State Street Global Advisors (SSgA) veut accompagner les investisseurs institutionnels dans leur politique de couverture au risque de marchés. Alors que les marchés financiers sont repartis à la hausse de manière spectaculaire depuis leur point bas de 2009 et considérant les performances des mêmes marchés financiers au cours des douze derniers mois, le gestionnaire d’actifs estime qu’il serait sans doute avisé d’être prudent et, au moins, de mettre en place des stratégies offrant une protection contre toute baisse des marchés. Tel est le point de vue de Frédéric Dodard, responsable EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) des solutions d’investissements chez SSgA, exprimé dans une note («Is It Time to Think About Downside Protection?») consultée par NewsManagers. Un message relayé par Marco Fusco, PDG de State Street Global Advisors en France et directeur pour l’Europe du Sud. «Il y a aujourd’hui beaucoup à faire avec les institutionnels français sur la couverture du risque, au vu des niveaux atteints par les marchés financiers, a-t-il déclaré à NewsManagers lors d’une rencontre au Fund Forum International à Monaco. Le moment est venu pour les institutionnels de bien réfléchir à leur protection contre le risque potentiel de baisse («downside») des marchés. Les spreads sont très serrés sur le fixed income, y compris sur le high yield. Il faut donc accorder beaucoup d’attention aux risques.» La société de gestion estime d’ailleurs avoir les armes nécessaires pour répondre à cette problèmatique. «Nous avons identifié trois approches différentes pour couvrir ce ‘downside risk’, avance Marco Fusco. Il y a les stratégies optionnelles, les stratégies dites ‘volatility trigger’, et également une stratégie sophistiquée basée sur notre indicateur de régime de marché (MRI).» Autant de solutions qui ont déjà trouvé un certain public. «Nous avons ainsi remporté un important mandat ‘overlay’ en France, annonce Marco Fusco. Et la solution basée sur les options a déjà fait ses preuves, avec le Fonds de Réserve pour les Retraites (FFR) dans le cadre d’un appel d’offres que nous avons remporté il y a un an et demi. Nous pensons que le timing actuel est vraiment opportun pour que les institutionnels réfléchissent à se protéger contre ce risque potentiel de baisse.»Pour autant, State Street Global Advisors reste toujours optimiste sur l’évolution des marchés et croit tout particulièrement au potentiel des marchés actions. «Nous pensons en effet que les marchés actions sont et vont rester porteurs, notamment pour les midcaps dans la zone euro», insiste Marco Fusco.Si la société de gestion veut se montrer particulièrement attentive aux besoins et attentes des institutionnels français, elle entend toujours concentrer ses efforts sur la distribution, «même si celle-ci est moins ouverte que dans d’autres marchés européens», regrette Marco Fusco. A ce titre, SSgA cible en particulier les intermédiaires auprès de qui elle enregistre quelques beaux succès. «Nous sommes très satisfaits de notre activité avec les intermédiaires et cette activité monte en puissance à la fois sur le volet de la gestion active, de la gestion beta et des ETF, note Marco Fusco. Nous continuons à nous développer sur le marché de la distribution de fonds, qui représente aujourd’hui 50 % de nos revenus en France.»Par ailleurs, SSgA souhaite donner plus d’ampleur à son activité ETF, portée par la marque SPDR. «SPDR marche très bien en France et nous développons fortement cette activité en Europe, indique Marco Fusco. De fait, depuis le début de l’année nous avons enregistré une collecte de 2 milliards de dollars sur les ETF en Europe et la France doit représenter 15% à 20 % de cette collecte.» Selon le dirigeant, le début d’année est d’ailleurs prometteur pour son activité en France. «Nous avons une collecte nette positive, souligne Marco Fusco, même si on enlève les flux importants liés aux ETF. Et notre collecte brute est très positive, notamment sur certains fonds actifs.»Dans un tel contexte, SSgA, qui gère environ 40 milliards d’euros d’actifs depuis son centre de gestion de Paris, ne cache pas vouloir accélérer davantage son développement sur le marché français, notamment en renforçant ses équipes qui comptent aujourd’hui 70 personnes. «Nos équipes sont stables et solides et nous avons recruté au cours des dernières années, rappelle Marco Fusco. A titre d’exemple, nous avons environ 15 personnes dédiées exclusivement au commercial et aux relations avec les clients. Aujourd’hui, nous voulons nous renforcer sur la partie développement et nous cherchons clairement à recruter un profil pointu dans ce domaine.»