Dites-moi quelle voiture votre gérant de hedge funds conduit, je vous dirai quelle est sa propension à prendre des risques et à battre le marché. Les gérants de hedge funds propriétaires de voitures de sport puissantes prennent plus de risques dans leurs investissements que ceux qui n’en possèdent pas, montre une nouvelle étude universitaire réalisée par Yan Lu, Sugata Ray et Melvyn Teo. Or, ces risques supérieurs ne se traduisent pas par des rendements plus élevés. En conséquence, ils affichent des ratios de Sharpe plus faible que les gérants qui évitent les voitures de sport. Concrètement, les conducteurs de voitures de sport dégagent des rendements qui sont plus volatils de 1,8 point de pourcentage par an que ceux qui n’en conduisent pas. Cela représente une hausse de 16,61 % de la volatilité par rapport à celle des conducteurs qui évitent les voitures de sport. L’inverse est aussi vrai. Les gérants qui se portent acquéreurs de voitures « pratiques mais peu excitantes » prennent moins de risques par rapport à ceux qui n’en possèdent pas. En particulier, les propriétaires de minivans dégagent des rendements qui sont moins volatils de 1,28 point de pourcentage par rapport aux autres propriétaires de voitures. L’étude montre aussi que les propriétaires de voitures performantes sont plus susceptibles de fermer leurs fonds, d’avoir des comportements frauduleux, d’accumuler des actions hors indices et de faire preuve d’excès de confiance.Après avoir étudié plusieurs explications possibles à ce constat, les auteurs de l’étude concluent que la préférence des gérants pour telle ou telle voiture capte le trait de personnalité de la recherche de sensation, qui alimente aussi le comportement du gérant dans le domaine de l’investissement.Yan Lu, Sugata Ray et Melvyn Teo s’étaient déjà illustré il y a deux ans par une étude sur l’impact des divorces et des mariages sur la performance des gérants de hedge funds…