C’est le propre des crises que d’apparaître là où on ne les attend pas. Il y a un an, dans ces mêmes colonnes, alors que les nouvelles d’un mystérieux virus commençaient tout juste à filtrer de Wuhan, trois aléas géopolitiques étaient présentés comme facteurs de risque pour les investisseurs : des élections américaines clivantes, un Brexit dur, et la somnolence des institutions européennes. Toujours au second plan de la crise sanitaire, les deux premiers n’auront fait passer qu’un léger frisson sur les marchés. Mieux, l’Europe, poussée dans ses retranchements, a fait mentir les sceptiques en concrétisant une avancée historique dans son intégration financière. Et pour finir en beauté, Berlin a aussi mis à profit sa présidence tournante de l’Union européenne au second semestre en précipitant la conclusion d’un accord d’investissement avec la Chine dans les derniers jours de décembre. La surprise de Noël, mais un cadeau empoisonné pour le Vieux Continent.