement en date : l’appel à la protection des hautes mers de l’Arctique par un groupe de dix-neuf investisseurs représentant au total plus de 5.000 milliards d’euros sous gestion. Parmi eux, plusieurs sociétés françaises comme Mirova et sa maison mère Natixis Asset Management, ainsi que trois autres investisseurs - l’Erafp, l’Ircantec et Prefon. Le groupe AXA et BNP Paribas Investment Partners font également partie des signataires. Dans leur déclaration, ils demandent un « moratoire à durée indéterminée » sur toutes les activités d’exploration pétrolière et gazière et appellent « au respect des engagements pris en matière de lutte contre le changement climatique », notamment lors de l’octroi ou de la prolongation des licences d’exploitation. Seules les entreprises présentant des risques opérationnels minimes devraient se voir attribuer de telles licences et les populations autochtones devraient davantage participer au processus d’approbation des projets, estiment-ils. Autre demande : que les entreprises pétrolières s’abstiennent d’explorer les zones qualifiées « de haute importance écologique » et qu’elles rendent leurs licences publiques. « A la veille du Climate Finance Day de Casablanca, nous souhaitons que les entreprises et les responsables politiques fassent de la question de l’Arctique une priorité, et qu’ils recherchent des solutions pour une meilleure protection de la région », souligne Philippe Zaouati, le directeur général de Mirova. Ces zones ne dépendant d’aucune souveraineté nationale, la déclaration sera envoyée aux Etats membres du Conseil de l’Arctique.